Les obstacles à la rectitude (1/2) : La colère et le plaisir
Introduction
Le Prophète disait : « Je n’ai été envoyé [comme Messager] que pour parachever les nobles caractères. »
Sa parole était de montrer et d’expliquer aux humains l’éthique comportementale préconisée par l’Islam. Il ajoutait : « La religion c’est le comportement. » ;
« Ce qui pèsera le plus lourd le jour de la Résurrection c’est la crainte de Dieu et la bonne éthique. »
Anas Ibnou Mâlik rapportait cette parole prophétique : « Le serviteur de Dieu n’atteint les plus hauts degrés du paradis que par la bonne éthique, même si son adoration est faible ; alors que d’autres atteignent les bas fonds de l’enfer à cause de leur mauvaise éthique. »Ainsi, un excellent comportement permet au croyant de gravir d’importants échelons spirituels, même si sa pratique cultuelle relève du strict minimum exigé.
Adopter le meilleur agir est un objectif principal et une obligation primordiale pour le musulman. La question est de savoir si le comportement est un élément inné et inflexible ou s’il est susceptible de changement dans le temps : dans ce dernier cas de figure, il est alors possible de remplacer les mauvaises habitudes par de meilleures. Allâh dit : « Par l’âme et Celui qui l’a harmonisée ! Il lui a inspiré son libertinage et sa piété. En vérité, l’homme qui purifie son âme sera sauvé et celui qui la corrompt sera réprouvé ! », s.91 Ach-Chams (Le Soleil), v.7 à 10.
Dans ces versets, Allâh énonce que l’âme comporte deux versants : l’un, inspirateur du bien ; et l’autre, instigateur du mal. L’ego est comparable à une terre, et il est du ressort du croyant de savoir ce qu’il va y cultiver : en y faisant croître le bien, l’âme penchera vers le convenable ; et inversement. En vérité, sans une alimentation spirituelle et l’effort personnel, livré à lui-même, l’ego entraîne naturellement son propriétaire vers le mauvais comportement. Allâh nous rappelle à travers ces versets la responsabilité de la culture de notre âme : nous sommes capables de dresser notre ego pour l’améliorer. Dans un autre verset, Allâh désigne ceux pour qui Il a apprêté la demeure finale : « (…) à ceux qui donnent l’aumône dans l’aisance ou dans la gêne, qui savent réprimer leur colère et pardonner à leurs semblables. Et Dieu aime les bienfaiteurs », s .3 Al-Imrâne (La Famille Al-Imrâne), v.134.
L’acquisition de l’éthique correcte exige de l’effort et de la persévérance pour avoir le dessus sur les fâcheux agissements. Les émotions comme le plaisir, la colère et la jalousie sont des sentiments innés : un enfant affamé exprimera sa frustration par des cris et des pleurs ; voyant sa mère s’occuper de son petit frère ou sa petite sœur, il peut manifester de la jalousie.Par conséquent, soit ces états d’âme sont canalisés, soit le croyant se laisse envahir par eux et perd ainsi la possibilité de parvenir à la rectitude. Ce n’est donc pas que l’on soit incapable de devenir de bons musulmans : le veut-on réellement ? Même des animaux sauvages peuvent être domptés, pourquoi l’ego ne pourrait-il pas l’être ? Si dès le début, le musulman est résigné ou désespéré, alors il ne peut poursuivre le cheminement vers Allâh .
Beaucoup de musulmans fournissent un effort sur leur âme lors du mois de Ramadan, ou sur une année ou deux, puis, à nouveau ils succombent à leurs mauvais penchants. Quelles sont les raisons de ce glissement ? Les obstacles qui font barrage à la rectitude tirent leur origine de deux sources : Satan (qu’il soit maudit et lapidé !) et notre ego.
Nos sociétés matérialistes et rationalistes éludent la question du diable, de la métaphysique, pour ne se préoccuper que des soucis personnels et des problèmes de sociétés.
