(8) La prière (1/11) : les temps des prières

Jurisprudence malikite

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   La prière (« aç-çalât : الصَّلاة ») est le pilier le plus important de l’Islam. Elle est en effet la seule obligation à avoir été communiquée directement par Allâh à Son Messager, durant la nuit de l’ascension.

  Elle constitue un moyen privilégié de communication avec son Créateur et protège le croyant des turpitudes de ce monde. Allâh enseigne dans le Coran : « […] Accomplis la çalât, car la çalât préserve des turpitudes et des actes blâmables.

Y a-t-il un acte plus grand que celui de se souvenir du Seigneur Qui connaît parfaitement ce que vous faites ? », s.29 Al-‘Ankaboût (L’Araignée), v.45.
Afin de profiter de tous les bienfaits de la çalât, il est nécessaire que le croyant respecte certaines conditions bien précises qui concourent à la validité de cet acte obligatoire. Allâh dit dans le Coran : « […] Puis lorsque vous êtes en sécurité, accomplissez la çalât (normalement), car la çalât demeure, pour les croyants, une prescription à des temps déterminés. », s.4, An-Nissâ’ (Les Femmes), v.103.

Définition

   Le terme « çalât » revêt le même sens que le mot « dou‘â’ », c’est-à-dire « invocation ». Allâh s’exprime ainsi dans le Coran : « Dis [aux négateurs] : “Mon Seigneur ne Se souciera point de vous sans votre prière (« dou‘â’oukoum »).” […] », s.25, Le Discernement (Al-Fourqâne), v.77. Et dans un autre verset : « Prélève de leurs biens une aumône par laquelle tu les purifies et les bénis, et prie (« çally ») pour eux. Ta prière (« çalâtak ») est une quiétude pour eux. », s.9 At-Tawba (Le Repentir), v.103.
D’un point de vue jurisprudentiel, la prière est un enchaînement d’actes commençant par un takbîr (« Allâhou Akbar ») et se terminant par un taslîm (« As-salâmou ‘alaykoum »). Cela dit, la prosternation de récitation (« sajdat at-tilâwa : سَجْدَة التِّلاوة » et l’office funéraire (« çalât al-janâza : صَلاة الجَنازَة » sont également considérés comme des prières, même si leur déroulement diffère de celui de la prière canonique.

   Lorsque le musulman s’adonne à la prière, il se recueille en toute humilité face à son Créateur, Le Tout-Puissant. Debout, incliné, prosterné, assis, son corps assiste son âme pour renouveler sa déclaration de soumission et d’obéissance en sollicitant le secours et la guidance auprès Du Sauveur.
Accomplie cinq fois par jour à des moments déterminés, la prière permet au croyant de s’organiser et lui enseigne le respect des engagements. Elle renforce son âme et raffermit sa confiance en lui, de sorte que la fierté d’être musulman l’accompagne tout au long de la journée, l’empêchant ainsi de s’approcher de toute tentation néfaste.

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Les prières canoniques

   Allâh a instauré l’accomplissement de cinq prières obligatoires pour chaque musulman et chaque musulmane, pubères et disposant pleinement de leur raison. Elles se répartissent dans la journée comme suit :
– la prière de l’aube ou « aç-çobh : الصُّبْح ». Cette prière est définie comme étant la prière médiane (« aç-çalât al-woustâ : الصلاة الوُسْطَى ») dont parle Allâh dans le Coran : « Soyez assidus aux prières, en particulier à la prière médiane. Dressez-vous vers Dieu en dévotion », s.2 Al-Baqara (La Génisse), v.238 ;
– celle de midi ou « adh-dhohr : الظُّهْر » ;
– celle de l’après-midi ou « al-‘açr : العَصْر » ;
– celle du coucher du soleil ou « al-maghrib : المَغْرِب » : cette prière est également appelée « çalât ach-châhid : صَلاَة الشَّاهِد » ou « prière du sédentaire », car le voyageur ne peut la réduire ;
– celle de la nuit ou « al-‘ichâ’ : العِشاَء ». Elle s’appelle aussi la prière de « la nuit close », « çalât al-‘atama : صَلاَة العَتَمَة », mais le premier nom est préférable.

