Sourate 78 An-Naba’ (La Nouvelle) (1/2)

Tafsir du Saint Coran (articles)

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بِسۡمِ ٱللهِ ٱلرَّحۡمَـٰنِ ٱلرَّحِيمِ

عَمَّ يَتَسَآءَلُونَ (١) عَنِ ٱلنَّبَإِ ٱلۡعَظِيمِ (٢) ٱلَّذِى هُمۡ فِيهِ مُخۡتَلِفُونَ (٣) كَلَّا سَيَعۡلَمُونَ (٤) ثُمَّ كَلَّا سَيَعۡلَمُونَ (٥) أَلَمۡ نَجۡعَلِ ٱلۡأَرۡضَ مِهَـٰدً۬ا (٦) وَٱلۡجِبَالَ أَوۡتَادً۬ا (٧) وَخَلَقۡنَـٰكُمۡ أَزۡوَٲجً۬ا (٨) وَجَعَلۡنَا نَوۡمَكُمۡ سُبَاتً۬ا (٩) وَجَعَلۡنَا ٱلَّيۡلَ لِبَاسً۬ا (١٠) وَجَعَلۡنَا ٱلنَّہَارَ مَعَاشً۬ا (١١) وَبَنَيۡنَا فَوۡقَكُمۡ سَبۡعً۬ا شِدَادً۬ا (١٢) وَجَعَلۡنَا سِرَاجً۬ا وَهَّاجً۬ا (١٣) وَأَنزَلۡنَا مِنَ ٱلۡمُعۡصِرَٲتِ مَآءً۬ ثَجَّاجً۬ا (١٤) لِّنُخۡرِجَ بِهِۦ حَبًّ۬ا وَنَبَاتً۬ا (١٥) وَجَنَّـٰتٍ أَلۡفَافًا (١٦) إِنَّ يَوۡمَ ٱلۡفَصۡلِ كَانَ مِيقَـٰتً۬ا (١٧) يَوۡمَ يُنفَخُ فِى ٱلصُّورِ فَتَأۡتُونَ أَفۡوَاجً۬ا (١٨) وَفُتِحَتِ ٱلسَّمَآءُ فَكَانَتۡ أَبۡوَٲبً۬ا (١٩) وَسُيِّرَتِ ٱلۡجِبَالُ فَكَانَتۡ سَرَابًا (٢٠) إِنَّ جَهَنَّمَ كَانَتۡ مِرۡصَادً۬ا (٢١) لِّلطَّـٰغِينَ مَـَٔابً۬ا (٢٢) لَّـٰبِثِينَ فِيہَآ أَحۡقَابً۬ا (٢٣) لَّا يَذُوقُونَ فِيہَا بَرۡدً۬ا وَلَا شَرَابًا (٢٤) إِلَّا حَمِيمً۬ا وَغَسَّاقً۬ا (٢٥) جَزَآءً۬ وِفَاقًا (٢٦) إِنَّہُمۡ ڪَانُواْ لَا يَرۡجُونَ حِسَابً۬ا (٢٧) وَكَذَّبُواْ بِـَٔايَـٰتِنَا كِذَّابً۬ا (٢٨) وَكُلَّ شَىۡءٍ أَحۡصَيۡنَـٰهُ ڪِتَـٰبً۬ا (٢٩) فَذُوقُواْ فَلَن نَّزِيدَكُمۡ إِلَّا عَذَابًا (٣٠) إِنَّ لِلۡمُتَّقِينَ مَفَازًا (٣١) حَدَآٮِٕقَ وَأَعۡنَـٰبً۬ا (٣٢) وَكَوَاعِبَ أَتۡرَابً۬ا (٣٣) وَكَأۡسً۬ا دِهَاقً۬ا (٣٤) لَّا يَسۡمَعُونَ فِيہَا لَغۡوً۬ا وَلَا كِذَّٲبً۬ا (٣٥) جَزَآءً۬ مِّن رَّبِّكَ عَطَآءً حِسَابً۬ا (٣٦) رَّبِّ ٱلسَّمَـٰوَٲتِ وَٱلۡأَرۡضِ وَمَا بَيۡنَہُمَا ٱلرَّحۡمَـٰنِ‌ۖ لَا يَمۡلِكُونَ مِنۡهُ خِطَابً۬ا (٣٧) يَوۡمَ يَقُومُ ٱلرُّوحُ وَٱلۡمَلَـٰٓٮِٕكَةُ صَفًّ۬ا‌ۖ لَّا يَتَكَلَّمُونَ إِلَّا مَنۡ أَذِنَ لَهُ ٱلرَّحۡمَـٰنُ وَقَالَ صَوَابً۬ا (٣٨) ذَٲلِكَ ٱلۡيَوۡمُ ٱلۡحَقُّ‌ۖ فَمَن شَآءَ ٱتَّخَذَ إِلَىٰ رَبِّهِۦ مَـَٔابًا (٣٩) إِنَّآ أَنذَرۡنَـٰكُمۡ عَذَابً۬ا قَرِيبً۬ا يَوۡمَ يَنظُرُ ٱلۡمَرۡءُ مَا قَدَّمَتۡ يَدَاهُ وَيَقُولُ ٱلۡكَافِرُ يَـٰلَيۡتَنِى كُنتُ تُرَٲبَۢا (٤٠)