L’Islam révèle l’existence de l’invisible qui influence nos attitudes. En utilisant les faiblesses de l’égo des hommes, Satan le Maudit va tout mettre en œuvre pour leur élever des barrières et les empêcher d’atteindre la droiture. Rencontrant ces contraintes, soit le croyant fournit encore plus d’effort pour les surmonter et poursuivre son cheminement spirituel ; soit il dévie par faiblesse au risque de s’égarer à jamais. Allâh dit : « Satan est pour vous un ennemi mortel, traitez-le comme tel ! Et s’il rallie à lui des partisans, c’est dans le but de les mener en enfer avec lui », s.35 Fâtir (Le Créateur), v.6.
Satan le Maudit a pour mission d’égarer les gens de la voie droite, et il y met toute son énergie et sa ruse. Qui connaît son ennemi est forcément sur ses gardes. Or, à propos du diable, il est dit : « Ô enfants d’Adam! Que le Diable ne vous tente point, comme il a fait sortir du Paradis vos père et mère, leur arrachant leur vêtement pour leur rendre visible leur nudité. Il vous voit, lui et ses suppôts, d’où vous ne les voyez pas. Nous avons désigné les diables pour alliés à ceux qui ne croient point », s.7 Al-A‘râf (Les Murailles), v.27.
Malgré cet avertissement, il arrive au croyant d’oublier la présence satanique et de continuer à baisser la garde : il compte sur sa propre force en étant persuadé que rien ne peut venir entraver ses choix et son cheminement.
Avant de prononcer une parole ou d’agir, le musulman s’oblige à la vigilance en s’interrogeant sur l’origine de ses mots ou de ses gestes : est-ce la piété qui les dicte ou est-ce Satan le Maudit qui l’aiguillonne ? Il est difficile de demeurer constant dans le filtrage de ce qui émane de la piété et de ce qui provient des ruses de Satan le Maudit. Dieu a placé en nous notre piété et notre libertinage : le bien et le mal cohabitent en l’homme. Sachant cela, Satan le Maudit utilise nos points faibles comme moyens destinés à notre perte. Les bons comme les mauvais comportements s’entremêlent, les uns induisant les autres. Aux croyants de rechercher les racines des mauvais pour les neutraliser.
On différencie quatre racines du mal à partir desquelles toutes les attitudes indésirables vont naître : la colère, le plaisir, la jalousie (l’envie) et l’orgueil. A notre naissance, nous possédons tous ces semences en nous. Plusieurs facteurs interviennent pour les développer ou les amenuiser : nos parents, nous-mêmes, la société, la foi, etc. Le Prophète enseignait : « Chaque nouveau-né vient au monde avec une nature primordiale [la fitra]. Ce sont ses parents qui vont le rendre juif, chrétien ou zoroastrien. »
Le Messager n’a pas dit « le rendre musulman », car la caractéristique de l’Islam est présente en lui dès le début : ou bien il fait croître les semences de l’Islam, ou bien il développe les quatre racines du mal.
La colère
La première racine malsaine est la colère : émotion innée, elle est un changement physiologique permettant à l’homme de survivre, de défendre sa famille, sa religion, ses terres, toutes formes d’agressions physiques ou psychologiques.
Mais la colère ne doit s’exprimer que dans des cas critiques : lorsqu’elle intervient à un moment inopportun et dépasse une certaine limite, loin d’être une alliée, elle se retourne contre son auteur. Le Prophète conseillait à certains de ses Compagnons de ne plus se mettre en colère ; sous entendu celle qui est excessive, et c’est une recommandation forte qu’il ne faut pas prendre à la légère : « Le plus fort n’est pas celui qui terrasse son ennemi, mais celui qui se maîtrise lorsqu’il est en colère. » ; Allâh vante : « [ceux] qui savent réprimer leur colère. »
Toutefois, il y a des colères saines et légitimes, les savants déclarent : « Celui que l’on pousse à la colère et qui n’y succombe pas est un âne », (cf. Ach-Châfi’î, ).
