Sourate 102 At-Takâthour (La Course aux richesses) (2/2)
Le verbe « تَعلَمون : ta‘lamoûn » qui est au présent en arabe est conjugué au futur dans la traduction française. Habituellement transitif, il apparaît dans ce verset sans son complément. Lorsque Dieu omet de mentionner le complément, deux raisons sont envisageables :
laisser l’esprit humain imaginer tous les compléments possibles ou bien montrer la gravité de ce qui attend l’auteur d’un tel comportement. Ce style a pour effet d’augmenter l’effet de la menace : « Vous saurez le résultat négatif de votre distraction. »
En réalité, le lecteur peut déduire un complément à travers les versets qui suivent.
Même si les versets 3 et 4 semblent être identiques, le Coran ne présente aucune répétition inutile. En effet, la présence de la conjonction « ثُمَّ : thoumma » octroie un sens plus fort au verset 4. En se référant aux deux premiers versets de la sourate, le verset 3 se rapporte au verset 1 et suggère le châtiment de la tombe, tandis que le verset 4 se rattache au verset 2 qui évoque le châtiment de l’autre vie puisque le séjour dans la tombe est éphémère (« زُرتُم : zourtoum » signifie « visiter »). Bien évidemment, le châtiment de l’enfer est bien plus important que les supplices de la tombe.
Une autre interprétation de ces deux versets est possible. L’on peut considérer que la répétition par deux fois indique la réprimande des deux péchés précités, à savoir être distrait par la course aux richesses et la perte du temps précieux (délaissement des occupations obligatoires). La phrase se répète donc pour réprimander deux péchés et montrer les conséquences de ces deux inconduites.
On rapporte que ‘Alî Ibnou Abî Tâlib a donné cette signification : « Vous saurez ce qui vous attend dans la tombe et vous saurez ce qui vous attend après la tombe. » Le Coran confirme également les supplices de la sépulture : « Le feu auquel ils sont exposés matin et soir. Et le jour où l’Heure arrivera (il sera dit) : “Faites entrer les gens de Pharaon au plus dur du châtiment”», s.40 Ghâfir, v.46. Ce verset montre clairement l’existence d‘un châtiment par le feu avant celui de l’enfer. Le Prophète corrobore cette idée par un hadîth : « La tombe est soit un jardin du paradis, soit un trou de l’enfer. » [Rapporté par At-Tirmidhî.]
Il est possible que le musulman subisse un châtiment dans la tombe, ce qui lui est d’ailleurs préférable au châtiment de l’enfer. L’entrée au paradis est en effet exclusivement réservée à ceux qui se sont purifiés de leurs péchés. Allâh a établi plusieurs stades d’absolution :
1 – avant de mourir, Dieu peut effacer les péchés du croyant par la maladie. Cette forme de rémission constitue le souhait des savants ;
2 – au moment de mourir avec les tourments causés par les affres de la mort ;
3 – dans la tombe. L’ange Jibrîl a montré au Prophète certains supplices qui y sont infligés. Parmi les tourments que le Prophète a observés : un ange se tenant debout près de la tête du défunt fracassait la tête de celui-ci avec une pierre, le crâne retrouvait ensuite sa forme initiale et la scène recommençait indéfiniment. Le Prophète s’enquit de la raison d’une telle punition, et l’ange répondit : « Il ne priait pas à l’heure ».
