(10) Les persécutions

Biographie du Messager

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   « Le message » de Moustapha Akkad : scène de persécution des musulmans lors de leur délivrance publique du message divin.

   La prédication du Messager de Dieu était désormais publique et la société entière était invitée à modifier radicalement ses fondements, ses valeurs. Il ne s’agissait pas seulement d’abandonner une multitude de dieux de glaise ou de bois pour un Dieu Unique et Immatériel.

Le changement annoncé portait sur les pratiques sociales, les intérêts commerciaux et économiques, ainsi que sur la conception du pouvoir et de l’influence politique des Qouraychites. Ces derniers craignaient l’adhésion de la majorité de la population composée de pauvres, de démunis, d’esclaves, mais également la conversion d’une partie de la classe dirigeante aux idées libérales. La seule issue pour conserver leurs privilèges, selon eux, était de prendre des mesures coercitives fermes à l’encontre des adeptes de l’Islam.

Les plus faibles dans le collimateur

   La société mecquoise était basée sur des considérations tribales qui imposaient que tout membre d’un clan fût défendu par les siens, et ce, même s’il était en tort. Les premiers musulmans avaient une origine clanique et sociale diverse. Certains croyants échappèrent aux persécutions grâce à l’appui de leur tribu, mais ceux des classes inférieures des esclaves et des alliés, c’est-à-dire ceux qui étaient unis par un accord d’alliance implicite à un clan ou à une tribu, eux, ne bénéficièrent guère de la protection à laquelle ils auraient eu droit dans des conditions normales. Une ambivalence demeurait à leur endroit du fait de leur statut, et ils n’étaient point épargnés par des représailles lorsqu’un conflit les opposait aux puissants de la Mecque.

   Stratégiquement, les Qouraychites se contentaient, dans un premier temps, de lâcher leurs langues acerbes et nauséabondes contre les musulmans nobles et nantis pour les ridiculiser et nuire à leur réputation, tandis qu’ils menaient une campagne de terreur contre les croyants les plus faibles et démunis. Un des pires ennemis de l’Islam fut ‘Amr Ibnou Hichâm des Banî Makhzoûm, vite surnommé par le Prophète « Aboû Jahl » (« le Père de l’ignorance ») : il supervisait la campagne de diffamation, de boycott et de persécution. Ainsi, il lançait au riche parmi les musulmans : « Tu as abandonné la foi de ton père qui était meilleur que toi ! Nous ne tiendrons plus compte de ton avis, nous nous opposerons à toi et nous te traiterons avec mépris. »

   Oumayya Ibnou Khalaf, le leader des Banî Joumah, participa atrocement à la campagne de terreur, pour montrer que tout comme Aboû Jahl, il était préoccupé par la défense de l’ordre établi. Il tortura son esclave Bilâl Ibnou Rabâh jour après jour sur le sable brûlant du désert, apposant sur le torse de sa victime une énorme pierre pour en accroître le supplice. Comme si cela ne suffisait pas, il le faisait traîner avec des cordes sur le sol en fournaise afin qu’il reniât sa foi. Peine perdue, Bilâl Ibnou Rabâh ne cessait de répéter : « Il est Un ! Il est Un ! »

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« Le Message » de Moustapha Akkad : scène de torture
de Bilâl Rabâh .

Aboû Bakr , noble parmi les nobles

   Si à l’apparition de l’Islam certains individus s’étaient illustrés par leur férocité et leur bassesse, Aboû Bakr Aç-Çiddîq a confirmé la noblesse de son caractère et la grandeur de son âme en libérant des esclaves des griffes de leurs tortionnaires. Le Prophète l’encouragea dans cette voie, et le pieux Compagnon n’hésita pas un instant à affranchir les victimes alors qu’il aurait pu les garder sous sa coupole. Dieu voulut qu’un jour Aboû Bakr passa devant la scène de supplice de Bilâl Ibnou Rabâh (. Aboû Bakr tenta en vain de susciter la compassion d’Oumayya Ibnou Khalaf. Pour toute réponse, il fut accusé d’être la cause de la dissidence de Bilâl Ibnou Rabâh et reçut le défi de sauver l’esclave. Aboû Bakr releva le défi et donna en échange de Bilâl Ibnou Rabâh un esclave non-musulman plus jeune et plus vigoureux.