Que fait l’âne sinon toujours baisser la tête quand on le frappe ? Une certaine fierté habite l’être humain quand il est agressé, et la colère est nécessaire lorsque le méfait touche par exemple ses biens ou ses enfants : c’est un signe de la vie du cœur.
Satan le Maudit profite de la colère légitime pour exciter sa victime et l’amener à outrepasser les limites de son droit : ne peut déraper celui qui se maîtrise par la grâce de Dieu.Aboû Bakr As-Siddîq était assis en compagnie du Prophète , quand un homme vint pour l’invectiver et le rabaisser en public. Aboû Bakr dompta sa colère durant un long moment sous le regard bienveillant du Messager . Dans son droit et au paroxysme des insultes, le pieux Compagnon commença à répliquer avec dignité et noblesse. Le Prophète quitta sa place. Aboû Bakr stoppa la querelle pour le rattraper et l’interroger. Le Prophète l’informa : « Quand cet homme te critiquait, Allâh a envoyé un ange à côté de toi pour te défendre. A chaque fois que l’homme mentait, l’ange dit: ʺ Il ment, il ment ! ʺ Mais dès que tu t’es défendu toi-même, l’ange est parti et Satan a pris sa place. Et je ne pouvais me trouver dans une assise où Satan s’est installé.»
Dans l’affaire de la calomnie entachant l’honneur de la Mère des croyants ʻAïcha , un homme qui bénéficiait de la bienfaisance d’Aboû Bakr ( avait pris part à la campagne calomnieuse. Peiné, le pieux Compagnon jura de ne plus lui verser d’argent, mais Dieu révéla un verset qui fit allusion à Aboû Bakr : « Que les gens honorables et fortunés d’entre vous ne jurent point qu’ils ne viendront plus en aide aux parents, aux pauvres et à ceux qui se sont expatriés pour la cause de Dieu ! Qu’ils se montrent au contraire indulgents et cléments ! Vous-mêmes, n’aimeriez-vous pas que Dieu vous absolve ? Dieu est infiniment Clément et Miséricordieux. »
La colère ne doit pas faire obstacle à la manifestation de la noblesse comportementale caractérisant le croyant.
Pour que le musulman ne laisse pas les rênes à la colère, il lui faut observer certaines convenances :
a) il se rappelle de la récompense divine et ravale sa colère ;
b) il doit comprendre qu’écouter sa colère peut attiser la haine et avoir des conséquences néfastes, et c’est entrer dans le jeu de Satan le Maudit ;
c) il s’imagine en colère, quitte à jouer la comédie devant le miroir, qu’il voit alors quelle image il véhicule dans cet état ;
d) il se conduit conformément aux paroles du Prophète : « La colère vient de Satan, et Satan fut créé du feu. Seule l’eau éteint le feu. Si l’un de vous se met en colère, qu’il fasse ses ablutions. » ; « La colère est une braise qui s’allume dans le cœur. Ne voyez-vous pas comment les jugulaires gonflent et les yeux rougissent ? Ainsi, si quelqu’un d’entre vous est en colère, qu’il s’assoit s’il est debout, qu’il s’allonge s’il est assis. »
Au sortir du sommeil, la colère tombe et la personne est apaisée. Ce sont des méthodes immédiates pour éluder l’emprise de la colère. Car, qui dit colère dit absence d’indulgence et d’amour, et ce sentiment mène à d’autres mauvaises attitudes.