Un jour, le Prophète est passé à côté de deux tombes et déclara : « Ces deux défunts sont châtiés en ce moment-même, mais pas pour un grand péché ; l’un deux colportait la calomnie et l’autre ne se préservait pas de son urine ». Il prit alors une branche de palmier qu’il coupa en deux morceaux destinés à être déposés sur chaque tombe. Il dit enfin : « Dieu va suspendre les supplices jusqu’à ce que ces deux branches deviennent sèches. » Certains en ont conclu qu’il est possible de poser des branches de palmier sur des tombes pour soulager temporairement les souffrances de leurs visiteurs, mais d’autres savants rappellent que cette pratique reste spécifique au Prophète , la preuve étant que les Compagnons n’ont pas reproduit cette conduite ;
4 – le jour de l’exposition devant Dieu : une pluie similaire à la semence tombera sur les morts qu’elle ressuscitera dès qu’elle touchera la cellule indestructible (« ‘adhmatou-dh-dhanab ») que chaque être humain possède à la base de la colonne vertébrale. La cellule se décuplera alors très rapidement jusqu’à reconstituer la personne telle qu’elle était à l’âge de trente-trois ans. Allâh dit à ce sujet : « Et parmi Ses merveilles est que tu vois la terre humiliée (toute nue). Puis aussitôt que Nous faisons descendre l’eau sur elle, elle se soulève et augmente [de volume]. Celui qui lui redonne la vie est certes Celui qui fera revivre les morts, car Il est Omnipotent. », s.41 Fouççilat (Les Versets détaillés), v.39. Dieu rassemblera alors toutes les créatures dans un terrain plan et aride de couleur blanc argenté. Chaque être humain sera nu et les hommes non circoncis. Le soleil sera si proche qu’il fera transpirer chaque individu proportionnellement à sa quantité de péchés : certains seront noyés dans leur sueur, tandis que d’autres n’auront que les pieds mouillés… Cette scène représente un moment de purification des péchés – par un châtiment – pour les croyants et pour les mécréants ;
5 – l’intercession du Prophète (ach-chafâ‘a) peut également être une cause de rémission pour les croyants ;
6 – enfin, s’il reste malgré tout des péchés à expier, le passage en enfer s’impose. Le témoignage « lâ ilâha illâ Allâh » est la clé du paradis, mais il est impossible d’y pénétrer sans s’être débarrassé des péchés au préalable. Toutefois, 70 000 personnes – ce chiffre exprime un groupe important et non le nombre exact de fidèles – accèderont directement au paradis ; le Prophète a spécifié que « ceux qui ne sont pas superstitieux et ceux qui n’utilisent pas de moyens illicites pour guérir » feront partie de ces chanceux. Parmi les Compagnons, un dénommé ‘Oukâcha demanda au Prophète s’il pouvait intégrer ce groupe et le Prophète formula cette invocation : « Ô Dieu, fais que ‘Oukâcha fasse partie de ces 70 000 personnes ! » Puis un autre demanda pour lui, et le Prophète de lui répondre : « ‘Oukâcha t’a précédé. »
Chacun de ces deux versets exprime donc la réprimande, la menace et la certitude de l’exécution de celle-ci en un minimum de mots.
5. Sûrement ! Si vous saviez de science certaine !
كَلَّا لَوۡ تَعۡلَمُونَ عِلۡمَ ٱلۡيَقِينِ
Dieu utilise une troisième fois le mot « كَلاّ : kallâ » pour amplifier l’effet de la réprimande. Cette interjection répétée à trois reprises est le meilleur moyen pour réveiller l’endormi qui court derrière les richesses et qui délaisse ses obligations.
Dans ce verset et ceux qui suivent, il n’y a pas de réponse à la précondition « لَو تَعْلَمون : law ta‘lamoûn » (si vous saviez). L’omission de la deuxième partie de la phrase (proposition au conditionnel) augmente davantage l’impact de la menace et accroit ainsi la crainte des conséquences liées à la poursuite incessante des biens.
