(5) L’adhân et l’iqâma (2/3)

Jurisprudence comparée (articles)

4. Statut de l’adhân et de l’iqâma pour une prière passée (قضاءُ الفَوائِت)
     a. Pour les châfi‘ites, il est conseillé de prononcer l’adhân et l’iqâma pour un individu ou un groupe qui souhaite accomplir une prière immédiate ou à rattraper, même s’il a entendu l’adhân de la mosquée de son quartier.


La preuve en est que le Prophète SWS demanda à Bilâl de lancer l’adhân un matin après le lever du soleil, puisque lui-même et les Compagnons qui étaient restés avec lui ne s’étaient pas réveillés à temps. Ils prièrent tout de suite après. [Rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim.]

La personne ne doit pas élever la voix en formulant l’adhân si elle veut rattraper une prière dans la mosquée pour ne pas donner l’impression aux gens que l’heure d’une nouvelle prière est entrée. Si l’orant souhaite rattraper plusieurs prières ou rassembler deux prières par avance ou a posteriori (cas du voyageur), il accomplira l’adhân uniquement pour la première prière et l’iqâma pour chacune des prières. Les châfi‘ites se basent sur le hadîth rapporté par Jabîr Ibnou ‘Abdillâh RDA dans lequel il explique que le Messager a rassemblé le maghrib et le ‘ichâ’ à Mouzdalifa avec un seul adhân et deux iqâma. [Rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim.]
     b. D’après les hanafites, il est également conseillé d’accomplir l’adhân et l’iqâma pour une prière passée. Toutefois, lorsqu’il s’agit de rattraper plusieurs prières, les hanafites préfèrent formuler et l’adhân et l’iqâma pour chacune, mais ils acceptent tout de même un seul adhân dans ce cas. Ils se basent sur le hadîth d’Ibnou Mas‘oûd RDA qui rapporte : « Lorsque les polythéistes ont préoccupé le Messager lors de la bataille des coalisés (al-ahzâb), au point qu’il manqua les prières de dhohr, ‘açr, maghrib et ‘ichâ’, celui-ci ordonna alors à Bilâl de prononcer l’adhân et l’iqâma pour chaque prière. » [Rapporté par Ahmad, An-Nassâ’i et At-Tirmidhî (ce dernier précise que la chaîne de transmission n’est pas mauvaise, sauf qu’Aboû ‘Oubayda n’a pas entendu de son propre père ‘Abdoullâh Ibnou Mas‘oûd).]
      c. Selon Mâlik, il est conseillé de formuler l’iqâma pour une prière à rattraper, mais il est déconseillé de lancer l’adhân. Il s’appuie sur le hadîth de Abî Sa‘îd RDA qui relate : « Le jour de la tranchée (al-khandaq), nous n’avons pas accompli la prière. Après le coucher du soleil et la tombée de la nuit, le Messager appela Bilâl et lui demanda d’accomplir l’iqâma pour l’açr et il l’a prié. » [Authentifié par Ibnou Khouzayma et rapporté par Ach-Châfi‘î.]
Après avoir énoncé cette preuve, l’imâm Mâlik conclut : « D’autant plus que l’adhân est instauré pour annoncer l’entrée de l’heure d’une prière, en l’occurrence elle est déjà passée. »
Tels sont les arguments des Mâlikites qui déconseillent d’accomplir l’adhân pour une prière passée, pour une prière qui a été rassemblée avec une autre en avance ou
en retard, pour la prière mortuaire ou encore pour les surérogatoires.
      d. Quant aux hanbalites, étant donné que pour eux l’adhân et l’iqâma sont une obligation communautaire, il suffit d’un seul adhân dans une contrée. Ceux qui voudront rattraper une prière se contenteront de l’iqâma uniquement, sans qu’il ne soit déconseillé d’accomplir l’adhân comme chez les mâlikites.
En résumé, la majorité des savants considèrent qu’il est conseillé ou autorisé d’accomplir l’adhân et l’iqâma pour une prière passée, à l’exception des mâlikites qui considèrent qu’il est déconseillé de prononcer l’adhân, mais conseillé de formuler l’iqâma.