   Aboû Bakr libéra également ‘Âmir Ibnou Fouhayra qui était un des tout premiers musulmans et qui avait un lien de parenté avec le pieux Compagnon par le biais de l’épouse de celui-ci, Oum Roumâne , la mère de ‘Â’icha . Une fois affranchi, ‘Âmir Ibnou Fouhayra continua néanmoins à travailler comme berger pour son libérateur, et il jouera un rôle important dans l’épopée musulmane puisqu’il assistera le Prophète et Aboû Bakr à émigrer de la Mecque à Médine.

   Zinnîra Ar-Roumiyya (la Romaine) était une esclave de la tribu des Makhzoûm. Ce fut donc Aboû Jahl qui eut l’immonde plaisir de la torturer : Zinnîra perdit la vue à cause des sévices subis. Aboû Jahl lui dit alors : « Ce sont les deux déesses, Al-Lât et Al-‘Ouzzâ, qui t’ont fait cela ! » Elle répliqua : « Comment Al-Lât et Al-‘Ouzzâ pourraient-elles savoir qui les adore ? C’est simplement la volonté de Dieu, et mon Seigneur est capable de me rendre la vue. » A son réveil le lendemain, elle recouvrit la vue. De mauvaise foi, les Qouraychites crièrent à la magie de Mouhammad . Aboû Bakr sauva et affranchit Zinnîra.

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« Le Message » de Moustapha Akkad : scène d’idolâtrie à la Mecque pré-islamique.

   An-Nahdiya et sa fille étaient deux esclaves d’une femme des ‘Abdou ad-Dâr. Leur maîtresse ordonna leur torture à cause de leur conversion à l’Islam. Un jour, alors qu’elle leur fournissait de la farine pour confectionner du pain, elle leur dit : « Vous resterez mes esclaves pour toujours. Par Dieu, jamais je ne vous libérerai ! » Présent à la scène, Aboû Bakr Aç-Çiddîq lui suggéra de se défaire de son serment, mais elle rétorqua : « M’en défaire ?! C’est toi qui les a corrompues, alors libère-les, si tu veux ! » Aboû Bakr Aç-Çiddîq fixa un prix avec elle et rendit sur le champ la liberté aux captives en leur demandant de restituer la farine à leur ancienne maîtresse. An-Nahdiya et sa fille voulurent terminer leur tâche et Aboû Bakr leur laissa le libre choix.

   A l’époque où il était encore idolâtre, ‘Omar Ibnou Al-Khattâb tourmentait une esclave devenue musulmane en la molestant aussi fréquemment et aussi fort qu’il pouvait. Or, un jour, il cessa ses brutalités : « Excuse-moi ! Je cesse de te battre parce que j’en ai assez ! » Elle répliqua : « C’est Dieu qui te fait cela ! » Aboû Bakr acheta la femme et la libéra.

   En tout, le pieux Compagnon brisa les chaînes de sept esclaves. Son père idolâtre lui demanda : « Mon fils, je vois que tu libères des esclaves faibles. Si tu veux agir ainsi, pourquoi ne libères-tu pas des hommes forts qui pourront te protéger ? » Aboû Bakr   lui expliqua que ses actions ne visaient que la satisfaction et la récompense divines.
Bien entendu, le pieux Compagnon et d’autres musulmans, même riches, ne pouvaient arrêter la campagne de terreur, car ils ne pouvaient racheter tous les entravés et beaucoup de maîtres refusaient aussi de se départir de leurs esclaves. Toutefois, l’esprit de solidarité et d’égalité qui les animait les incitait à entreprendre tout ce qui était en leur pouvoir pour libérer et soulager leurs coreligionnaires. L’aspect égalitaire qui ressortait de l’exemplaire attitude d’Aboû Bakr sera souligné par ‘Omar Ibnou Al-Khattâb , lui-même, lorsqu’il deviendra une grande figure de l’Islam et qu’il parlera de la bienfaisance d’Aboû Bakr à l’endroit de Bilâl Ibnou Rabâh : « Aboû Bakr est notre maître, et il a libéré notre maître. »

Les mesures coercitives s’intensifient

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« Le Message » de Moustapha Akkad : scène de torture des musulmans.