Le verbe «تَعْلَمون : ta‘lamoûn » est conjugué au présent en arabe et ceci prouve que ceux qui sont distraits par la course aux richesses et qui n’accomplissent pas leurs devoirs n’ont pas de science certaine. Celle-ci ne concerne pas le savoir acquis par les études ou l’apprentissage quel qu’en soit le niveau, elle se rapporte au savoir religieux qui se traduit en un comportement et en actes vertueux. En toute logique, la véritable ignorance se manifeste par l’abandon de ce qui relève de l’obligation au profit de ce qui est surérogatoire. Les savants s’expriment clairement au sujet de ces ignorants : « Celui qui est distrait par quelque chose d’obligatoire au profit de ce qui est surérogatoire, il est excusé ; par contre celui qui est distrait par ce qui est surérogatoire et délaisse ce qui est obligatoire, il est orgueilleux (piégé). »
En mentionnant le sujet de la « connaissance certaine », Dieu établit une distinction implicite entre le savoir indispensable et les sciences futiles sur lesquelles se base la majorité des gens et qui les conduit inévitablement à amasser aveuglément toutes sortes de richesses. En réalité, seul le savoir qui permet à l’être humain de mieux gérer sa vie et de préparer l’au-delà est source d’équilibre. Le savoir de la certitude est en fait l’intelligence qui pousse celui qui en est pourvu à ne pas être distrait par les futilités.
Au final, le complément « عِلْم اليَقِين : ‘ilm al-yaqîn » qui complète le verbe «تَعْلَمون : ta‘lamoûn » précise qu’Allâh demande à Ses serviteurs de posséder un savoir bien spécifique. Bien que le croyant possède le savoir intellectuel – il sait qu’il va mourir et qu’il sera jugé dans l’au-delà –, cette connaissance le pousse-t-elle à être pieux ? Malheureusement, la corrélation entre la science cérébrale et la conduite qui doit en découler n’est pas établie par tous. Il est nécessaire pour chaque musulman de traduire ce qui est intelligible par la raison en ce qui est effectif par la spiritualité (cœur) et la pratique (corps). L’exemple de la procrastination du repentir illustre parfaitement cette idée : le croyant sait que la porte du repentir est ouverte, que Dieu agrée les repentants, que le repentir expie tous les péchés passés, et pourtant il va le différer, attendant de ne plus commettre le péché en question, alors que c’est justement en se repentant qu’il pourra s’en débarrasser. Ainsi, « عِلْم اليَقِين : ‘ilm al-yaqîn » est ce courant spirituel qui transforme les connaissances intellectuelles en une pratique réelle : tout savoir doit être cultivé pour devenir un « savoir de la certitude » ancré dans le cœur du croyant.
Dans le Coran se trouvent trois formules proches : « عِلْم اليَقِين : ‘ilm al-yaqîn » (science de la certitude), « عَين اليَقِين : ‘aynou-l-yaqîn » (œil de la certitude) dans sourate At-Takâthour et « حَقّ اليَقِين : haqqou-l-yaqîn » (vérité certaine) dans sourate Al-Hâqqa.
1. La science de la vérité est une connaissance certaine basée sur la preuve intelligible. La foi en Dieu est un exemple caractéristique : un être humain est capable, grâce à sa raison, de déterminer l’existence de Dieu. C’est exactement le cas de ce bédouin qui fut interrogé sur ses preuves de l’existence de Dieu, ce à quoi il répondit : « La bouse témoigne du passage d’une vache, les traces de pas témoignent du passage d’une personne, et une terre qui est aussi vaste et un ciel aussi immense ne témoignent-ils pas de l’existence d’un Créateur ? » Les critères qu’il a avancés sont à la portée de tout être humain et son raisonnement relève d’une logique imparable. Allâh a pourvu l’homme de moyens intellectuels lui permettant de cheminer au premier et au second degré. Le Coran témoigne de cette attribution divine facilitant entre autres les déplacements sur Terre : « Nous avons honoré les fils d’Adam et Nous les avons transportés sur terre et sur mer », s.17 Al-Isrâ’ (Le Voyage Nocturne), v.70.