Au nom d’Allâh, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux

« Sur quoi s’interrogent-ils mutuellement? (1) Sur la grande nouvelle, (2) à propos de laquelle ils divergent. (3) Eh bien non ! Ils sauront bientôt. (4) Encore une fois, non ! Ils sauront bientôt. (5) N’avons-Nous pas fait de la terre une couche ? (6) et (placé) les montagnes comme des piquets ? (7) Nous vous avons créés en couples, (8) et désigné votre sommeil pour votre repos, (9) et fait de la nuit un vêtement, (10) et assigné le jour pour les affaires de la vie, (11) et construit au-dessus de vous sept (cieux) renforcés, (12) et [y] avons placé une lampe (le soleil) très ardente, (13) et fait descendre des nuées [« essoreuses »] une eau abondante (14) pour faire pousser par elle grains et plantes (15) et jardins luxuriants. (16) Le Jour de la Décision [du Jugement] a son terme fixé. (17) Le jour où l’on soufflera dans la Trompe, vous viendrez par troupes, (18) et le ciel sera ouvert et [présentera] des portes, (19) et les montagnes seront mises en marche et deviendront un mirage. (20) L’Enfer demeure aux aguets, (21) refuge pour les transgresseurs. (22) Ils y demeureront pendant des siècles successifs. (23) Ils n’y goûteront ni fraîcheur ni breuvage, (24) Hormis une eau bouillante et un pus (25) comme rétribution équitable. (26) Car ils ne s’attendaient pas à rendre compte, (27) et traitaient de mensonges, continuellement, Nos versets, (28) alors que Nous avons dénombré toutes choses en écrit. (29) Goûtez-donc. Nous n’augmenterons pour vous que le châtiment ! (30) Pour les pieux ce sera une réussite : (31) jardins et vignes, (32) et des (belles) aux seins arrondis, d’une égale jeunesse, (33) et des coupes débordantes. (34) Ils n’y entendront ni futilités ni mensonges. (35) A titre de récompense de ton Seigneur et à titre de don abondant (36) du Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui existe entre eux, le Tout-Miséricordieux ; ils n’osent nullement Lui adresser la parole. (37) Le jour où l’Esprit et les Anges se dresseront en rangs, nul ne saura parler, sauf celui à qui le Tout-Miséricordieux aura accordé la permission, et qui dira la vérité. (38) Ce jour-là est inéluctable. Que celui qui veut prenne donc refuge auprès de son Seigneur. (39) Nous vous avons avertis d’un châtiment bien proche, le jour où l’homme verra ce que ses deux mains ont préparé ; et l’infidèle dira : “Hélas pour moi! Comme j’aurais aimé n’être que poussière.” (40)  »

Descente et composition

   Sourate An-Naba’ (النبأ), appelée aussi ‘Amma (عَمّ), At-Tasâ‛oul (التَّساؤُل)  ou encore Al-Mou’çirât (المُعْصِرات), fut révélée tout entière à la Mecque. Elle fait suite à sourate 70 Al-Ma‘ârij (Les Degrés) et comporte 40 versets.

   D’après Ibnou ‘Abbâs , elle a été transmise au début de la Révélation.