6. Les conditions de l’adhân et l’iqâma
 
      1. L’entrée de l’heure
Il est illicite d’appeler à une prière avant l’entrée de son temps. Si quelqu’un le fait par inadvertance, il doit le refaire après le début de l’heure de cette prière. Toutefois,
la majorité des savants, sauf les hanafites (à l’exception d’Aboû Yoûssouf, disciple d’Aboû Hanîfa) considèrent qu’il est autorisé de lancer un adhân pour la prière de çobh après la moitié de la nuit et préférable au moment d’as-sahar, soit le dernier sixième de la nuit. Puis il faut le répéter au moment de l’entrée de la vraie aube (al-fajr
aç-çâdiq).
Al-Boukhârî et Mouslim avancent une preuve prophétique irréfutable rapportée par ‘Abdoullâh Ibnou ‘Amr RDA : « Bilâl lance l’adhân dans la nuit, alors mangez et buvez jusqu’à ce que vous entendiez l’adhân d’Ibnou Oummi Maktoûm », Al-Boukhârî enrichit sa version en spécifiant que ce dernier était un homme aveugle et qu’il ne lançait l’appel que lorsqu’on lui disait : “tu as atteint le matin ! tu as atteint le matin !”
Ce hadîth concerne le mois de Ramadhân ; il indique clairement l’heure à laquelle il faut s’abstenir de boire et de manger. Son énoncé renseigne également sur le nombre d’appels à la prière possibles. Toutefois, les savants préfèrent que cet appel antérieur à la prière du çobh soit réalisé chaque nuit pour habituer les gens et éviter le désordre. Ce premier adhân permet donc aux fidèles de se préparer pour la prière de l’aube.
 
     2. Les prononcer en langue arabe
L’adhân dans une autre langue n’est pas valide. Cependant, si un non arabe ne maîtrisant pas la langue du ض (dénomination de la langue arabe) souhaite le formuler pour lui-même dans sa langue maternelle, ceci est autorisé chez les châfi‘ites, mais pas chez les hanbalites et les hanafites.
 
     3. Se faire entendre par une partie des musulmans
 
     4. Répéter l’ordre des formules sans grande interruption
Les savants conditionnent cet impératif par la formulation ordonnancée des différentes phrases composant l’adhân et l’iqâma. Si le mou’adhdhin inverse deux énoncés, il doit les reprendre dans l’ordre, faute de quoi son adhân est invalide. Tel est l’avis des mâlikites, des châfi‘ites et des hanbalites.
Quant aux hanafites, ils considèrent que l’adhân est valide dans ce cas, mais qu’il est préférable de reprendre les formulations dans l’ordre. Si les phrases sont entrecoupées par un silence plus long qu’à l’accoutumée, ou par une parole, l’adhân et l’iqâma restent valides. Pour les hanbalites, si le(s) mot(s) superfétatoire(s) qui entrecoupe(nt) les formulations est/sont illicite(s) (une insulte, par exemple), l’adhân devient caduc.


     5. L’intention
Les mâlikites et les hanbalites conditionnent la validité de l’adhân par l’intention. Les châfi‘ites et les hanafites considèrent qu’un adhân sans intention est valide, dès lors qu’il respecte les autres conditions et qu’il n’est pas formulé en guise d’apprentissage.
 
     6. Ils doivent être accomplis chacun par la même personne
L’adhân est invalide s’il est commencé par une personne et terminé par quelqu’un d’autre. Par ailleurs, les mâlikites déconseillent de multiplier l’adhân dans la même
mosquée pour une même prière. D’autres écoles l’autorisent à partir du moment où les mou’adhdhinîn lancent l’adhân en même temps dans des coins opposés du
minaret. C’est depuis les Omeyades que deux adhân ont été instaurés pour la même prière. ‘Othmâne Ibnou ‘Affâne RDA institua un second adhân pour la prière du vendredi pour permettre aux gens de se diriger vers la mosquée assez tôt afin de ne rien rater du prêche.
 
     7. Le mou’adhdhin doit être musulman et doté de raison
L’adhân d’un non musulman, d’une femme, d’un handicapé mental, d’un enfant non pubère ou d’une personne en état d’ébriété n’est pas valide pour la majorité des
écoles.
Les mâlikites considèrent comme invalide l’adhân d’un enfant non pubère, à moins que ce dernier se base sur un adulte pour connaître l’entrée de l’heure de la
prière. Idem pour un pervers.
 
     8. Pour la majorité des écoles, la purification, l’orientation vers la qibla et la station debout ne sont pas des conditions de validité de l’adhân et de l’iqâma. Il est néanmoins déconseillé de les accomplir sans petites ablutions (sauf pour les hanafites pour qui c’est permis) et a fortiori sans les grandes. Si quelqu’un les a accomplis sans grandes ablutions, ils restent valides, mais il faudra les refaire d’après les écoles hanbalite et hanafite.