2. L’œil de la certitude constitue un outil supplémentaire qui vient confirmer la science de la certitude. Le prophète Ibrâhîm a demandé à Dieu de lui montrer comment Il ressuscitait les morts, même s’il était déjà intellectuellement convaincu de la garantie d’un tel événement ;
3. La vérité certaine est la connaissance qui imprègne le cœur du croyant et qui ne laisse pas le moindre doute. Le Prophète a enseigné : « Si vous avez une de ces choses-là, vous dégusterez la bonne saveur de la foi : le fait d’aimer Dieu et Son Prophète plus que tout autre chose, le fait d’aimer quelqu’un pour Dieu et le fait de détester le retour à la mécréance comme tu détestes d’être jeté dans le feu. » [Rapporté par Al-Boukhârî.]
Le croyant apprécie la foi grâce à son cœur et Dieu invite Son serviteur à réfléchir sur ce point important : « Ne méditent-ils pas sur le Coran ? Ou y a-t-il des cadenas sur leurs cœurs ? », s.47 Mouhammad, v.24. Celui dont le cœur est cadenassé n’a pas su utiliser son organe correctement pour déguster la succulence de la foi : les délices qui doivent émaner de sa prière ou de son cheminement vers Dieu lui sont complètement étrangers. Pour acquérir cette connaissance intelligible par le cœur et non par le cerveau, le musulman doit s’efforcer de cultiver sa spiritualité. Il aura ainsi accès à la bienfaisance (الإِحْسان : al-ihsâne) et pourra adorer Dieu comme s’il Le voyait. Ibnou ‘Atâ’i Allâh As-Sakandarî a recommandé : « Ne délaisse pas l’invocation et l’évocation de Dieu si tu n’es pas concentré parce que ton inconscience de l’évocation de Dieu est pire que ton inconscience pendant l’évocation de Dieu. Il se peut que Dieu t’élève d’un degré d’évocation inconsciente à un degré d’évocation avec éveil et d’un degré d’évocation avec éveil à un degré d’évocation avec la sensation d’être devant Lui… »
Le croyant commence donc par évoquer Dieu avec plaisir, puis il Le mentionne en ayant l’impression d’être en Sa présence. Enfin, par la grâce d’Allâh , il atteint un degré suprême que connaissaient les messagers : se rappeler son Seigneur en faisant abstraction complète de tout ce qui l’entoure. Il arrivait au Prophète de jeûner deux ou trois jours d’affilée – ce qu’il interdisait aux croyants – et d’accéder à une autre dimension spirituelle qu’aucune parole ne peut décrire.
6. Vous verrez, certes, la Fournaise.
7. Puis, vous la verrez certes, avec l’œil de la certitude.
لَتَرَوُنَّ ٱلۡجَحِيمَ (٦) ثُمَّ لَتَرَوُنَّہَا عَيۡنَ ٱلۡيَقِينِ
Ces deux versets garantissent la vision de l’enfer, mais l’utilisation du mot « ثُمَّ : thoumma » donne plus de force au second. En effet, tous les êtres humains verront la Fournaise lors de leur passage sur le pont « الصِّراط : aç-çirât » (verset 6), tandis que ceux qui sont destinés au feu l’observeront de très près puisqu’ils y subiront des supplices, d’où l’utilisation de la formule de « l’œil de certitude » (verset 7).
Certains savants considèrent que le verset 6 est une réponse à la phrase conditionnelle du verset 5 « si vous aviez la science de certitude ». D’après cette interprétation – « si vous aviez la science certaine, vous auriez vu la Fournaise avec votre cœur, et dans cette éventualité, vous ne seriez pas distraits comme vous l’êtes » – le musulman doit donc essayer de se représenter l’enfer comme s’il y était, et c’est justement cette vision qui l’empêchera de se noyer dans les jouissances de la vie d’ici-bas. ‘Ourwa Ibnou Az-Zoubayr, ayant réussi à appliquer cette recommandation, disait : « Lorsque je prie, j’ai l’impression que l’enfer est à ma gauche et le paradis à ma droite ».
