Sourate 88 Al-Ghâchiya (L’Enveloppante) (3/4)

Tafsir du Saint Coran (articles)

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Verset 12 : Il y aura dedans une source coulante

فِيہَا عَيۡنٌ۬ جَارِيَةٌ۬

   Le mot « ‘ayn : عين » ne signifie pas une seule source, mais plusieurs car c’est un terme générique. Dieu utilise cette forme dans d’autres passages coraniques : « Toute âme saura alors ce qu’elle a accompli et ce qu’elle a remis de faire à plus tard :عَلِمَتۡ نَفۡسٌ۬ مَّا قَدَّمَتۡ وَأَخَّرَتۡ  », s.82 Al-Infitâr (La Rupture), v.5.

   Bien que le mot « nafs : نفس » soit singulier, il fait référence à toute âme.

« et des fruits de leur choix :وَفَـٰكِهَةٍ۬ مِّمَّا يَتَخَيَّرُونَ  », s.56 Al-Wâqi‘a (L’Evénement), v.20. Idem pour le mot fruit (فَـٰكِهَةٍ۬), même s’il est au singulier, il se rapporte à tous les fruits du paradis.

   Le mot « jâriya : جارِيَة » signifie que la source coule sans interruption. Ce verset vient en parallèle du verset 4 (ils brûleront dans un feu ardent : تَصۡلَىٰ نَارًا حَامِيَةً۬) : si le feu  brûle continuellement, les sources du paradis coulent éternellement aussi. Le Prophète  précise concernant ces sources : « Les rivières du paradis prennent source en dessous des collines – ou des montagnes – du musc. »

Verset 13 : Là il y aura des divans élevés

فِيہَا سُرُرٌ۬ مَّرۡفُوعَةٌ۬

   Le mot « sourour : سُرُر » est le pluriel de « sarîr : سَرير » : il s’agit des assises sur lesquelles sont disposés des matelas durs, à savoir des sommiers. L’adjectif « marfoû‘a : مَرْفُوعَة » peut revêtir six significations :

1. élevé en degrés comme la signification du verbe issu de la même racine dans ce verset : « Nous avons élevé pour toi ta renommée : وَرَفَعۡنَا لَكَ ذِكۡرَكَ », s.94 Al-Inchirâh (L’Ouverture), v.4 ;

2. épais au niveau des matelas ;

3. cachés du regard ;

4. élevés en hauteur pour que le croyant puisse voir tous les bienfaits du paradis. Sa hauteur équivaut à ce qu’il y a entre le ciel et la terre. On a rapporté que lorsque le croyant désirera s’asseoir sur son divan, ce dernier se rabaissera pour lui et dès qu’il s’installera dessus, le divan s’élèvera très haut conformément à la volonté divine.

5. ornés de pierres précieuses. On rapporte que ces divans ont un sommier en or orné d’aigue marine (الزّبرجد) et de saphir (al-yaqoût : اليَاقُوت)

6. élevés les uns au-dessus des autres (avis de Khârija Ibnou Mouç‘ab). Dieu dit dans le Coran : « […] auront [pour demeure] des étages [au Paradis] au-dessus desquels d’autres étages sont construits […] : […]لَهُمۡ غُرَفٌ۬ مِّن فَوۡقِهَا غُرَفٌ۬ مَّبۡنِيَّةٌ۬   […] », s.39 Az-Zoumar (Les Groupes), v.20.

Verset 14 : et de coupes posées

وَأَكۡوَابٌ۬ مَّوۡضُوعَةٌ۬

   Dans les versets descriptifs précédents, Dieu ajoute le complément de lieu « fîhâ : فيها », mais ce n’est pas le cas dans ce verset ; quelle est la raison de cette omission ?

   En effet, dans les versets précédents, Il a parlé des sources puis des divans. Or les sources et les divans entrent dans la constitution du paradis et de son mobilier ; alors que les coupes, les coussins et les tapis cités dans les versets 14 à 16 font partie des accessoires du paradis, des objets d’utilité ou ornementaux.

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   Le mot « akwâb : أَكْوَاب » est le pluriel de « koûb : كوب », il s’agit de coupes qui n’ont ni anse (‘ourwa : عُرْوَة) ni bec (khourtoûm : خُرْطُوم), contrairement aux cruches (abârîq : أَباريق).

   Ces coupes contiennent des boissons du paradis : vin, gingembre. Dieu les mentionne dans le Coran : « Et là, ils seront abreuvés d’une coupe dont le mélange sera de gingembre. », s.76 Al-Insâne (L’Homme), v.17.

