De la virginité

Une jeune fille est-elle obligée de révéler qu’elle n’est plus vierge à son prétendant au mariage ? (la réponse est aussi valable pour un jeune homme interrogé)
La réponse est négative. La jeune fille est en droit d’éluder la question d’une façon qui lui convient. Si elle remarque que la virginité est un point fondamental pour son prétendant,

et qu’elle ne peut répondre à cette exigence, plutôt que de recourir au mensonge qui est prohibé, elle peut décliner la demande en mariage sans donner la vraie raison de son refus.

Un homme peut-il demander l’annulation de son mariage ou le divorce lorsqu’il constate que sa conjointe n’est pas vierge ?

   Le divorce est la pire des pratiques licites autorisées par Dieu, et il convient de l’éviter, comme il convient de se prémunir de briser le cœur de la femme et de détruire un foyer musulman sans un motif sérieux et justifié. Une séparation en début de vie conjugale nuit gravement à la femme, répandant autour d’elle suspicion, médisances et rejet. Il est préférable qu’il ne la divorce pas et qu’il voile son passé, d’autant plus si elle s’est repentie et a suivi le droit chemin. Allâh (AWJ) aime le repentir, il pardonne et efface le péché : c’est comme si la personne n’a jamais fauté quand elle se repent sincèrement et ne récidive pas. Mais si l’homme décide tout de même la séparation, qu’il n’invoque donc pas la véritable raison, et ce, parce qu’en révélant l’erreur passée de la femme, il pourrait lui porter préjudice alors que Dieu lui a déjà peut-être pardonné.

   Qu’en est-il de l’homme qui divorce son épouse alors qu’elle atteste par Dieu avoir perdu sa virginité au cours d’une activité sportive ?

   Le serment par Dieu a un poids et une portée inestimables : on ne peut jurer à tort et à travers. Sachant cela, l’homme est tenu de prêter foi aux dires de sa femme, surtout si ses paroles sont sensées. La règle est : « La preuve doit être fournie par celui qui affirme et celui qui nie doit prêter serment. »

   En principe, dans les relations avec autrui, on doit toujours prêter une bonne opinion aux gens, et dans la mesure du possible d’accorder le bénéfice du doute aux musulmans. Un hadîth sahîh dit : « Prenez garde aux conjectures, car les conjectures sont les plus mensongers des propos. »

   La femme peut elle recourir à la réfection chirurgicale de son hymen pour rétablir son honneur, celui de sa famille et satisfaire son futur conjoint ?

  Cela est prohibé, car il s’agit alors d’un mensonge, d’une hypocrisie sociale. En outre, c’est la porte ouverte à la fornication qui s’oppose au devoir de chasteté préconisé par l’Islam. D’autres moyens absolument pas traumatisants et invasifs existent pour se préserver des tentations et sauvegarder son honneur et celui du clan (cf. La chasteté, de la rubrique Ethique et spiritualité).