   À chaque fois qu’Aboû Bakr libérait ses coreligionnaires, les polythéistes prenaient un malin plaisir à intensifier leur barbarie sur ceux encore captifs des chaînes de l’esclavage. Ils s’essayaient à toutes sortes de supplices, plus atroces les uns que les autres. Ainsi, après que Bilâl Ibnou Rabâh fut libéré, Aboû Foukayha, un esclave de Çafwân Ibnou Oumayya, le fils de l’ancien maître de Bilâl Ibnou Rabâh , dut supporter toutes les brutalités de son tortionnaire jusqu’à ne plus pouvoir émettre un mot. Un scarabée passa devant lui et Oumayya le pointant du doigt dit : « C’est ton Seigneur, n’est-ce pas ? » Le supplicié de répondre : « Dieu est mon Seigneur, ton Seigneur et le Seigneur de cette créature. » Il fut presque étranglé pour ces paroles, et Oubayy, le frère d’Oumayya, encouragea le renforcement des sévices. « Que Mouhammad vienne donc le libérer avec sa sorcellerie ! » dit-il. Les coups ne cessèrent qu’une fois les bourreaux crurent Aboû Foukayha mort.

   La famille Yâsir fut celle qui souffrit le plus de la campagne de terreur. D’origine yéménite, le père s’installa à la Mecque et pour y survivre dans les conditions sociétales de l’époque, il contracta une alliance avec un notable du clan des Makhzoûm. En échange de cette protection, il devait se charger de tous les labeurs dévolus aux membres les plus faibles de la tribu. Plus tard, il épousa Soumayya , une servante de son allié. Le couple donna naissance à ‘Ammâr qui compta parmi les musulmans de la première heure et qui convainquit sans problème ses parents à se convertir à l’Islam : Yâsir rejetait déjà instinctivement l’idolâtrie de la société arabe.

   Aboû Jahl avait rassemblé des jeunes gens et des esclaves pour sa campagne de terreur et il voulut faire de la famille Yâsir un exemple à ne pas suivre. Mais plus ses brutalités s’intensifiaient, plus les Yâsir étaient déterminés dans leur foi. Aboû Jahl tortura Soumayya bel et si bien qu’un jour elle lui cracha à la figure ce qu’elle pensait de lui et de ses méthodes. Ulcéré, il prit une lance et la planta dans les parties intimes de la suppliciée, puis il s’acharna sur l’époux de celle-ci en lui assenant des coups de pied sur la poitrine jusqu’à ce que mort s’ensuivit.Le Prophète qui passait un jour alors que les victimes étaient torturées, ne put rien faire, mais dit en guise de réconfort aux suppliciés : « Yâsir et sa famille, soyez endurants ! Nous nous retrouverons au paradis. »

   ‘Ammâr fut relâché temporairement après la mort de ses parents. Des hommes revinrent souvent le tourmenter pour qu’il insultât le Prophète. Ne pouvant plus supporter les sévices, ‘Ammâr s’exécuta. Lorsqu’il recouvrit un peu de ses forces, c’est en larmes que ‘Ammâr se rendit auprès du Messager d’Allâh pour avouer sa faiblesse. Le Prophète sonda le cœur de ‘Ammâr , celui-ci lui répondit que sa foi était encore plus ferme que par le passé. Alors le Messager d’Allâh de conseiller à ‘Ammâr de dire ce que voulaient entendre ses tortionnaires, tant que son tréfonds est habité par la foi, s’il venait encore à être tourmenté par eux.Dieu révéla : « Quiconque a renié Allâh après avoir cru – sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi – ainsi que ceux qui ouvrent délibérément leur cœur à la mécréance, ceux-là ont sur eux une colère d’Allâh et ils ont un châtiment terrible. » s.16 An-Nahl (les Abeilles), v.106.