   Le Coran, la tradition prophétique et le consensus confirment le caractère obligatoire de ces cinq prières. Allâh énonce dans le Coran : « […] la çalât demeure, pour les croyants, une prescription à des temps déterminés. », s.4, An-Nissâ’ (Les Femmes), v.103.Talha Ibnou ‘Oubaydillâh rapporte : « Un homme questionna le Prophète à propos de l’Islam. Celui-ci répondit : “[L’Islam consiste à] accomplir cinq prières de jour et de nuit. ― Dois-je m’acquitter d’autres prières que celles-là ? reprit l’homme. ― Non, répondit le Prophète, à moins que ce ne soit en surérogation.” » [Rapporté par Mouslim.]

Les temps légaux des prières canoniques

   Chaque prière doit être accomplie dans un laps de temps défini. Le fidèle doit s’assurer que le temps légal de la prière qu’il s’apprête à accomplir est bien entamé : soit en vérifiant lui-même, soit en se référant à l’information d’autrui. Consulter les heures astronomiques ou observer la position du soleil sont les deux manières de déterminer le temps légal.

   Le temps des prières canoniques se divise en deux parties distinctes : le temps dit « al-ikhtiyârî : الإِخْتِيَارِي » ou « temps préférentiel » et celui appelé « ad-daroûrî : الضَّرُورِي » ou « temps de nécessité ».
Le temps ikhtiyârî est le temps imparti au fidèle pour accomplir sa prière canonique. Qu’il l’effectue au début, au milieu ou à la fin de ce délai, aucun péché ne lui sera compté. Ce moment se divise lui-même en temps recommandé (« waqtou fadîla : وَقْت فَضيِلَة ») et en temps indifférent (« waqtou tawsi‘a : وَقْت تَوْسِعَة »).
Quant au temps daroûrî, c’est un délai supplémentaire accordé au fidèle pour effectuer sa prière canonique, sachant qu’il n’est pas permis d’attendre ce moment, excepté dans certaines circonstances :
– pour un non-musulman qui se convertit à l’Islam durant le temps de la prière canonique appelé daroûrî ;
– pour un enfant qui constate sa puberté durant ce temps de nécessité ;
– pour celui ou celle qui recouvre sa raison ou ses sens dans ce même temps ;
– pour celui ou celle qui trouve de l’eau ou un sol pur pour s’ablutionner durant cette période ;
– pour celle qui observe la fin de ses menstrues ou de ses lochies dans le temps dit daroûrî ;
– pour celui qui se réveille durant ce délai supplémentaire ;
– pour celui ou celle qui sort d’une syncope ou d’un état d’ivresse causé par l’ingestion d’un produit licite, durant le temps daroûrî ;
– pour celui ou celle qui se rappelle avoir oublié une prière dans son temps daroûrî.
Ainsi, l’excusé qui accomplit sa prière canonique durant le temps daroûrî n’encourt aucun péché. En revanche, celui qui attend ce temps pour effectuer sa prière, sans excuse valable, aura commis une faute (« ithm : إِثْم »).

   Jâbir Ibnou ‘Abdillâh rapporte qu’un jour Jibrîl (psl) vint trouver le Prophète et s’adressa à lui en ces termes : « “Lève-toi et accomplis la prière !” Il accomplit ainsi la çalât du dhohr après que le soleil eût décliné du zénith. Puis il vint à nouveau à l’heure du ‘açr et enjoignit le Prophète : “Lève-toi et accomplis la prière !” Il accomplit alors la çalât du ‘açr après que la longueur de l’ombre de chaque chose eût atteint la taille originale (de la chose) ; puis il vint à l’heure du maghrib et lui ordonna : “Lève-toi et accomplit la prière !” Il effectua la çalât du maghrib lorsque le soleil fut couché. Puis il vint à l’heure du ‘ichâ’ et lui dit : “Lève-toi et accomplis la prière !” Il accomplit la çalât du ‘ichâ’ lorsque la lueur rouge (ach-chafaq : الشَّفَق) eût disparu. Puis il vint à l’heure du fajr et dit : “Lève-toi et accomplis la prière !” Il accomplit la çalât du fajr immédiatement après l’apparition de l’aube.