Le plaisir
Il est un grand obstacle à l’obtention de la droiture. Dieu l’a insufflé en l’homme à son avantage et pour permettre le maintien de son existence : le plaisir alimentaire qui le pousse à se nourrir ; le plaisir charnel qui grandit et se fortifie dès la puberté ; le plaisir d’avoir des enfants ; celui d’habiter une belle demeure ou de gagner beaucoup d’argent. Ces plaisirs jouent donc un rôle à l’avantage des humains et pour leur pérennité sur Terre. Si l’être humain n’était pas habité par ce sentiment, il ne mangerait plus, ne se reproduirait plus ; n’ayant pas d’attrait pour l’argent, il aimerait la pauvreté et le dépouillement : la Terre ne serait jamais aménagée. Or, les savants affirment qu’à chaque fois que la pauvreté entre dans un pays, la mécréance l’accompagne : quand la pauvreté touche les gens, ils penchent plus aisément vers la mécréance.
Allâh dit : « Les hommes sont irrésistiblement attirés dans leurs passions trompeuses par les femmes [et celles-ci par les hommes], les enfants, les amoncellements d’or et d’argent, les chevaux de race, les troupeaux et les champs. C’est là une jouissance de la vie d’ici-bas, mais c’est auprès de Dieu que se trouve le meilleur séjour. », s. 3 Âl-Imrâne (La Famille Imrâne), v.14.
En expliquant ce verset, les érudits ont déclaré qu’on a embelli toutes ces choses-là pour les êtres humains : s’agit-il de Dieu ou de Satan le Maudit ? D’aucuns penchent pour Dieu, d’autres pour Satan. En fait les deux positions sont justes, Allâh a mis en nous l’amour pour ces éléments, et Satan le Maudit nous pousse à l’excessivité dans les plaisirs jusqu’à ne plus pouvoir les canaliser.
L’homme perd souvent de vue les objectifs de sa création, et se laisse berner et conduire par sa folie, il en devient esclave : maintes personnes abusent de la nourriture jusqu’à la boulimie, alors que peu suffit au maintien de la vie ; l’excès se rencontre aussi dans les autres plaisirs. L’Islam, en tout état de cause nous conseille le juste milieu. A une époque donnée, avoir beaucoup d’enfants était une source de grande fierté. Mais les parents exultent moins lorsqu’ils comprennent qu’il leur faut déployer un important sens des responsabilités pour l’entretien et l’éducation de leur progéniture.
Allâh a décrété des lois pour mettre de l’ordre dans les passions et mettre en garde Ses serviteurs contre l’outrance dans les attitudes. Le Prophète Mouhammad a dit à un Compagnon : « Garantie-moi ce que tu as entre ta moustache et ta barbe, et ce que tu as entre tes jambes, et je te garantirai le paradis. » L’Envoyé de Dieu signifiait par là que les méfaits de la langue et les plaisirs charnels illicites mènent en enfer.
Le désir sexuel illicite est la première source de perdition des jeunes : certains sont prêts à se déposséder de leur religion – alors qu’ils sont convaincus de son bien-fondé –, à entrer en conflit avec leurs parents, à cause de cette passion qui les mène par le bout du nez : ils ne contrôlent plus leur regard, mais ce sont leurs yeux qui les maîtrisent et leur concupiscence qui les domine. Ils sont aliénés par leur passion, car la liberté n’est réelle pour les humains que dans la mesure où c’est leur raison qui jugule leurs désirs et qu’ils ne vont pas à l’encontre de ce en quoi ils croient. Fréquemment, l’amertume suit le plaisir illicite. En s’dressant aux hommes, l’envoyé de Dieu affirmait : « La pire des épreuves que j’ai laissée après moi aux hommes est l’épreuve des femmes.»
La relation homme-femme est donc source de tentations. Et il ajoutait : « La Terre a été embellie et Allâh vous y a placés pour voir ce que vous allez faire. Faites attention à l’embellissement et aux femmes. La pire des calamités dans laquelle les fils d’Israël sont tombés est la calamité des femmes. »
Ce message s’adresse aussi aux femmes à l’égard des hommes.
