Ton foyer est-il paisible ou violent ?

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   Actuellement, la famille vole en éclat : l’augmentation des divorces se confirme. Les causes des déchirements familiaux sont diverses, nombreuses, complexes, à l’image des sociétés dites modernes.

   La place, les rôles et la distribution des responsabilités dévolus aux membres de la famille sont devenus confus ; et cette confusion ne participe en rien à l’apaisement des rapports entre les personnes.

   Le malaise est profond et n’épargne guère, hélas, bon nombre de foyers musulmans.Il est urgent de redéfinir la famille idéale selon la conception islamique et d’appuyer son bien-fondé par l’examen de son contraire, illustré, ici, par le foyer de l’araignée et ses tensions inhérentes .

La famille musulmane idéale

   Toute famille normale qui se respecte est de temps à autres secouée par des crises internes plus ou moins fréquentes et graves selon la manière dont elles sont gérées. L’Islam est réaliste et pragmatique : il tient compte des faiblesses humaines et met en place une éthique familiale qui, lorsqu’elle est appliquée, apporte la paix au foyer et le bonheur pour ses membres.

   Ainsi, pour que règne la paix dans leur domicile, les croyants sont incités à promouvoir la piété. Celle-ci se traduit par une crainte révérentielle du Créateur et la soumission à Ses commandements dans toutes les sphères de la vie courante ; elle se traduit aussi par le respect de la sunna du Prophète. En cas de conflit interne, de mésentente, les musulmans se réfèrent à l’arbitre par excellence, le Coran, et à la sunna prophétique . Dieu ne dit-Il pas : « Ô croyants ! Obéissez à Dieu, obéissez au Prophète et à ceux d’entre vous qui détiennent le pouvoir. En cas de litige entre vous, référez-vous en à Dieu et au Prophète, si votre croyance en Dieu et au Jugement dernier est sincère. C’est la démarche la plus sage et la meilleure voie à choisir. » ?, s. An-nisâ’ (Les Femmes), v.59.

   A partir de ce postulat, les éventuels dégâts sont limités puisque les croyants font taire leurs passions pour que priment la sagesse divine et l’exemple du Messager d’Allâh.

   Dans le foyer musulman, chaque membre est honoré selon la place que Dieu lui a attribuée. L’enfant sera choyé : les plus grands sont tenus de lui manifester leur protection et des égards des plus doux ; ils lui prodiguent également des soins attentionnés et affectueux.

   Les aînés ont le droit au respect des plus jeunes. Ainsi, les parents vieillissants n’ont pas à subir de préjudices de la part de leur progéniture : « Ton Seigneur t’ordonne de n’adorer que Lui, de traiter avec bonté ton père et ta mère. Et si l’un d’eux ou tous deux atteignent, auprès de toi, un âge avancé, ne leur dis pas : « Fi ! » Ne leur manque pas de respect, mais adresse-leur des paroles affectueuses ! Fais preuve à leur égard d’humilité et adresse à Dieu cette prière : « « Seigneur ! Sois miséricordieux envers eux comme ils l’ont été envers moi, quand ils m’ont élevé tout petit ! » », s.17 Al-Isrâ’ (Le Voyage nocturne), v.23-24.

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   L’époux est le protecteur du foyer, il en est le responsable principal conformément à la parole de Dieu : « Ô vous qui croyez ! préservez vos personnes et vos familles de l’enfer qui se nourrit d’hommes et de pierres, et dont la garde est assurée par des anges inflexibles et sévères, qui ne désobéissent jamais à leur Seigneur et qui exécutent tout ce qu’Il leur ordonne. », s.66 At-Tahrîm (L’Interdiction), v.6.

   Les charges matérielles supportées par le mari pour l’entretien des siens et la fatigue occasionnée par son travail expliquent la prééminence que lui confère Allâh , sa valorisation et le respect dont il est entouré. Le Prophète dit : « Le meilleur parmi vous est celui qui est le plus utile aux autres. »
Un conjoint responsable et aimant a droit au plus grand des honneurs quels que soient sa situation financière, son état de santé et son âge.

   L’épouse jouit des mêmes droits que son compagnon : «[…] Les épouses ont autant de droits que de devoirs qu’il faut respecter suivant le bon usage, bien qu’une certaine préséance reste acquise aux maris. Dieu est Puissant et Sage. », s.2 Al-Baqara (La Génisse), v.229.