وَيُسۡقَوۡنَ فِيہَا كَأۡسً۬ا كَانَ مِزَاجُهَا زَنجَبِيلاً

   « On fera circuler entre eux une coupe d’eau remplie à une source blanche, savoureuse à boire, elle n’offusquera point leur raison et ne les enivrera pas. », s.37 Aç-Çaffât (Les Rangs), v.45-47.

يُطَافُ عَلَيۡہِم بِكَأۡسٍ۬ مِّن مَّعِينِۭ (٤٥) بَيۡضَآءَ لَذَّةٍ۬ لِّلشَّـٰرِبِينَ (٤٦) لَا فِيہَا غَوۡلٌ۬ وَلَا هُمۡ عَنۡہَا يُنزَفُونَ

   Avec l’adjectif « mawdoû‘a : مَوضوعَة », ce verset accepte deux interprétations :

1. des coupes posées : elles embellissent les bords des sources et des rivières du paradis. Elles sont préalablement remplies de boissons, donc les croyants n’ont aucun effort à fournir pour se servir. Ils prennent autant de plaisir à observer la beauté des coupes qu’à boire les boissons qu’elles contiennent.

2. des coupes dont la taille est moyenne. Ceci est confirmé par les versets 15 et 16 de sourate Al-Insâne : « Et l’on fera circuler parmi eux des récipients d’argent et des coupes cristallines, en cristal d’argent, dont le contenu a été savamment dosé. », s.76 Al-Insâne (L’Homme), v.15-16.

وَيُطَافُ عَلَيۡہِم بِـَٔانِيَةٍ۬ مِّن فِضَّةٍ۬ وَأَكۡوَابٍ۬ كَانَتۡ قَوَارِيرَا۟ (١٥) قَوَارِيرَاْ مِن فِضَّةٍ۬ قَدَّرُوهَا تَقۡدِيرً۬ا

Verset 15 : Et des coussins rangés

وَنَمَارِقُ مَصۡفُوفَةٌ۬

   Plusieurs synonymes signifient « coussin » en arabe : « namâriq : نَمَارِق », « wassâ’id : وسائد » et « massânid : مَسَانِد » sont des pluriels voulant dire « coussins ». « namâriq : نَمَارِق » est le pluriel de « noumrouqa : نُمْرُقَة » ou « nimriqa : نِمْرِقَة » ou « namraqa : نَمْرَقَة ».

   En ce qui concerne l’adjectif « maçfoûfa : مَصْفوَة » il veut dire « rangé, disposé » ; Al-Kalbî explique : « Ces coussins sont rangés l’un à côté de l’autre de sorte que le croyant puisse en prendre un à n’importe quel endroit : un pour s’asseoir dessus et un pour s’appuyer dessus ou s’y accouder. »

Verset 16 : Et des tapis étalés

وَزَرَابِىُّ مَبۡثُوثَةٌ

   Le terme « zarâbiy : زَرابِي » est le pluriel de « zarbiyatoun : زَربِيَةٌ » ou « zarbiyoun : زَرْبِيٌّ ».

   Les Arabes parlent aussi de « tanâfis : طَنَافِس » pluriel de « tinfisa : طِنْفِسَة » pour parler des tapis. Les commerçants ont finalement adopté l’appellation « zarbiyatoun : زَربِيَةٌ » en arabe car les plus renommés d’entre eux provenaient d’Azerbaydjan : la douceur de la laine utilisée pour les tisser et le savoir-faire des dames qui les confectionnaient ont grandement participé au succès de ces produits artisanaux. Le mot « azerbiya : الزَّربِيَة » qui signifie à l’origine « vient d’Azerbaydjan » a été transformé pour faciliter la prononciation.

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Femme azerbaïdjanaise confectionnant un tapis

   L’adjectif « mabthoûtha : مَبْثوثة » renferme plusieurs sens :

1. synonyme de « mabsouta : مَبْسُوطَة » : étalés ;

2. empilés les uns sur les autres ;

3. nombreux ;

4. répandus.

La signification la plus proche est « nombreux et répandus partout », ce qui est confirmé par le verset : « […] et il a propagé des animaux de toute espèce […] », s.31 Louqmâne, v.10.

[…]وَبَثَّ فِيہَا مِن كُلِّ دَآبَّةٍ۬‌ۚ  […]

   Les versets 13 à 16 doivent être mis en parallèle avec les versets 6 et 7 pour montrer le bonheur dans lequel vivront les gens du paradis, profitant pleinement de la nourriture et de la boisson disponibles à profusion, tandis que les châtiés devront se contenter d’« ad-darî‘ : الضَّريع۬ ».