L’épanouissement des jeunes musulmans dans leur religion dépend de la manière dont ils vont gérer leur comportement dans ce domaine. L’entrée précoce en Islam ne garantit pas à l’adhérent la réussite s’il ne maîtrise pas ses attirances sexuelles : beaucoup de jeunes ont épousé des femmes ou des hommes en ne considérant que des critères physiques et matériels. Puis, les crises conjugales surviennent, suivies du divorce : les enfants issus de l’union trinquent pour le choix passionné des parents. Ce n’est pas « l’amour qui rend aveugle » mais le plaisir : la personne qui succombe à ses faiblesses risque de nuire irréversiblement à son avenir et de le regretter toute sa vie.
Face à ce problème, les musulmans ont deux solutions : ou le mariage, ou l’abstinence. Point de troisième choix : le libertinage n’est pas une coutume des croyants mais celle des incrédules. Le choix de l’abstinence est considéré comme un grand acte d’adoration.Le prophète Youssef (paix sur lui) déclarait : « Je préfère la prison à ce à quoi ces femmes m’invitent [la fornication]. »
Le Prophète Mouhammad classe la personne qui résiste à la tentation de la fornication dans une des sept catégories de gens qui seront Ses protégés le jour où il n’y aura d’ombre que la Sienne : « (…) Un homme qui a été séduit par une femme d’une grande beauté et d’une grande notoriété s’est abstenu et a refusé, et il a dit : ʺ Je crains Allâh Le Seigneur des mondes. ʺ ».
L’autre plaisir qui empêche les musulmans d’observer la rectitude est l’amassement d’argent : la ruse, le vol et l’usurpation vont servir une cupidité ardente qui ne cesse de croître et qui est comparable à une soif qui ne s’étanche jamais. L’Envoyé de Dieu confirmait cela : « Si le fils d’Adam avait un fleuve d’or, il en espérerait un deuxième. S’il en avait deux, il en voudrait un troisième. Et rien ne remplit le fonds du fils d’Adam si ce n’est la terre. »
Seule la mort pourra stopper les convoitises de l’homme dont la cupidité est une seconde nature. Le désir de thésauriser taraude ceux qui n’en sont pas préservés : même jusqu’à un âge très avancé, ils ressentiront ce sentiment comme vital, ils en sont esclaves.
La gourmandise est également un fléau qui contrecarre la rectitude du croyant : le 20e siècle a connu une révolution alimentaire incomparable dans l’histoire de l’humanité. Autrefois, les gens se nourrissaient pour vivre ; actuellement, ils vivent pour manger, profiter des plaisirs de la table. L’objectif a changé : dans les pays riches, on s’alimente jusqu’à la morbidité. Dieu a créé l’homme en le dotant de la capacité de supporter la famine, mais pas la suralimentation.
Le Prophète dit : « Le pire des récipients que le fils d’Adam remplit est son ventre. »Et s’il faut vraiment combler, il conseillait de se satisfaire d’un tiers de nourriture, d’un tiers de boisson, et d’un tiers d’air. Or, les gens se goinfrent au-delà du dernier tiers si rapidement que la sensation de satiété n’a même pas le temps de jouer son rôle. L’envie de dormir qui s’ensuit est provoquée par la saturation du corps en nourriture. L’excès provoque des maladies, qui à leur tour gênent le croyant dans sa pratique religieuse : incapacité de prier, de jeûner, de lire le Coran ou d’augmenter ses actes d’adoration. « Ô enfants d’Adam, dans chaque lieu de Salat portez votre parure (vos habits). Et mangez et buvez; et ne commettez pas d’excès, car Il n’aime pas ceux qui commettent des excès. », s.7 Al-A‘râf (Les Murailles), V.31.
Une des visées du jeûne du mois de Ramadan est justement de se libérer de ses besoins terrestres et de retrouver le contrôle de soi, de son cœur, de ses envies. Malgré cela, dès le coucher du soleil, certains musulmans laissent libre cours à leur démesure épicurienne.