   « Les mêmes droits » signifie la bonne compagnie, une paisible coexistence, l’éloignement de tout ce qui nuit à la vie conjugale, le respect mutuel, l’extériorisation réciproque de la beauté et de la parure des époux. Le pieux Compagnon Ibnou ‘Abbâs disait : « Je m’embellis pour ma femme comme elle s’embellit pour moi », (rapporté par Ibnou Jarîr At-Tabarî et Ibnou Hâtim). De surcroît, l’Islam n’ignore pas l’élément matériel du foyer musulman, et depuis maintenant plus de 14 siècles, Dieu a ordonné le droit à l’héritage pour la femme comme pour les autres membres de la famille : « Aux hommes revient une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches ; et aux femmes une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches, que ce soit peu ou beaucoup : une part fixée. », s.4 An-Nisâ’ (Les Femmes), v.7.

   Allâh a formellement prohibé de traiter la femme à l’instar d’un objet : avant l’avènement de l’Islam, à la mort d’un homme, le père ou le fils du défunt pouvait s’approprier la veuve en héritage pour leur usage personnel ou pour l’empêcher de se remarier ! Dans une version, il est même dit qu’il suffisait qu’un quidam couvrît la femme de sa mante pour que celle-ci devînt sa propriété ! C’est ce que dénonce le Coran qui incite ceux qui croient en Dieu et au Jour dernier à abandonner cette pratique honteuse du temps de l’ignorance : « Ô croyants ! Il ne vous est pas permis de vous attribuer des femmes par voie d’héritage contre leur gré. Ne les soumettez pas à des contraintes dans le but de leur reprendre une partie de ce que vous leur avez donné, à moins qu’elles n’aient commis un adultère prouvé. Entretenez de bons rapports avec vos femmes ; et si vous avez quelque aversion pour certaines d’entre elles, sachez que l’on peut avoir parfois de l’aversion pour une chose qui peut cependant être pour vous la source d’un grand bonheur. », s.4 An-Nisâ’ (Les Femmes), v.19 .

   Et le Prophète Mouhammad entérine le commandement divin : «Le meilleur d’entre vous est celui qui est bon envers sa femme. Je suis le meilleur d’entre vous envers mes femmes. » Le Messager d’Allâh plaisantait et jouait avec ses épouses, il les câlinait, les cajolait et dépensait dans la mesure de ses capacités pour elles.

   Lorsqu’elle devient mère, la femme est encore plus honorée puisqu’il est dit que « le paradis se trouve aux pieds des mères ». D’après Aboû Hourayra, un homme vint trouver l’Envoyé d’Allâh et lui dit : « Quelle est la personne qui mérite le plus ma bonne compagnie ? »
« Ta mère, répondit-il.
– Et qui ensuite ?
– Ta mère.
– Et qui ensuite ?
– Ta mère.
– Et qui ensuite ?
– Ton père. », (rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim ).

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   La famille musulmane digne de ce nom privilégie le spirituel et les relations familiales sur les intérêts matériels. Conformément à l’esprit coranique, chaque membre souhaite du bien pour les autres comme ce qu’il espère pour lui-même, notamment dans la répartition des richesses : « Et une partie en revient aussi à ceux qui, déjà installés dans le pays et dans la foi, accueillirent les émigrés avec joie, sans ressentir la moindre envie pour ce que ces derniers recevaient, allant même jusqu’à se priver en leur faveur, malgré leur propre indigence. Heureux les gens qui savent se prémunir contre leur propre avarice. », s.59 Al-Hachr (L’Exode), v.9.

   L’injustice, le profit, le commérage ou l’espionnage n’ont point droit de cité dans le foyer musulman. Le Prophète Mouhammad enseigne : « Le musulman est le frère du musulman, il n’est point injuste envers son frère et ne le lèse pas. », (rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim) ; « Le croyant pour le croyant est comme une solide construction, l’un s’appuie sur l’autre. », (rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim).