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   Ensuite, Jibrîl vint le voir le lendemain à l’heure du dhohr et lui dit : “Lève-toi et accomplis la prière !” Il accomplit ainsi la çalât du dhohr après que la longueur de l’ombre de chaque chose eût atteint la taille originale (de la chose). Puis il vint à nouveau à l’heure du ‘açr et lui dit : “Lève-toi et accomplis la prière !” Il accomplit alors la çalât du ‘açr après que la longueur de l’ombre de chaque chose eût atteint le double de la taille originale [de la chose]. Puis il revint pour la çalât du maghrib à la même heure que la veille, sans s’écarter de cette heure. Puis il revint pour le ‘ichâ’ après que la moitié de la nuit ne fût passée [après le tiers de la nuit] et il accomplit la çalât du ‘ichâ’. Puis il vint à nouveau lorsque le ciel fut bien clair (avant le lever du soleil) et lui dit : “Lève-toi et accomplis la prière !” Il accomplit alors la çalât du fajr. Puis il expliqua : “Le moment [pour chaque prière] s’étale entre ces deux heures [limites].”» [Rapporté par An-Nassâ’î et At-Tirmidhî ; Al-Boukhârî écrit que ce hadîth est le plus authentique au sujet des horaires de prière.]

Les temps de la prière du çobh

   La prière du çobh est considérée comme la prière médiane pour les gens de Médine. Son temps ikhtiyârî commence au moment où l’aurore fend les ténèbres en répandant de la lumière à l’extrême-est en direction sud-est et nord-est. Cette lumière s’élève et gagne tout l’horizon. Le temps ikhtiyârî s’achève avec la clarté brillante (al-isfâr : الإِسْفَار) qui accompagne l’apparition du bord du disque solaire. Ce délai est considérable, mais il est plus méritoire d’accomplir la prière de çobh au début.

   Le temps dit daroûrî du çobh commence avec l’isfâr et se termine par le lever du soleil. Selon un avis faible de l’école mâlikite, la prière de çobh n’a pas de temps daroûrî et son temps ikhtiyârî s’étend jusqu’au lever du soleil.

   Si le fidèle se réveille après le lever du soleil et rate la prière du çobh, il commencera par rattraper le çobh et effectuera ensuite la sunna du fajr.

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Les temps de la prière du dhohr

    Le début du temps ikhtiyârî de la prière de dhohr se manifeste par la déclinaison du soleil du milieu du ciel (zénith) et lorsque l’ombre des choses commence à croître. En période estivale, il est recommandé d’accomplir cette prière lorsque l’ombre de chaque objet a gagné un quart de sa longueur initiale (au début de la déclinaison du soleil). Selon une autre opinion, cette recommandation ne vaut que si la prière est accomplie à la mosquée, et ce, afin de permettre aux fidèles d’arriver à temps. Mais si le fidèle ne peut attendre ses coreligionnaires, alors il lui est préférable de prier dès le début du temps. D’après un autre avis, si la chaleur est excessive, il est plus méritoire de prier lorsque la température a baissé, fusse le fidèle seul, car le Prophète a expliqué : « Faites la prière à la fraîcheur, car l’intensité de la chaleur fait partie du feu de l’enfer. »
La fin du temps ikhtiyârî de la prière du dhohr correspond au moment où l’ombre de chaque objet égale l’objet lui-même.

    Le temps daroûrî de la prière de dhohr commence au moment où l’ombre de chaque objet égale l’objet lui-même et se termine lorsque le soleil se couche. La fin du temps daroûrî de cette prière coïncide avec la fin du temps daroûrî de la prière du ‘açr. En effet, si une excuse valable prend fin avant le coucher du soleil (fin des menstrues par exemple), le fidèle devra rattraper le dhohr et le ‘açr en les regroupant.

Les temps de la prière du ‘açr

   Le temps ikhtiyârî de la prière du ‘açr commence au début du temps daroûrî du dhohr, lorsque l’ombre de chaque objet égale l’objet lui-même et sa fin correspond au moment où l’ombre de chaque objet devient égale à deux fois la taille de l’objet. D’après un autre avis, le temps du ‘açr commence lorsque, debout face au soleil et tête droite (pas inclinée), le fidèle aperçoit le soleil dans son champ de vision. S’il ne le voit pas, c’est que le temps du ‘açr n’a pas encore débuté.
D’après les critères énoncés par l’imâm Mâlik, le temps du ‘açr se termine lorsque le soleil commence à pâlir.

   Le temps dit daroûrî du ‘açr débute dès que la lumière du soleil pâlit (al-içfirâr : الإِصْفِرَار) et s’achève lorsque le soleil se couche.

   Les temps de la prière du maghrib

   Le temps ikhtiyârî de la prière du maghrib débute avec le coucher du soleil.
La durée de ce temps correspond au délai nécessaire pour accomplir les ablutions (grande ou petite selon l’état d’impureté du fidèle) puis les trois cycles de la prière canonique du maghrib.