Verset 17 : Ne considèrent-ils donc pas les chameaux, comment ils ont été créés,

أَفَلَا يَنظُرُونَ إِلَى ٱلۡإِبِلِ ڪَيۡفَ خُلِقَتۡ

   Ce verset parle des gens de l’enfer : une méditation sérieuse et profonde sur la création leur a cruellement fait défaut dans leur vie, si bien qu’ils n’ont pas cru en Dieu et au jour dernier.

Avec ce verset, le lecteur passe à la deuxième partie de la sourate. Si la première partie – jusqu’au verset 16 – traite des événements de l’au-delà et du monde invisible ; la deuxième partie – jusqu’au verset 20 – se focalise sur le monde de l’ici-bas, témoin incontestable de la possibilité de l’existence de l’au-delà.

   Ces quatre versets (17 à 20) revêtent une forme interrogative, mais c’est une question rhétorique induisant le reproche. Dieu blâme les incrédules de ne pas avoir contemplé comme il se doit quatre éléments précis de Sa création : les chameaux, le ciel, les montagnes et la terre.

   Dans le verset 17, si Dieu rajoute le mot « ilâ : إِلى » (vers) après le verbe « yandhouroûn : يَنظُرُونَ », c’est pour montrer qu’il ne suffit pas de regarder les chameaux ; une analyse profonde associée à des questions ciblées doit être menée après cette observation. Le mot « ilâ : إِلى » implique donc une orientation précise et une finalité prédéfinie.

   Concernant les chameaux, chaque être humain devrait réfléchir sur cette bête en se focalisant sur les caractéristiques qui le distinguent du restant des animaux.

   Il figure parmi les plus grands animaux de la création. Malgré sa corpulence, il se met rapidement au service de l’homme. Sa docilité permet même à un enfant de le guider comme bon lui semble.

   Les tâches accomplies par les chameaux facilitent grandement la vie de l’homme : le camélidé transporte l’être humain ainsi que ses marchandises durant de longs voyages ; il lui assure nourriture et boisson à travers sa viande et son lait. D’ailleurs plusieurs substances sécrétées par son corps agissent comme des remèdes pour plusieurs maladies : son lait par exemple est un excellent traitement contre l’hépatite, même à un stade avancé ; l’urine de la chamelle allaitante est une solution adéquate pour des maladies digestives. Le Prophète  a conseillé à un groupe de voyageurs tombés malades à Médine de boire le lait et l’urine des chamelles. En outre, la combinaison de son lait et de son urine permet de traiter des maladies de peau telles que le vitiligo, l’eczéma ou le psoriasis.

   Sa laine sert au tissage d’étoffes souples et à l’élaboration de douces couvertures. La partie la plus résistante de sa peau fournit du cuir pour les chaussures, les sacs et les selles. Les os du chameau peuvent être taillés comme de l’ivoire pour devenir ustensiles et bijoux. Enfin, ses excréments servent de combustible qui durable.

   Malgré sa grande rentabilité, le chameau n’exige pas trop de dépenses. Il broute plusieurs types de végétations, même celles qui ne sont pas consommées par les autres animaux. Il peut se contenter de deux kilos d’herbe quotidiennement pendant un mois ; mais quand le pâturage est dense, il peut consommer entre 30 et 50 kg d’herbe par jour. Il peut vivre sans manger et sans boire pendant huit jours d’affilée sous une température avoisinant les 50°C. Il peut s’abstenir de boire pendant des mois et se contenter de l’humidité de l’herbe qu’il mange. Pour plus de détails, voir l’article Le chameau, vaisseau du désert.

   On a posé une question à Al-Hassan Al-Baçrî sur ce verset : « Dieu parle du chameau, Il aurait pu parler de l’éléphant car il est plus grand. » Il répondit : « Les Arabes vivent loin de là où vit l’éléphant, de plus on ne tire pas autant de profits du pachyderme que du camélidé. On ne mange pas la viande de l’éléphant et on ne boit pas non plus son lait. »

    Certains exégètes ont poussé leur réflexion plus loin. Lorsque Dieu révéla le verset décrivant les divans, certains polythéistes se demandèrent comment les gens du paradis pourront y accéder malgré leur élévation. Dieu aurait alors révélé ce verset pour attirer leur attention sur le chameau : celui-ci s’accroupit pour être chargé ou monté et se relève ensuite. Ce comportement reste rare dans le règne animal. En poussant l’homme à observer le camélidé, Dieu facilite la compréhension du mécanisme insolite régissant les divans du paradis.