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« Le Message » de M. Akkad : scène de torture des Yâsir ,
parents de ‘Ammâr .

   Khabbâb a relaté la plainte de certaines victimes auprès du Prophète lorsque les pressions furent de plus en plus fortes et les persécutions insupportables : « Ne peux-tu invoquer Dieu pour nous ? » Le Prophète de leur répondre : « Parmi les gens des nations qui vous ont précédés, beaucoup ont été placés dans des trous creusés dans la terre et sciés en deux de la tête aux pieds. Il arrive que l’on leur arrache la chair et les nerfs jusqu’à l’os avec un peigne de fer : cela ne parvenait pas à leur faire renier leur religion. Par Dieu ! Votre Seigneur ne manquera pas d’accomplir Son dessein, de sorte qu’un voyageur pourra aller de San‘â’ à Hadramawt en n’ayant à craindre que Dieu, puis le loup pour son troupeau. Mais vous êtes impatients ! »

   Dans ce contexte précisément, le Prophète ne pouvait rien faire d’autre sinon rassurer les adeptes de l’Islam sur la véracité du message divin. Lui-même, Envoyé de Dieu, subissait sarcasmes, mauvais traitements et humiliations. Aboû Jahl dit même un jour : « Ô gens de Qouraych ! Mouhammad ne cesse, comme vous le voyez, de railler votre religion, d’insulter vos divinités, de discréditer vos intelligences et de critiquer vos pères ! Aussi je fais serment devant Dieu de l’attendre, demain, avec une pierre que je porterai difficilement et, lorsqu’il se prosternera dans sa prière, je lui briserai la tête. Ensuite, livrez-moi à son clan, si vous voulez, ou empêchez-les de prendre leur revanche ! Peu importe alors ce que les ‘Abdou Manâf voudront faire de moi ! » Le lendemain matin,muni d’une grosse pierre, il attendit le Messager d’Allâh devant la mosquée, sous l’œil des Qouraychites rassemblés pour assister à la scène. Comme à son habitude, le Prophète vint à la mosquée pour y prier. Aboû Jahl l’approcha alors qu’il se trouvait en prosternation. L’infâme ennemi de Dieu était sur le point de commettre son forfait, lorsqu’une terreur le saisit, le fit jeter à terre la pierre criminelle et rebrousser son chemin. Des hommes lui demandèrent alors :

« Qu’as-tu, ô Aboû Al-Hakam ?
—   Je me suis  approché de lui pour faire ce que je vous ai promis, quand, tout à coup, un chameau étalon s’est interposé entre lui et moi. Par Dieu, je n’ai jamais rien vu de pareil ! Il était sur le point de m’avaler ! », leur répondit-il encore terrifié.

   Lorsque le Prophète apprit l’évènement, il dit : « Il s’agit de Jibrîl. Si Aboû Jahl s’était approché un peu plus, il l’aurait happé ! »Entre autres humiliations de la part de Qourayche, le Prophète se voyait jeter de la terre sur la tête lorsqu’il était en prière ; des immondices étaient déposées devant le seuil de sa maison, etc. Malgré tout, le Messager de Dieu donnait l’exemple de la patience, et il déclarait explicitement à ses Compagnons que leur lutte sera rude, que le triomphe de l’Islam sera inéluctable et que leur récompense sera le paradis : il convenait par conséquent de patienter et de viser la satisfaction de Dieu.

Echec des négociations et généralisation des persécutions

Les Qouraychites ayant échoué dans leur tactique pour amener les musulmans à abandonner leur foi, ils mandatèrent une délégation auprès d’Aboû Tâlib, qui avait conservé la croyance de ses ancêtres, pour qu’il retirât sa protection à Mouhammad  : « Nous avons emmené avec nous ‘Imâra [Ibnou Al-Walîd, un notable de la Mecque], le jeune homme le plus intelligent et le plus vigoureux de la Mecque, pour te l’offrir comme fils. Il te sera utile avec son courage et sa sagesse. En échange, tu nous donneras ton neveu qui s’est rebellé contre la religion suivie par toi-même et tes ancêtres, qui a semé la discorde parmi ton peuple et qui a ridiculisé ses coutumes. Nous le prendrons et le tuerons, tandis que tu prendras un homme à la place d’un autre. »