   Quant au temps daroûrî de la prière du maghrib, il commence avec l’achèvement des trois cycles de prière et se termine avec l’apparition de l’aube.

Les temps de la prière du ‘ichâ’

   Le temps ikhtiyârî de la prière du ‘ichâ’ commence avec la disparition de la lueur crépusculaire du soir (ach-chafaq : الشَّفَق). Cette lueur rougeâtre est produite par les derniers rayons du soleil. Dès qu’elle disparaît, cela signifie que la prière est devenue obligatoire. La lueur blanche qui subsiste au couchant n’est pas à prendre en considération. Le temps de la prière du ‘ichâ’ dure jusqu’à la fin du premier tiers de la nuit pour celui ou celle qui veut la retarder en raison d’une excuse ou d’une occupation, sachant que la nuit commence au coucher du soleil et se termine à l’aube. Il est préférable d’accomplir le ‘ichâ’ dès le début de son temps, à moins qu’il ne soit effectué à la mosquée : la retarder permet de réunir un maximum de personnes.
Il est réprouvé de dormir avant cette prière et d’avoir des occupations autres que sérieuses après.

   Quant à son temps daroûrî, il commence à la fin du premier tiers de la nuit et se finit avec l’apparition de l’aube. Ce temps s’achève donc tout comme le temps daroûrî du maghrib ce qui signifie que le fidèle devra rattraper le maghrib et le ‘ichâ’ en les regroupant si son excuse valable prend fin avant le lever de l’aube.

Dans quelles circonstances une prière canonique est-elle accomplie en son temps légal ?

   Tant que le fidèle effectue un cycle de prière complet dans son temps réglementaire ― ikhtiyârî s’il n’a pas d’excuse et daroûrî s’il en a une ―, il ne se charge d’aucun péché, même si le reste de la prière est accompli en dehors de ce temps réglementaire. Ce fidèle s’est alors acquitté (« adâ’ : أَدَاء ») de sa prière canonique, à l’instar de celui qui a effectué toute sa prière dans son temps réglementaire.
En revanche, si le fidèle ne complète pas le cycle de prière canonique dans son temps réglementaire, il commet un péché, à plus forte raison si toute sa prière est effectuée en dehors de son temps réglementaire.

Les temps pendant lesquels il est interdit ou blâmable d’accomplir des prières surérogatoires ou la prosternation de lecture

Il est interdit d’accomplir une prière surérogatoire dans les moments suivants :
1 – Lorsque le soleil se lève, et ce jusqu’à ce qu’il soit complètement levé. Ibnou ‘Omar rapporte ces paroles du Messager de Dieu : « Lorsque le sommet du disque solaire apparaît, attendez pour faire la prière qu’il se soit élevé complètement. De même, lorsque le sommet du disque disparaît, attendez pour faire la prière qu’il ait complètement disparu. » [Rapporté par Al-Boukhârî.] 2 – Lorsque le soleil se couche, et ce jusqu’à ce qu’il soit entièrement couché.
3 – Entre le moment où l’imâm, le jour de la prière du vendredi, se dirige vers la chaire et la fin de son prêche. Il est en effet obligatoire d’écouter le sermon du vendredi, or la prière empêche d’observer cette obligation. Anas Ibnou Mâlik rapporte ces propos de l’Envoyé d’Allâh : « Lorsque, le jour du vendredi, pendant que l’imâm prêche, vous dites à votre voisin : “Tais-toi”, vous avez rompu le silence. » [Rapporté par Mâlik.] 4 – Quand il ne reste que juste assez de temps — ikhtiyârî ou daroûrî si le fidèle a une excuse valable —, pour accomplir une prière canonique dans son temps réglementaire. Accomplir une prière surérogatoire à cet instant repousserait l’accomplissement de la prière canonique en dehors de son temps règlementaire.
5 – Dès lors que le fidèle se rappelle qu’il a oublié d’effectuer une prière canonique en son temps. Il lui est effectivement interdit de retarder son accomplissement, quand bien même ce serait au lever ou au coucher du soleil. Selon Anas Ibnou Mâlik , le Prophète a enseigné : « Qui a oublié une prière doit la faire dès qu’il s’aperçoit de son oubli. Il n’y a pas d’autre expiation en tel cas. » [Rapporté par Al-Boukhârî.] 6 – Au moment où l’iqâma (الإقَامَة), l’appel qui précède directement l’accomplissement d’une prière canonique, est lancé ― dans le cas où cette prière est dirigée par un imâm officiel. Prier en surérogation à ce moment-là reviendrait à remettre en doute l’autorité de l’imâm.