                                        
7. La formulation de l’adhân
Les savants ont convergé sur la formulation de l’adhân qui comptabilise toujours un nombre de phrases pair. Ils convergent aussi sur at-tathwîb (التَّثْويب) lors de l’adhân de l’aube, qui consiste à dire « aç-çalâtou khayroum-mina-n-nawm » (la prière est mieux que le sommeil) après « hayya ‘ala-l-falâh ». Ils établissent leur position sur les ahâdîth précités et sur celui d’Aboû Mahdhoûra rapporté par Ahmad et Aboû Dâwoûd et dans lequel le Prophète SWS a dit : « Lorsqu’il s’agit de l’adhân du fajr, dis “aç-çalâtou khayroum-mina-n-nawm” deux fois. » En revanche, les écoles ont divergé sur at-tarjî’ (التَّرجيع) qui consiste à répéter secrètement les deux attestations de foi avant de les prononcer à haute voix. Ainsi, les mâlikites et les châfi‘ites l’ont confirmé, tandis que les hanafites et les hanbalites l’ont rejeté.
 
     a. Pour les hanafites et les hanbalites l’adhân se compose de 15 phrases :
– Allâhou Akbar, Allâhou Akbar (x2)
– Achhadou allâ ilâha illa-Lâh (x2)
– Achhadou anna Mouhammadan rasoûlou-Lâh (x2)
Hayya ‘ala-çalâh (x2)
Hayya ‘ala-l-falâh (x2)
– Allâhou Akbar (x2)
– Lâ ilâha illa-Lâh (x1)
 
     b. Pour les châfi‘ites, ces phrases sont au nombre de 19, puisqu’ils ajoutent les deux phrases des attestations de foi (ach-chahâdatayn) reprises deux fois chacune en secret (at-tarjî’) avant de les énoncer à voix haute.
 
      c. Les mâlikites optent pour la même formulation que les châfi‘ites, sauf que le premier « Allâhou akbar » n’est répété que deux fois. L’adhân se compose alors de 17 locutions. Selon eux at-tarjî’ correspond au fait de répéter les attestations de foi à haute voix. Toutefois, l’adhân sans tarjî’ reste valide pour les mâlikites et les châfi‘ites.
Leurs preuves :
Au sujet du takbîr (x2 seulement), les mâlikites se basent sur la tradition des Médinois, mais aussi sur le hadîth d’Abî Mahdhoûra et celui de ‘Abdillâh Ibn Zayd Al-Ançârî. Dans ce hadîth Aboû Mahdhoûra RDA rapporte que le Prophète SWS lui enseigna l’adhân avec deux takbirât, et avec le tarjî’ avant de le nommer « Mou’adhdhin de la Mecque ». Ce hadîth
a été authentifié par Mouslim avec 17 phrases (dont seulement 2 takbirât). Une autre version a été rapportée par Aboû Dâwoûd et At-Tirmidhî avec 19 énoncés. C’est sur cette dernière version que se sont basés les châfi‘ites.
Quant aux hanafites et aux hanbalites, ils se sont appuyés sur l’adhân de Bilâl RDA, rapporté et authentifié par plusieurs savants.
Le meilleur moyen de suivre la sunna est donc de diversifier l’adhân selon les différentes variantes, puisqu’elles ont toutes été rapportées sur le Prophète SWS.


8. Les sounnan de l’adhân
     1. Il est conseillé que le mou’adhdhin ait une belle voix qui porte. En effet, le Messager SWS a demandé à ‘Abdoullâh Ibn Zayd RDA d’enseigner à Bilâl RDA l’adhân qu’il a entendu dans le rêve, car ce dernier avait une plus belle voix que ‘Abdoullâh. At-Tirmidhî rapporte sur Aboû Hourayra RDA que le Prophète SWS a garanti : « Il est pardonné au mou’adhdhin selon l’étendue de sa voix, et sera témoin pour lui tout ce qui est frais et sec. » Bien entendu, il est inutile pour le mou’adhdhin de chercher à surpasser ses capacités vocales habituelles.
 