   Ce verset en fit d’ailleurs réfléchir plus d’un puisque Sa‘îd Ibnou Joubayr rapporte avoir vu un jour le juge Chourayh se diriger vers un rassemblement de chameaux. Comme il lui demanda où il allait, le questionné répondit : « Je vais regarder comment les chameaux ont été créés. »

   Les chameaux sont cités sous l’appellation « al-ibil : الإِبِل » : un pluriel qui n’existe pas au singulier. « Al-bou‘rân : البُعْران » pluriel de « al-ba‘îr : البَعير » en est un synonyme.

Verset 18 : et le ciel comment il est élevé

وَإِلَى ٱلسَّمَآءِ ڪَيۡفَ رُفِعَتۡ

   En employant « as-samâ’ : السَّمَاء » au singulier, Dieu regroupe les sept cieux et tout ce qu’ils englobent : les étoiles, les planètes, les galaxies et tout ce que l’homme n’a pas encore découvert.

   Le ciel représente le toit de la planète Terre, et pourtant aucun pilier ne le porte ; et rien d’apparent ne maintient les planètes dans leur orbite. Dieu dit dans un autre verset : « Allâh est Celui Qui a élevé bien haut les cieux sans piliers visibles. […] », s.13 Ar-Ra‘d (Le Tonnerre), v.2.

ٱللَّهُ ٱلَّذِى رَفَعَ ٱلسَّمَـٰوَٲتِ بِغَيۡرِ عَمَدٍ۬ تَرَوۡنَہَا‌ۖ

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    Les cieux sont tellement élevés que la science d’aujourd’hui n’a pas encore réussi à déterminer de limite au ciel. Une raison bien constituée ne peut attribuer la création de ce ciel au hasard. Comment pourrait-il être difficile de ressusciter les morts et de les juger à Celui qui a créé le ciel et l’a élevé ?

   Verset 19 : Et les montagnes comment elles sont dressées

وَإِلَى ٱلۡجِبَالِ كَيۡفَ نُصِبَتۡ

   Les montagnes sont des structures terrestres qui inspirent la grandeur, la hauteur, la puissance, etc. L’homme se sent petit, faible et insignifiant lorsqu’il escalade ces gigantesques rochers. Gravir ces hauteurs vertigineuses permet à l’homme de mieux se recueillir et de méditer efficacement. C’est pourquoi le Prophète  n’hésitait jamais à escalader le mont An-Noûr pour se réfugier dans la grotte de Hira.

   Le verbe « nouçibat : نُصِبَتْ » a la même racine que « an-naçbou : النَّصب » et correspond à l’élévation d’une chose fixée à la base, comme le fait de monter ou dresser une tente.

   Dans un autre passage coranique, Dieu dit : « N’avons-Nous pas fait de la terre une couche ? et [placé] les montagnes comme des piquets ? », s.78 An-Nabâ’ (La Nouvelle), v.6-7.

أَلَمۡ نَجۡعَلِ ٱلۡأَرۡضَ مِهَـٰدً۬ا (٦) وَٱلۡجِبَالَ أَوۡتَادً۬ا

   Ce verset précise que les montagnes sont ancrées dans la croute terrestre comme le sont les piquets d’une tente. Cette précision permet de confirmer que ce qui apparaît d’une montagne ne représente qu’une infime partie du tout puisque le fragment le plus grand est ancré sous terre.

   Autrefois, on pensait que les montagnes étaient simplement des protubérances dressées sur la surface de la terre. Cependant, les scientifiques ont fini par comprendre que les fondations de ces éminences titanesques s’étendaient sur une profondeur entre dix et quinze fois supérieure à leur hauteur visible. Par exemple, le mont Everest dont le sommet s’élève à près de 9 km développe des racines dont la longueur excède 125 km.

   Le verbe « ancrer » est cité dans le Coran lorsque Dieu dit : « Et quant aux montagnes, Il les a ancrées, pour votre jouissance, vous et vos bestiaux. », s.79 An-Nâzi‘ât (Les Anges qui arrachent les âmes), v.32-33.