   Aboû Tâlib répondit : « Quel marché de dupes vous me proposez là ! Vous voulez me donner votre fils à nourrir, tandis que je vous donnerai mon fils à tuer ! Cela ne sera jamais ! »

  Dans la société arabe, les liens tribaux transcendaient tous les autres, et la position d’un homme dépendait du nombre de ses enfants et du soutien sur lequel il pouvait compter. Aboû Tâlib, selon cette conception, n’avait donc rien à perdre, et les Qouraychites pensaient leur tractation juste et honnête. Mais cette approche se heurtait à celle que l’Islam se faisait du sens de la justice et de l’honnêteté. Le refus d’Aboû Tâlib était vite perçu comme un affront aux coutumes arabes, le ton monta et la délégation partit très irritée.

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« Le Message » de M. Akkad : Aboû Soufiâne fait des propositions
alléchantes à l’intention du Prophète par le biais de son oncle Aboû Tâlib.

   Les polythéistes optèrent pour la généralisation des persécutions : désormais, chaque clan pouvait se venger de ceux de ses membres ayant adhéré à l’Islam ; même les jeunes gens nobles subissaient les mauvais traitements des Qouraychites.Il en fut ainsi pour Mouç‘ab Ibnou ‘Oumayr , jeune homme de haute lignée, probablement le plus beau, le plus élégant et le plus brillant de la Mecque. Sa richissime mère assurait tous ses besoins et au-delà. Pourtant, elle s’opposa à lui et le fit emprisonner lorsqu’il se convertit à l’Islam.

   La mère de Sa‘d Ibnou Waqqâs, menaça son fils, qui lui était très lié, de poursuivre sa grève de la faim, s’il s’entêtait à demeurer musulman. Il lui dit pour toute réponse : « Mère, si tu avais cent vies et que tu les perdais l’une après l’autre, je n’abjurerais pas l’Islam pour t’épargner. » Dieu révéla à cette occasion : « Nous avons recommandé à l’homme d’être bienveillant à l’égard de ses parents, car sa mère a enduré de multiples souffrances en le portant dans son sein, en le mettant au monde en en l’allaitant deux années durant jusqu’au sevrage. Sois donc reconnaissant envers Moi et envers tes parents ! C’est vers Moi que se fera votre retour. Mais s’ils exercent sur toi une contrainte pour t’amener à M’associer des divinités dont tu n’as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas, tout en continuant à te comporter envers eux en ce bas monde de façon convenable […] », s.31 Loqmâne, v.14-15.

   ‘Outhmâne Ibnou ‘Affâne , issu de la noblesse omeyyade, fut attaché à un poteau par son oncle Al-Hakam Ibnou Abî Al-‘Âç qui jura de ne le libérer qu’une fois qu’il aurait renié sa foi.

   Même Aboû Bakr ne fut plus à l’abri. Un jour, alors qu’il invitait publiquement ses contribules à l’Islam, il fut insulté et ‘Outba Ibnou Rabî‘a le frappa au visage avec ses chaussures. Ceux qui le secoururent le crurent mort. Or, le soir venu, lorsque le pieux Compagnon reprit ses esprits, sa première pensée fut pour Mouhammad . Il refusa de se reposer et demanda à ce que sa mère et une musulmane l’amenèrent auprès de l’Envoyé de Dieu. Celui-ci fut très peiné de l’état de son vieil ami. Il parla à la mère d’Aboû Bakr : elle accepta l’Islam, ce qui réjouit bien évidemment le fils.

   La violence accrue des pressions qouraychites inquiétait beaucoup Aboû Tâlib. Il fit jurer à tout son clan d’assurer la protection de Mouhammad . Seul l’oncle du Prophète, Aboû Lahab, refusa, tant il était farouchement opposé à l’Islam.Aboû Tâlib fut tout de même très satisfait du résultat de son appel, et il fit l’éloge de son clan dans un très long poème. Mouhammad pouvait continuer sa prédication sous bonne protection… pour un temps…

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