     2. Se positionner sur un endroit élevé pour atteindre un maximum de gens, à moins qu’il n’y ait un minaret. Les musulmans ont commencé à construire ces tours particulières après la mort du Prophète SWS. En effet, il a été rapporté qu’en l’an 14H, ‘Otba Ibn Ghazwân a édifié une mosquée équipée d’un minaret à Bassora. Une variante précise que c’est Zayd Ibn Abîh qui a ajouté un minaret à cette mosquée à l’époque de Mou’âwiya RDA. Une autre version rapporte que Maslama Ibn Makhlad, gouverneur de l’Égypte, a équipé la mosquée de ‘Amr Ibn Al-‘Âç de quatre minarets en l’an 53H dans la ville d’Al-Foustât.
À l’époque du Prophète SWS, selon ‘Orwa Ibn Az-Zoubayr RDA, Bilâl RDA lançait l’appel à la prière depuis le toit d’une maison des Banoû An-Najjâr, un des plus élevé de
Médine. 
Ibn Sa‘d RDA rapporte que Oumm Zayd Ibn Thâbit expliquait que sa maison était la plus haute parmi les habitations proches de la mosquée du Prophète SWS, c’est
pourquoi Bilâl lançait l’adhân depuis ce toit avant que celui de la mosquée du Prophète SWS ne soit achevé.
     
     3. Formuler l’adhân debout, sauf si le mou’adhdhin est malade.
     4. Il est conseillé que le mou’adhdhin soit pubère, libre, doué de confiance, connaisseur des heures de prière.
     5. Être en état d’ablutions mineures, selon le hadîth rapporté à ce sujet : « N’accomplit l’adhân que celui qui a ses
ablutions.
»
[Rapporté par At-Tirmidhî sur Aboû Hourayra RDA (hadîth faible).]
Un autre hadîth prophétique rapporté par Ibn ‘Abbâs RDA explique : « L’adhân est lié à la prière, que l’un de vous ne l’accomplisse qu’en état de pureté. » [Rapporté par Ibn Khouzayma et Ibn Hibbân (hadîth faible).]
     6. Être voyant pour déterminer l’heure d’entrée de la prière, à moins d’en être informé par quelqu’un d’autre, à l’instar d’Ibn Makhtoûm RDA.
 
     7. Se boucher les oreilles à l’aide de ses index pour mieux maîtriser et élever sa voix. Ibn Mâja, Al-Hâkim et At-Tabarânî rapportent que le Messager SWS demanda à Bilâl RDA de mettre ses deux doigts dans ses oreilles et lui expliqua : « Ceci permettra d’élever ta voix. » L’imâm Mâlik laissait le choix au mou’adhdhin de procéder ainsi ou non. Ibn
Al-Qâssim, son élève, observa : « J’ai vu que les mou’adhdhinîn à Médine ne le faisait pas. »
     8. L’énoncer lentement de manière à laisser aux fidèles qui l’écoutent assez de temps pour répéter après lui. Quant à l’iqâma, il est conseillé de la formuler rapidement, sauf pour les mâlikites qui préconisent de prendre son temps. « Lorsque tu accomplis l’adhân, sois lent et quand tu accomplis l’iqâma, sois rapide », est un hadîth rapporté par At-Tirmidhî, mais sa chaîne de transmission est inconnue, toutefois Ibn Hajar précise qu’Al-Hâkim a authentifié le fait d’être lent dans l’adhân et rapide dans l’iqâma.
     9. S’orienter vers la qibla comme le faisaient les mou’adhdhinîn du Prophète SWS.
     10. Tourner le visage à droite en disant : « Hayya ‘ala-çalâh » et vers la gauche en disant : « Hayya ‘ala-l-falâh » sans tourner les pieds ou le reste du corps. Al-Boukhârî, Mouslim et At-Tirmidhî ont authentifié ces paroles d’Aboû Jouhayfa RDA : « Je regardais Bilâl appeler à la prière, et je suivais sa bouche qui tournait à droite et à gauche en disant hayya ‘ala-çalâh et hayya ‘ala-l-falâh, tandis que ses deux doigts étaient dans ses oreilles. » L’imâm Mâlik indique que tourner le visage est utile uniquement lorsqu’on souhaite se faire entendre des gens, sinon c’est superflu. Pour Ibn Sîrin, orienter son visage à droite puis à gauche reste conseillé. Selon les châfi‘ites, il est autorisé de bouger dans le minaret vers un côté opposé si besoin est.
Quant aux hanbalites, ils soutiennent les deux versions. Toutefois, aujourd’hui grâce aux haut-parleurs, nul besoin de pivoter la tête ni de monter au sommet des minarets, car les savants admettent que : « le décret suit son objectif, selon que ce dernier existe ou pas. » (الحُكم يَدور مع عِلّته وُجوداً وعَدَماً). Ach-Châtibî explicite clairement cet énoncé : « Il a été conçu que les moyens ne sont pas visés eux-mêmes, mais ils dépendent des objectifs, de sorte que si les objectifs tombent, les moyens tombent aussi, et si on peut atteindre les objectifs sans les moyens, il n’est donc pas nécessaire de recourir à ces derniers. » C’est le cas du bébé qui naît sans prépuce, Ibn Al-Qayyim affirme que la circoncision est vaine dans son cas.
     11. Il est conseillé d’observer un moment d’attente entre l’adhân et l’iqâma, le temps que les fidèles arrivent. Lors de la prière du maghrib, ce temps d’attente équivaut au temps nécessaire pour réciter trois petits versets. Cette sunna se fonde sur le hadîth rapporté par Ahmad sur Oubay Ibn Ka‘b RDA et par Aboû Dâwoûd et At-Tirmidhî sur Jâbir Ibn ‘Abdillâh RDA dans lequel le Prophète SWS déclara : « Ô Bilâl, sépare ton adhân de ton iqâma d’un souffle de sorte que celui qui mange termine calmement sa nourriture et accomplisse ses besoins naturels tranquillement. »