Thème

   Le thème principal de sourate An-Naba’ est le jour de la Rétribution. Allâh  atteste l’existence de la Résurrection, rejetée et tournée en dérision par les polythéistes de la Mecque qui la traitent de mensonge.
La sourate est descendue sur le Prophète en réponse à la question posée moqueusement par les polythéistes sur l’heure exacte de la Résurrection. Dieu répond aux mécréants et tranquillise le cœur des croyants.

   La beauté de la sourate réside notamment dans sa description concise du début de la création au Jour de la Rétribution : Dieu a d’abord préparé la Terre pour recevoir le couple humain ; puis Il a créé celui-ci ; ensuite Il a pourvu les hommes de maints bienfaits : ils mènent une vie agréable et trouvent la mort au bout d’un délai déterminé. Enfin, c’est la Résurrection, le Jugement, et la Rétribution.

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Champ lexical et définitions

1. Sur quoi s’interrogent-ils mutuellement?

عَمَّ يَتَسَآءَلُونَ

   À l’origine le mot عَمّ est  عَنْ ما : les deux mots ont fusionné la lettre « n » a disparu et le prolongement final a été supprimé. Le cas des versets suivants est similaire :

(فِيمَ أَنْتَ مِنْ ذِكْراها) (فَبِمَ تُبَشِّرون) (لِمَ أَذِنْتَ لَهُم) (مِمَّ خُلِقْ)

   Le but de cette formulation interrogative n’est pas de poser une question, il s’agit d’une tournure littéraire utilisée dans le but de renforcer l’expression et attirer l’attention des mécréants.

   Le mot «يَتَسَآءَلُونَ» a deux significations en arabe :

● les uns questionnent les autres et vice-versa ;

● ils s’interrogent mutuellement dans le sens de la moquerie.

   Les habitants de la Mecque se trouvaient dans les deux cas de figure. L’interrogation que pose le Coran prépare l’auditeur (ou le lecteur) à recevoir une réponse sans équivoque sur le questionnement formulé en rapport avec cette grande nouvelle.

2. Sur la grande nouvelle,

عَنِ ٱلنَّبَإِ ٱلۡعَظِيمِ

   La grande nouvelle signifie le jour de la Résurrection. An-Naba’ (ٱلنَّبَإِ) fait référence à une information intéressante qui apporte un savoir ou une forte supposition
(النبأ هُوالخَبَرُ ذو الفائِدة العظيمة يَحصُل به عِلْمٌ أو غَلَبةُ ظَنٍّ).
La nouvelle se résume en deux points :

● le Coran est la parole de Dieu ;

● la Résurrection est une réalité.

3. à propos de laquelle ils divergent

ٱلَّذِى هُمۡ فِيهِ مُخۡتَلِفُونَ

   « مُخْتَلِفون : moukhtalifoûn » indique que les incrédules ont des avis partagés : certains doutent de l’origine divine du Coran et de l’annonce qu’il fait à propos de la venue du Jour de la Résurrection, d’autres rejettent complètement ces deux informations.

4. Eh bien non ! Ils sauront bientôt.

5. Encore une fois, non ! Ils sauront bientôt.

كَلَّا سَيَعۡلَمُونَ

ثُمَّ كَلَّا سَيَعۡلَمُونَ

   Le mot « كلا : kallâ » n’est utilisé que dans les sourates mecquoises. C’est un mot qui contredit et annule ce qui le précède (حَرْفُ رَدْعٍ وإْبطالٍ). Ce mot musèle ceux qui ont divergé sur la nouvelle et met fin à leurs doutes : ils sauront bientôt qu’il y a une autre vie dès qu’ils seront morts et se rendront ainsi compte de la véracité du Coran. Le mot « ثُمَّ : thoumma » dans le verset 5 renforce et certifie l’idée véhiculée dans le verset précédent.

   Pourquoi l’expression « كَلَّا سَيَعۡلَمُونَ » a été répétée deux fois ?

   La première confirmation « سَيَعۡلَمُونَ : ils sauront bientôt » (verset 4) se rapporte à la mort : dès que ces incrédules passeront de vie à trépas, ils sauront aussitôt qu’une autre existence les attend juste après que leurs âmes aient quitté leurs corps : il s’agit de l’isthme (la vie dans la tombe). La deuxième confirmation « سَيَعۡلَمُونَ : ils sauront bientôt » (verset 5) se rapporte à la Résurrection : dès qu’ils seront ressuscités, ils auront, encore une fois, la certitude que les annonces coraniques étaient véridiques et que la Résurrection est une réalité évidente. Cette répétition a un effet emphatique et transmet l’idée que « ce ne sont pas vos polémiques qui répondront à vos doutes, mais c’est ce que vous allez bientôt vivre ».

