Questions relatives aux fiançailles

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L’Islam préconise-t-il des fiançailles avant le mariage ? 

   La réponse est affirmative, car al-khitbah (les fiançailles) est un moyen pour que les fiancés se connaissent mutuellement et scrutent leur tempérament et leur éthique respectifs dans un cadre légal. Al-khitbah n’est qu’une promesse de mariage et non un mariage.

   Les savants la définissent comme étant la manifestation du désir d’un homme de se marier avec une femme bien précise, et la mise au courant du tuteur de celle-ci directement ou indirectement.

Ai-je le droit de demander en mariage une femme qui est déjà fiancée à quelqu’un ?

   Lorsqu’on sait que la femme est déjà fiancée, il est prohibé de la demander en mariage, à moins que le fiancé n’en décide autrement. En effet, le Prophète a dit : « On ne demande pas la main de la fiancée d’un autre, à moins que celui-ci n’y renonce de lui-même ou qu’il n’en donne l’autorisation », (rapporté par Al-Boukhârî).

   Si quelqu’un a demandé la main d’une femme et qu’elle ne lui a pas encore donné son accord, puis-je me présenter à elle pour la demander en mariage ?

   Il est déconseillé selon les hanafites de demander la main d’une femme en sachant que quelqu’un s’est déjà présenté à elle et qu’elle ne lui a pas répondu. Cependant, la majorité des savants (les trois autres écoles) l’ont autorisé puisque Fatima Bintou Qays a reçu la demande simultanée de trois compagnons : Mou’âwiya Ibnou Abî Soufiâne, Aboû Jahm et Oussâma Ibnou Zayd (que Dieu les agrée) ; après avoir été divorcée de Amr Ibnou Hafs Ibnou Al-Moughîra. Elle est alors venue demander conseil au Prophète qui lui dit : « En ce qui concerne Jahm, son bâton ne quitte jamais son épaule [c’est-à-dire que c’était un homme coléreux qui risquait de la frapper], quant à Mou’âwiya, il est miséreux (sou’loûk), marie toi avec Oussâma Ibnou Zayd », (rapporté par Mouslim).

Quels sont les critères sur lesquels on se base pour choisir la femme à demander en mariage ?

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   Le Prophète a dit : « On se marie avec une femme pour une de ces quatre choses: pour son argent, pour sa lignée, pour sa beauté ou pour sa religion. Marie-toi avec celle qui possède la religion, pauvre de toi !», (rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim). On donne la priorité, dans la mesure du possible, à la femme :

1. qui a bien compris et pratiqué sa religion.

2. Qui a la capacité de procréer, dans la mesure où le futur mari se sentirait lésé de ne pas avoir de progéniture.

3. De préférence, qui est vierge. Jâbir Ibnou ‘Abdillâh a informé le Prophète de son mariage. Lorsque le Messager de Dieu sut l’identité de l’épouse, il lui dit: « Tu aurais pu prendre une vierge pour que vous puissiez vous distraire mutuellement ». Toujours est-il que ce critère n’est pas obligatoire, mais préférable pour un jeune homme. N’oublions pas que seule une des épouses du Prophète était vierge.

4. Qui appartient à une famille connue pour sa religiosité et son contentement.

5. Dont la filiation n’est pas entachée d’adultère.

6. Qui plaît physiquement à son futur mari.

7. Qui n’a pas de lien de consanguinité avec le futur mari afin d’éviter d’éventuelles malformations dans leur descendance.

8. Dont l’écart d’âge avec son futur époux est peu important. Aboû Bakr As-Siddîq et ‘Omar Ibnou Al-Khattâb avaient demandé en mariage Fâtima , la fille du Prophète qui leur répondit : « Elle est jeune », (rapporté par Al-Hâkim). Il la maria alors à ‘Ali qui n’était pas trop âgé pour elle.

9. Dont le niveau social et intellectuel est compatible avec celui du futur mari. Le Prophète dit : « Ne retarde pas trois choses : la prière, la prière mortuaire (al-janâza) et le mariage d’une célibataire lorsqu’elle rencontre quelqu’un qui veut l’épouser, qu’elle veut épouser, et qui est d’un niveau compatible au sien », (rapporté par At-Tirmidhî , hadîth n°171, hadîth bon d’après Al-Albânî).

Quels sont les critères que les parents doivent considérer pour accepter un fiancé pour leur fille ?