   Il est interdit d’exercer la contrainte et la violence dans le foyer musulman et n’importe où ailleurs d’après les dires du Prophète : « Celui qui pratique l’injustice sur n’importe quel espace de la Terre aussi étroit qu’il soit, elle l’étranglera où qu’il se trouve. » La bienfaisance, le respect des convenances et l’amour qui comblent la famille musulmane se répercutent sur son voisinage qui ne peut que s’en réjouir. Mouhammad dit : « Celui qui croit en Dieu et au Jour dernier qu’il accueille bien son invité, et celui qui croit en Dieu et au Jour dernier qu’il traite bien son voisin. » ; de même, le foyer musulman gratifie de sa bonté tous les êtres vivants sans exception, car le Messager d’Allâh informe : « Tout acte convenable envers les vivants mérite une grâce divine. » Ainsi, le mauvais exemple à ne pas suivre est celui d’une femme jetée en enfer pour avoir enfermer et affamer une chatte. Sa cruauté inexcusable pourrait bien trouver sa source dans un foyer manquant cruellement de miséricorde comme celui de l’araignée.

   La fragilité et la violence du foyer de l’araignée

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   L’avant-dernière phrase du verset coranique suivant a laissé perplexes bien des croyants qui l’ont méditée : « Ceux qui prennent des protecteurs en dehors de Dieu sont semblables à l’araignée qui, à partir de sa toile, se donne une demeure. Mais y a-t-il une demeure plus fragile que celle de l’araignée ? Si seulement ils pouvaient savoir ! », s.29 Al-‘Ankaboût (L’Araignée), v.44.

   En effet, à la lumière de la science, il apparait que la soie tissée par l’araignée, mise à l’échelle humaine, est une matière de très grande résistance bien supérieure à celle de l’acier. La parole de Dieu étant la vérité suprême, incontestable, où réside alors la fragilité de la demeure de l’araignée dont parle le verset ? La réponse et la sagesse ne sont délivrées qu’au cœur croyant qui se donne la peine de réfléchir sur le Livre de Dieu, le guide de l’humanité par excellence.

   D’un point de vue purement physique, une maison est une construction en solide sensée protéger ses habitants des intempéries extérieures et de la chaleur excessive. C’est un refuge où les résidents espèrent le confort, le calme, la douceur et la joie. Or, le foyer de l’araignée présente-t-il ces caractéristiques ? Il faut croire que non à y regarder de près : c’est une demeure exposée aux caprices du climat, et la toile est avant tout un piège destiné à la capture de proies.
Mais la pire des déficiences du foyer de l’araignée est d’ordre moral : il ne connaît ni amour ni miséricorde, bases de toute famille heureuse.

   En effet, plusieurs araignées femelles du type de la veuve noire, plus grosse et plus vorace que son mâle, séduit le futur partenaire, copule avec lui, et après avoir été fécondée s’en débarrasse en le tuant et en dévorant son cadavre. Pour éviter cette fin tragique, le mâle ruse de son mieux pour, une fois son instinct assouvi, fuir l’hostile cohabitation.

Veuve noire et son mâle Veuve noire et ses proies

   Il arrive aussi que la mère dévore ses petits sans pitié, et qu’elle-même soit mangée par sa progéniture devenue adulte ! Certaines araignées meurent après la ponte, aussi, auparavant, elles enferment leurs œufs dans un cocon de fil de soie. Lorsque les œufs éclosent, les petits sont si à l’étroit qu’ils s’entretuent pour la place et la nourriture. Les survivants de ce pugilat se nourrissent des morts ; ils grossissent, muent, et après avoir percé le cocon, s’éparpillent aux quatre coins du territoire pour vivre séparément : beaucoup périssent en chemin face aux prédateurs et autres dangers. Les femelles tissent leur toile et celles qui survivent reproduisent la même tragédie qui stigmatise la maison de l’araignée comme la plus brutale et cruelle qui soit, une maison dénuée de toute attache familiale.

   Ainsi Allâh mentionne ce foyer comme exemple de fragilité et de faiblesse, à cause de l’absence de toute miséricorde dans les rapports entre ses différents membres.

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Araignée et son cocon d’oeufs

   Cet affligeant modèle se retrouve chez l’humain.

   Ainsi, certaines femmes contractent mariage avec un homme uniquement pour l’aisance matérielle qu’il leur procure. Une fois ses desseins réalisés, elles négligent leur époux, délaissent le lit conjugal et ne lui prodiguent le moindre soin lorsqu’il tombe malade. Lorsqu’elles trouvent un autre mâle plus séduisant, elles recourent aux tribunaux pour se séparer de leur conjoint et lui extorquer au passage une partie de sa fortune.