6. N’avons-Nous pas fait de la terre un terrain plat et bas ?

7. et (placé) les montagnes comme des piquets ?

أَلَمۡ نَجۡعَلِ ٱلۡأَرۡضَ مِهَـٰدً۬ا

وَٱلۡجِبَالَ أَوۡتَادً۬ا

   Dieu met l’accent sur de grandes vérités reconnues. La création de la Terre avec des montagnes implantées en son sein selon une disposition harmonieuse qui donne la stabilité à cette planète est une œuvre plus grandiose à réaliser que celle sur laquelle les incrédules doutent. Dieu dit à cet égard : « La création des hommes est bien peu de chose comparée à celle des cieux et de la Terre, mais la plupart des hommes ne s’en doutent guère. », s.40 Ghâfir (Celui Qui pardonne), v.57.

لَخَلْقُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ أَكْبَرُ مِنْ خَلْقِ النَّاسِ وَلَكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لَا يَعْلَمُونَ

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   Dieu cite expressément la terre et les montagnes. Ces éléments naturels sont en contact permanent avec l’homme, mais celui-ci oublie trop souvent de méditer sur leur création afin de trouver un sens à la sienne.

   Pourquoi Dieu a-t-Il utilisé l’expression « أَلَمۡ نَجۡعَلِ» (« N’avons-Nous pas fait ») plutôt que « أَلَم نَخْلُق» (« N’avons-Nous pas créé ») ?

   L’expression « أَلَمۡ نَجۡعَلِ» (« N’avons-Nous pas fait ») est plus éloquente que «أَلَم نَخْلُق» (« N’avons-Nous pas créé ») pour deux raisons. D’une part, l’aplanissement de la terre s’est opéré progressivement pendant des millions d’années, le verbe « faire » est donc plus approprié que le verbe « créer ». D’autre part, cet aplanissement s’est réalisé selon une volonté divine afin que la terre soit mieux accessible et qu’elle se mette au service de l’homme qui allait la peupler. Tout s’est déroulé selon un programme préétabli qui ne laisse aucune place au hasard. C’est le verbe « faire » qui traduit le mieux cette vérité (plutôt que le verbe « créer »).

   Dieu voulait donc que cette évolution géomorphologique soit un objet de méditation pour l’homme afin qu’il se rende compte de la puissance et de l’omnipotence du Créateur.

   Les montagnes sont comparables aux piquets fixant une tente. Elles maintiennent en place les croûtes terrestres et sont donc garantes de la stabilité de la terre. Elles permettent aux rivières de couler et aux pâturages d’exister. Dieu a cité les montagnes et leur fonction, pour devancer l’objection de ceux qui avanceraient que la terre n’est pas entièrement plate.

8. Nous vous avons créés en couples,

وَخَلَقۡنَـٰكُمۡ أَزۡوَٲجً۬ا

   Ce verset fait référence au miracle de la création de l’homme et de sa conjointe. Celui qui est capable d’attribuer un moyen de procréation aux humains est inéluctablement en mesure de les ressusciter. Dieu dit : « L’homme interroge : “Lorsque je serai mort, me fera-t-on sortir vivant de ma tombe ?” Mais l’homme ne se rappelle-t-il pas qu’en le créant la première fois, Nous l’avons bien tiré du néant ? », s.19 Maryam (Marie), v.66-67.

ويقول الإنْسانُ أإذا ما مِتُّ لَسَوْفَ أُخْرَجُ حَيًّا أَوَ لا يَذْكُرُ الإنسان أنّا خَلَقْناه مِنْ قَبْلُ ولَم يَكُ شَيْئا

9. et désigné votre sommeil pour votre repos,

وَجَعَلۡنَا نَوۡمَكُمۡ سُبَاتً۬ا

   Dieu mentionne l’état où l’homme est le plus proche de la mort : le sommeil. La résurrection après la mort est semblable au réveil après le sommeil. Le mot « soubât » («سبات  ») signifie « coupure » : le sommeil représente une rupture dans le travail et les activités.