   Il est réprouvé d’accomplir une prière surérogatoire dans les moments suivants :
1 – De l’apparition de l’aube jusqu’à la vision du sommet du disque solaire. Aboû Sa‘îd Al-Khoudarî rapporte ces paroles du Prophète : « Pas de prière, après celle de l’aube (çobh), jusqu’à ce que le soleil se soit levé au-dessus de l’horizon ; pas de prière, après celle de l’après-midi (‘açr), jusqu’à ce que le soleil ait disparu. » [Rapporté par Al-Boukhârî.] Certaines prières font cependant exception :
● la prière surérogatoire appelée « al-fajr : الفَجْر », qu’il est à la base recommandé d’effectuer avant la prière canonique de l’aube (çobh) et réprouvé de faire après cette même prière ;
● les prières surérogatoires que le fidèle a pris l’habitude d’effectuer chaque nuit (al-wird : الوِرْد), entre la fin du ‘ichâ’ et l’apparition de l’aube. Si le fidèle s’est endormi avant de les accomplir durant la nuit, il lui est alors recommandé de les faire entre le lever de l’aube et la prière canonique du çobh ;
● les prières surérogatoires du chaf‘ (الشَّفْع) et du witr (الوِتْر) si le fidèle n’a pas pu les faire pendant la nuit. Il lui est alors recommandé de les effectuer avant le fajr et la prière canonique du çobh s’il lui reste assez de temps pour accomplir cette dernière dans son temps réglementaire. En revanche, si le temps restant ne suffit pas pour réaliser plus de trois cycles de prière, le fidèle donnera la priorité au witr (un cycle) plutôt qu’au fajr (deux), et encore moins au chaf‘ (deux), puis effectuera le çobh. S’il a déjà effectué le çobh, il n’aura plus à rattraper le chaf‘ et le witr (idem pour le wird), en revanche, il peut récupérer le fajr environ trois quart d’heure après le lever du soleil, et ce jusqu’au zénith ;
● la prière funèbre (çalât al-janâza : صَلاة الجَناَزَة) et la prosternation de récitation du Coran (soujoûd at-tilâwa : سُجُود التِّلاوَة) qu’il est permis d’effectuer après la prière du çobh et avant l’isfâr. L’isfâr correspond au moment le plus brillant du crépuscule ;
2 – Entre le lever du soleil et son élévation au-dessus de l’horizon à hauteur d’une lance ;
3 – Entre l’accomplissement de la prière canonique du ‘açr jusqu’à la disparition complète du disque solaire. Certaines prières font également exception dans ce cas de figure :
● la prière funèbre, car il n’est pas réprouvé de l’effectuer avant l’içfirâr, quand bien même le fidèle aurait déjà accompli la prière canonique du ‘açr ;
● la prosternation de la récitation du Coran qu’il n’est pas réprouvé de faire avant l’içfirâr, même après le ‘açr ;
– entre le coucher du soleil et l’accomplissement de la prière canonique du maghrib.
– avant et après la prière de la fête de rupture du jeûne et de celle du sacrifice dans le mouçallâ (المُصَلَّى).

   Il est possible de rattraper des prières obligatoires durant ces moments sans problème. Si le fidèle rattrape une prière obligatoire dans ces moments et qu’il se rappelle soudainement ne pas avoir effectué la prière canonique précédente : s’il en est au premier cycle, il est préférable pour lui d’en ajouter un deuxième et de considérer cette prière comme surérogatoire. Il accomplira ensuite les deux prières canoniques dans l’ordre. Cette prière surérogatoire ainsi faite n’était pas intentionnelle, et n’entre donc pas dans les catégories susmentionnées.

Comment faire si, par oubli, on commence une prière surérogatoire à un moment interdit où réprouvé ?

   Celui qui s’aperçoit qu’il effectue une prière surérogatoire à un moment où il est interdit de le faire doit immédiatement interrompre sa prière. Si c’est durant un moment réprouvé, il est préférable pour lui de l’interrompre sans que cela soit une obligation. Il n’est pas nécessaire de rattraper ces prières.

   Si le fidèle commence une prière surérogatoire à un moment autorisé mais qu’elle s’étend à un moment où il est interdit d’en effectuer une, il n’est pas tenu de l’interrompre, mais se dépêchera de la terminer.

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