   Dans ce genre de foyer, l’homme n’a pas sa place : c’est la femme qui porte le pantalon et mène son conjoint par le bout du nez. C’est elle qui régente le quotidien et donne son aval au mari pour rentrer et sortir. Elle refuse son autorité, et préfère même vivre sans lui. S’il a le malheur de vouloir imposer sa présence au domicile, la hache de guerre est déterrée. Face à l’épouse castratrice, le mari ne rentre au domicile que pour satisfaire ses besoins primaires (manger, dormir, copuler,…), puis c’est la fuite en avant pour les voyages, la fréquentation des cafés, des clubs, des hôtels, des amies…

   Certains hommes s’éloignent de leur domicile pour d’autres raisons et sont des contre-exemples même de la virilité : ils n’assument aucunement les charges familiales ; ils dépensent les revenus du foyer pour leurs menus et grands plaisirs égoïstes jusqu’à l’endettement et la mise en faillite de la famille ; ils vivent au crochet de leur épouse, de leurs proches ou de la société ; ils sont irrespectueux et violents tant verbalement que physiquement envers leur entourage. De tels énergumènes sont soit de véritables courant d’air, soit des adeptes inconditionnels du canapé et de la télécommande : toujours est-il que leur présence pesante au domicile varie du laxisme le plus total à l’autoritarisme le plus abject.

   La mauvaise femme comme l’exécrable homme génère inévitablement des conflits et déboires conjugaux. La détestable relation parentale a forcément une influence désastreuse sur la progéniture. Les enfants se tiennent relativement tranquilles face à la mère dragon… jusqu’à ce qu’ils se sentent capables de compter sur leurs propres forces. Dès lors, l’absence du père aidant, ils retournent leur agressivité et leur amertume contre leur mère à l’instar des petits de l’araignée. De tels enfants, pour privilégier leurs conjoints et leur progéniture, n’hésitent pas à négliger, à abandonner leurs parents dans des maisons de retraite alors qu’ils peuvent les garder au domicile ; certains vont même jusqu’à les tuer.

   Qui serait heureux dans ce type de demeure ? Et si la méchanceté et l’extrême dureté caractérisent les rapports entre ses membres, qu’en serait-il avec le voisinage ?

   Conclusion

   Sourate 29 Al-‘Ankaboût (L’Araignée), verset 44 se termine sur l’expression « Si seulement ils pouvaient savoir ! » Là aussi, que le cœur croyant s’y attarde un instant pour la méditer.
Pour savoir, il faut s’obliger à l’étude de la religion, car celle-ci procure la clairvoyance lumineuse, la force et la patience ; de même qu’elle purifie les cœurs et les anoblit.

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   Qui refuserait de vivre selon les lois divines s’il savait qu’elles sont le fondement des bonheurs terrestre et céleste ? Qui choisirait la violence et la haine du foyer de l’araignée, s’il comprenait l’importance de l’amour, de la miséricorde, de la paix, de la tranquillité, de la piété, de la fidélité, du sacrifice, de l’entraide pour le convenable et le bien ? S’il saisissait l’intérêt de placer le foyer musulman sous l’égide de l’homme ?

   Si l’homme cernait le sens véritable de sa fonction, maltraiterait-il encore sa moitié, sa progéniture, ses parents et ses proches ?Si la femme pouvait savoir qu’elle trouverait dans la prééminence masculine sa propre protection sociale, psychique, physique, culturelle, sa liberté et son individualité dans la société musulmane, elle se rendra compte que la non-musulmane n’a pas cette chance puisque dès la majorité, celle-ci doit se prendre en charge seule, se passer de protecteur et travailler sans relâche pour assurer son bien-être.

   Les croyants s’éloigneraient-ils des valeurs islamiques s’ils connaissaient les conséquences désastreuses de leur effondrement ? : le père congédie son fils ; le fils abandonne ses parents ; la fille quitte le foyer ; la femme épie et médit de son époux ; l’homme sans virilité vit au crochet de sa femme ; en résumé, la discorde sociale à tous les niveaux.

   Si les gens pouvaient savoir tout ceci, opteraient-ils pour un « refuge » sans paix, rempli d’insécurité, de malheurs et de troubles ; un lieu où règne la loi du plus fort ? Très certainement et définitivement… non !

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