10. et fait de la nuit un vêtement,
11. et assigné le jour pour les affaires de la vie,
12. et construit au-dessus de vous sept (cieux) renforcés,
13. et [y] avons placé une lampe (le soleil) très ardente,

وَجَعَلۡنَا ٱلَّيۡلَ لِبَاسً۬ا

وَجَعَلۡنَا ٱلنَّہَارَ مَعَاشً۬ا

وَبَنَيۡنَا فَوۡقَكُمۡ سَبۡعً۬ا شِدَادً۬ا

وَجَعَلۡنَا سِرَاجً۬ا وَهَّاجً۬ا

   La nuit protège l’homme tout comme un vêtement protège le corps. Elle est un moment de calme et de repos pour l’être humain afin qu’il puisse travailler la journée.

   En temps de guerre, les Arabes respectaient cette période de tranquillité : ils n’assaillaient jamais leurs ennemis du coucher au lever du soleil.

   Le travail « معاش » étant le moyen de subsistance, il se déroule principalement dans la journée. Le travail nocturne perturbe la chronobiologie du corps humain réglée par l’horloge interne.

   Le verset 12 renvoie l’image d’une construction très haute des cieux  superposés les uns sur les autres.

   Pourquoi Dieu a-t-Il décrit le soleil comme étant «سِرَاجً۬ا وَهَّاجً۬ا » (une lampe ardente) et non «سِراجًا مُنيرًا» (une lampe éclairante) ?

   Le mot «الوَهَّاج» renvoie à plusieurs significations : le « brillant : المتلألئ», le « lumineux : المضيء», le « brulant : المُحْرِق ». Ces caractéristiques ne se retrouvent que dans un objet qui est producteur et source de lumière et non dans un objet qui reflète uniquement de la lumière. La science a montré que la chaleur à la surface du soleil atteint 6000 °C.

   La lumière émane du soleil et non pas de la lune qui ne fait office que de réflecteur.

   C’est la raison pour laquelle le terme «وَهَّاج » est utilisé pour le soleil alors que le terme « مُنِير » est utilisé pour la lune. Dieu dit : « Béni soit Celui qui a mis des constellations dans le ciel, et y a placé un luminaire et une lune qui éclaire ! », s.25 Al-Fourqân (Le Discernement), v.61.

تَبارك الذي جَعَلَ في السَّماءِ بُروجا وَجَعَل فيها سِراجًا وقَمَرا مُنِيرًا

14. et fait descendre des nuées [« essoreuses »] une eau abondante
15. pour faire pousser par elle grains et plantes
16. et jardins luxuriants.

وَأَنزَلۡنَا مِنَ ٱلۡمُعۡصِرَٲتِ مَآءً۬ ثَجَّاجً۬ا

لِّنُخۡرِجَ بِهِۦ حَبًّ۬ا وَنَبَاتً۬ا

وَجَنَّـٰتٍ أَلۡفَافًا

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   ‘Alî Ibnou Abî Talha a rapporté ces paroles d’Ibnou ‘Abbâs : « Des “mou‘çirât” signifient des nuages. »
Al-Farâ’ a déclaré : «  Ce sont les nuages qui sont pleins d’eau, mais dont la pluie n’est pas encore descendue. C’est comme la femme appelée « mou‘çir » quand le temps de ses règles approche, mais elle ne les a pas encore eues. »

   Les « essoreuses » sont un type de nuages chargés d’eau. C’est la force du vent qui « essore » ces nuages. Lorsqu’il pleut abondamment (dans le cas des averses), on dit que l’eau s’écoule « ثَجَّ الماءُ ». On utilise le même verbe pour le sang qui coule d’une bête égorgée. La pluie de ces nuages et le sang de la bête égorgée ne se déversent pas de façon continue. On trouve ces nuages dans le climat équatorial où la végétation est luxuriante. Alors que le Prophète vivait en péninsule arabique et n’avait jamais vu les régions tropicales, le Coran donnait une description minutieuse et scientifique des nuages qui couvrent ces régions « ٱلۡمُعۡصِرَٲتِ : essoreuses » et de la végétation qui les caractérisent « جَنَّـٰتٍ أَلۡفَافًا : jardins luxuriants » afin d’en faire une preuve éclatante de l’origine divine de ses versets.

   « لِّنُخۡرِجَ » = « pour faire sortir » : cette expression montre que la végétation est enfouie sous terre.

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