   Le Prophète a dit : « Lorsque celui dont vous agréez la religion et le caractère vous demande la main de votre fille, mariez-les. Si vous ne le faites pas, il y aura une tentation et un grand mal sur terre », (mentionné par At-Tirmîdhî, hadîth hassan d’après Al-Albânî).

   En effet, on peut être un bon pratiquant, mais avoir un mauvais tempérament. Les priorités suscitées sont valables à l’identique pour le choix du fiancé.

A-t-on le droit en tant que fiancés de se voir et quelles sont les limites de ce qu’on peut voir de sa fiancée ?

   Aboû Hourayra a dit : « J’étais chez le Prophète quand un homme vint l’informer qu’il venait d’épouser une femme des Ansars. Le Prophète lui dit :

   « L’as-tu vue?

   – Non, ô Envoyé de Dieu.

   – Va la voir, car il y a quelque chose dans les yeux des Ansars ». Le Prophète n’a pas fixé dans quelle mesure il était permis de voir la fiancée. Il a dit: « Quand l’un de vous demande la main d’une femme et qu’il juge nécessaire de voir en elle ce qui l’incite à l’épouser, qu’il le fasse ». Jâbir dit : « J’ai demandé une femme en mariage et je me cachais derrière un arbre pour la voir à son insu », (rapporté par Ahmad).

   Certains poussèrent à l’extrême la permission dans ce que l’on peut voir, et d’autres exagérèrent dans la sévérité et la restriction.

   D’aucuns dirent qu’il est permis de voir le visage et les mains. Aboû Hanîfa autorisa à regarder aussi les pieds. Les Hanbalites permirent de voir ce qui apparaît d’habitude de la femme quand elle est avec les siens, c’est-à-dire le visage, la nuque, les mains, les pieds, la chevelure et les chevilles. L’imâm An-Nawawî dit qu’il est mieux que la femme ne soit pas au courant que l’homme veut la voir, car demander à ses parents de la voir en privé dans l’éventualité d’un mariage puis leur faire comprendre qu’elle ne lui convient pas blesserait leurs sentiments (commentaire du sahîh Mouslim). Il est interdit de rester seul avec la fiancée, car le Prophète a dit : « Qu’un homme ne s’isole pas avec une femme qui ne lui est pas permise, car Satan devient leur troisième, sauf s’il y a un mahram [une personne interdite en mariage à la femme] ».

   Si au cours des fiançailles, les promis remarquent une incompatibilité entre eux, peuvent-ils rompre leurs fiançailles ? Si oui, que deviennent les cadeaux que chacun a reçus de l’autre ?

   Lorsque l’un des fiancés voit de l’autre ce qui remet en cause sa volonté d’engagement, il lui est permis de rompre les fiançailles, et même conseillé de précipiter la rupture.Quand le fiancé a devancé la remise de la dote, elle doit la lui restituer. S’il lui a donné des cadeaux :

– selon les hanafites : la femme restitue les cadeaux qui n’ont pas été consommés, utilisés ou transformés.

– d’après les mâlikites : si c’est l’homme qui rompt, la femme ne restitue rien ; si c’est la femme qui rompt, elle lui restitue tout.

– de l’avis des hanbalites : la femme restitue les cadeaux.

– pour les chafi’ites : la femme restitue les cadeaux ou leur valeur.

– selon ‘Omar Ibnou ‘Abd Al-‘Azîz, At-Thawrî et Mâlik : la femme garde tout.

Est-ce que les parents (le père surtout) peuvent contraindre leur fille au mariage ?

   Deux femmes sont venues se plaindre auprès du Prophète du fait que leur père les avait mariées contre leur gré : une de ces femmes avait eu un autre mari auparavant, et l’autre n’avait jamais été mariée. Dans les deux cas, le Prophète leur donna le choix d’annuler ou pas le mariage. Le premier cas est rapporté par Al-Boukhârî et Aboû Dâwoûd. Le second par Aboû Dâwoûd, hadîth n°2096, authentifié par Al-Albânî. Par conséquent, les parents n’ont pas le droit de forcer leur fille à se marier avec un homme qui ne lui plaît pas. De la même façon, il ne leur est pas permis de l’empêcher d’épouser un homme, sauf s’il ne correspond pas aux critères suscités. La nationalité ou la race ne doivent pas entrer en considération dans le choix de l’époux dès lors que celui-ci est musulman.

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