     12. Les châfi‘ites conseillent au mou’adhdhin d’ajouter une formule après l’adhân ou après les hayla’atân (hayya ‘ala-ç-çalâh et hayya ‘ala-l-falâh), lorsqu’il pleut trop, ou qu’il y a trop de vent ou en cas de forte obscurité : « Alâ çalloû fî ar-rihâl » (priez chez vous).
     13. Ne pas accepter de salaire pour l’adhân ou pour l’iqâma. Cet avis est partagé par la majorité des écoles, puisque le Prophète SWS a dit à ‘Othmâne Ibn Abî Al-‘Âç RDA : « Nomme un mou’adhdhin qui ne prend pas de salaire sur son adhân » [Aboû Dâwoûd, Ibn Mâja et At-Tirmidhî qui dit hadîth çahîh (authentique).]
Les mâlikites et les châfi‘ites ont autorisé la salarisation du mouadhdhin puisque sa tâche s’apparente à n’importe quel autre travail.
Les hanafites et les hanbalites sont à la base plus fermes sur ce point, mais tempèrent tout de même leur position. En effet, les hanbalites proposent de payer quelqu’un avec la zakât réservée à l’intérêt général si aucun bénévole ne se dévoue pour formuler l’adhân. Quant aux hanafites, ils ont modéré leur opinion à partir du moment où la trésorerie de l’état ne récompensait plus les gens du savoir. Ils ont alors décidé de salarier les imâms, les mou’adhdhin et toutes les personnes qui participaient à la réalisation de certaines adorations de manière optimale.
     14. Les mâlikites, les châfi‘ites et les hanbalites conseillent de désigner deux mou’adhdhinayn par mosquée, tout comme Bilâl RDA et Ibn Oummi Maktoûm RDA qui se relayaient dans la mosquée du Prophète SWS. En cas de besoin, il est possible de nommer jusqu’à quatre mou’adhdhinîn, comme à l’époque de ‘Othmâne Ibn ‘Affân RDA. Selon les hanbalites et les châfi‘ites, et il est même acceptable de surpasser ce nombre.
     15. Il est conseillé de lancer l’adhân à l’entrée du temps de la prière même si l’accomplissement de la prière est retardé. Ibn Mâja rapporte ces paroles de Jâbir Ibn Samoura RDA : « Bilâl ne retardait pas l’adhân par rapport à l’entrée de la prière, et il lui arrivait de retarder l’iqâma. »
Une variante de ce hadîth rapportée par Ahmad précise : « Bilâl lançait l’adhân lorsque le soleil s’inclinait sans tarder et n’accomplissait l’iqâma que lorsqu’il apercevait le Prophète sortir. »
     16. Il est conseillé d’appeler les émirs à la prière après l’adhân. ‘Â’icha RDAA a rapporté que « Bilâl est venu demander au Prophète : “Assalâmou ‘alayka ô Messager d’Allâh ainsi que ses bénédictions, la prière ! qu’Allâh t’accorde Sa miséricorde.” Le Prophète SWS lui dit : “Demande à Aboû Bakr de diriger les gens dans la prière.” Bilâl saluait aussi Abâ Bakr et ‘Omar [et les appelait à la prière]. »

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