وَٱلۡجِبَالَ أَرۡسَٮٰهَا (٣٢) مَتَـٰعً۬ا لَّكُمۡ وَلِأَنۡعَـٰمِكُمۡ

   Les montagnes sont également appelées « rawâsî : رَواسي » qui signifie « immobile, stable ». Dieu dit dans le Coran : « Et quant à la terre, Nous l’avons étalée et y avons placé des montagnes (immobiles) et y avons fait pousser toute chose harmonieusement proportionnée. », s.15 Al-Hijr, v.19.

وَٱلۡأَرۡضَ مَدَدۡنَـٰهَا وَأَلۡقَيۡنَا فِيهَا رَوَٲسِىَ وَأَنۢبَتۡنَا فِيہَا مِن كُلِّ شَىۡءٍ۬ مَّوۡزُونٍ۬

   Les montagnes remplissent plusieurs fonctions toutes aussi importantes les unes que les autres. D’abord, elles stabilisent la croute terrestre. Celle-ci ondoie au-dessus du magma comme un navire flotte au-dessus de l’eau. Plus on alourdit le navire, plus il se stabilise – sans dépasser un certain niveau, bien sûr. Dieu dit : « Et Il a implanté des montagnes immobiles dans la terre afin qu’elle ne branle pas en vous emportant avec elle de même que des rivières et des sentiers, pour que vous vous guidiez. », s.16 An-Nahl (Les Abeilles), v.15.

وَأَلۡقَىٰ فِى ٱلۡأَرۡضِ رَوَٲسِىَ أَن تَمِيدَ بِڪُمۡ وَأَنۡہَـٰرً۬ا وَسُبُلاً۬ لَّعَلَّڪُمۡ تَہۡتَدُونَ

   Le terme « tamîd : تَمِيدَ » vient du substantif « al-mayd : المَيد » signifiant « déséquilibre ». En effet, sans le poids des montagnes, les tremblements de terre occasionnés par la tectonique des plaques auraient des effets néfastes sur l’ensemble de la planète. De plus, ce dernier verset explique que la création des montagnes fait suite à la création de la croute terrestre. Dieu a donc déclenché la formation des montagnes pour préparer la terre à accueillir l’être humain.

   Les montagnes permettent également d’emmagasiner l’eau et de la faire couler sous forme de rivières et de fleuves. Ceci est en effet possible d’une part par leur hauteur et d’autre part par la condensation de la masse terrestre sur un minimum de surface.

   Enfin, les montagnes facilitent la poussée de la végétation sous forme de forêts grâce au climat qui y règne. Or les forêts sont les poumons de la Terre ; sans elles, l’oxygène disparaitrait et aucune forme de vie ne pourrait perdurer sur terre.

   Verset 20 : Et la terre comment elle est nivelée

وَإِلَى ٱلۡأَرۡضِ كَيۡفَ سُطِحَتۡ

   Ce verset ne fait pas référence à la planète Terre, mais à la terre en tant que surface du globe sur laquelle évoluent les gens et les animaux.

   Avec le mouvement des plaques terrestres et leurs collisions incessantes, la terre devrait être ponctuée de fissures, de montagnes et de fossés, ce qui la rendrait impraticable. Mais Allâh  a mis en place toutes les conditions nécessaires à son nivelage et à son uniformisation afin que l’homme puisse y vivre facilement. Dans d’autres versets, Allâh  parle d’avoir étalé la terre et fait d’elle une sorte de lit : « N’avons-Nous pas fait de la terre une couche ? », s.78 An-Nabâ’ (La Nouvelle), v.6.

أَلَمۡ نَجۡعَلِ ٱلۡأَرۡضَ مِهَـٰدً۬ا

   « Et quant à la terre, Nous l’avons étalée et y avons placé des montagnes (immobiles) […] », s.15 Al-Hijr, v.19.

[…]  وَٱلۡأَرۡضَ مَدَدۡنَـٰهَا وَأَلۡقَيۡنَا فِيهَا رَوَٲسِىَ

   « Et la terre, Nous l’avons étendue. Et de quelle excellente façon Nous l’avons nivelée ! », s.51 Adh-Dhâriyât (Qui éparpillent), v.48.

وَٱلۡأَرۡضَ فَرَشۡنَـٰهَا فَنِعۡمَ ٱلۡمَـٰهِدُونَ

   Avec ces versets, Allâh a dressé un sublime tableau naturel qui réunit le ciel, la terre, les montagnes et les chameaux. Une telle représentation est facilement imaginable dans l’esprit de tout à chacun. Rien qu’avec ces éléments, il est possible de méditer profondément pour arriver à déceler la grandeur du Créateur, Sa puissance et Sa sagesse.

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