Par ailleurs, toutes les manières de certifier une information ont été utilisées dans ces deux versets :
– l’emploi du « نون التَّوْكيد : noûn at-tawkîd » (lettre « noûn » de confirmation redoublée grâce à la chadda) dans le verbe «لَتَرَوُنَّ : latarawounna » mentionné dans les deux versets ;
– l’utilisation du « لام التَّوْكيد : lâm at-tawkîd » dans ce même verbe «لَتَرَوُنَّ : latarawounna »;
– la formule expressément citée de « عَيْن اليَقين : ‘ayn al-yaqîn » ;
– la répétition du verbe voir ;
– enfin, en considérant que le verset 6 est la réponse à un serment implicite véhiculé par le verset précédent, l’affirmation « Vous verrez, certes, la Fournaise » est garantie de manière certaine.
8. Puis, assurément, vous serez interrogés, ce jour-là, sur les délices.
ثُمَّ لَتُسۡـَٔلُنَّ يَوۡمَٮِٕذٍ عَنِ ٱلنَّعِيمِ
La conjonction « ثُمَّ : thoumma » apparait à nouveau, mais sa fonction n’est pas de séparer deux phrases identiques comme dans le verset 7. Il est possible que « ثُمَّ : thoumma » traduise un avancement dans le temps ; ce mot montre une évolution progressivement lente, tandis que la lettre « ف : fa » révèle une rapidité dans la succession des événements. Ce n’est cependant pas le cas dans le verset 8, puisque l’interrogation sur les délices se passe avant de voir l’enfer. Une interprétation plausible de ce verset suggère que les châtiés seront interpellés sur les plaisirs qui les ont détournés de Dieu. La question qui leur sera posée sera évidemment ironique ; Dieu s’adresse à eux dans le Coran : « Et le jour où ceux qui mécru seront présentés au feu [il leur sera dit] : Vous avez dissipé définitivement vos biens excellents durant votre vie sur terre : on vous rétribue donc aujourd’hui du châtiment avilissant […] », s.46 Al-Ahqâf, v.20.
Le terme « النَّعيم : an-na‘îm » vient du nom « النُّعومة : an-nou‘oûma » qui veut dire la douceur ou la tendresse. « النَّعيم : an-na‘îm » fait donc référence aux jouissances ou aux largesses accordées par Dieu indépendamment des bienfaits communs à la majorité des gens.
Suite à la révélation de ce verset, Aboû Bakr demanda au Prophète : « Ô Messager de Dieu, serai-je interrogé sur la nourriture [pain, viande, eau fraiche…] que j’ai prise en ta compagnie chez Aboû-l-Haytham Ibnou At-Tihâm ? » Le Prophète lui répondit par la négative, se référant au Coran : « […] Saurions-Nous sanctionner un autre que le mécréant ? », s.34 Saba’, v.17.
Ne sera en effet questionné sur les plaisirs de la vie que le mécréant. Le croyant, quant à lui, n’aura aucun compte à rendre sur les délices obtenus de manière licite. L’imâm Al-Qouchayrir a précisé : « Le jugement du mécréant est un jugement de répression alors que le jugement du croyant est un jugement de reconnaissance. » Toujours est-il que le croyant sera questionné quant à la manifestation de sa reconnaissance envers les bienfaits que Dieu lui a octroyés : en Le remerciant, en donnant l’aumône, en aidant les pauvres, etc.
Malgré son petit nombre de versets, cette sourate véhicule une quantité innombrable de messages et bouleversait les Mecquois qui l’entendaient lorsqu’elle fut transmise au Prophète . À l’image de ses pairs, sourate At-Takâthour a largement contribué à la conversion de nombreux habitants de la Mecque. En effet, l’impact spirituel des sourates mecquoises sur les cœurs est tel que les musulmans d’aujourd’hui et de demain ont tout intérêt à les méditer pour s’imprégner des valeurs qu’elles transmettent.