AL-QÂDÎ ‘IYÂD : Un mâlikite à l’état pur

Biographie des savants

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Sa filiation

   Surnommé Aboû-l-Fadl, son nom complet est ‘Iyâd Ibnou Moûssâ Ibnou ‘Iyâd Ibnou ‘Amrou Ibnou Moûssâ Ibnou ‘Iyâd Ibnou Mouhammad Ibnou Mouhammad Ibnou ‘Abdillâh Ibnou Moûssâ Ibnou ‘Iyâd Al-Yahsoubî.

   En amont de son arbre généalogique se trouve Yahsab Ibnou Mâlik Ibnou Zayd, frère de Dhoû Asbah Al-Hârith Ibnou Mâlik Ibnou Zayd, dont la lignée conduit à l’imâm Mâlik Ibnou Anas Al-Asbahî.
En définitive, Al-Qâdî ‘Iyâd est lié à l’imâm Mâlik par deux chaînes :
–          la généalogique puisqu’ils sont tous deux issus de la tribu arabe des Himyar, originaire de la ville de Qahtâne au Yémen. Ses ascendants émigrèrent d’abord à Bastah non loin de Grenade, puis déménagèrent à Fès au Maroc, pour enfin s’installer définitivement à Sebta (Ceuta) en 373 H (893 ap JC).
–          L’idéologique, car Al-Qâdî ‘Iyâd est l’un des plus grands représentants du rite mâlikite au Maghreb notamment grâce à ses ouvrages inestimables.

Naissance et formation

   Al-Qâdî ‘Iyâd a vu le jour à Ceuta, le 15 Cha‘bâne de l’an 476 H (28 décembre 1083 ap. J.-C.). Il y grandit dans l’intégrité, préservé de toute inconduite. Sa renommée vantait son caractère magnanime, honorait ses actes et ses paroles qui révélaient une habilité et une intelligence très fines.

   Il s’instruisit auprès des grands maîtres de son époque tels le qâdî Aboû ‘Abdillâh Ibnou ‘Îssâ et le juriste Aboû Ishâq Ibnou-l-Fâssî. Etudiant assidu et appliqué, il gagna ainsi la considération et la bénédiction de ses professeurs. Son niveau dépassait largement la moyenne intellectuelle de ses homologues, si bien qu’il maîtrisait parfaitement les différentes sciences religieuses. Il apprit le Coran par cœur et étudia toutes les matières qui lui sont liées : lectures et psalmodie, exégèse, paraboles, ainsi que toutes les disciplines qui découlent du Livre d’Allâh .
La position géographique de sa ville natale conférait à celle-ci le statut de Cité du savoir puisqu’elle attirait autant de savants que d’étudiants ; par conséquent son berceau natal représentait également une source de savoir déjà bien garnie.

   En 507 H (1113 ap. J.-C.), il se rendit en Andalousie pour compléter sa formation et vérifier que sa méthode de transmission des ahâdîth était bien conforme à la tradition. Il commença par Cordoue où il s’instruisit auprès d’Ibnou `Attâb, Ibnou-l-Hâjj, Ibnou Hamdîn, Ibnou Rouchd (le grand-père d’Averroès), Abou-l-Houssayn Ibnou Sirâj, Abou-l-Hassan Ibnou Moughîth et bien d’autres.

   Sa noble démarche consistait à authentifier ce qu’il avait reçu de ses maîtres sur sa terre natale, en comparant les sources, en rétablissant les chaînes de transmissions et en les étudiant méticuleusement afin que tous ces hadîths gagnent en force probante et servent d’arguments.Ce voyage eut également pour but de perfectionner son raisonnement par la mise à l’épreuve de la pensée de ses professeurs andalous qu’il comparaissait à celle de ses premiers maîtres : il recherchait ainsi l’acquisition d’une méthode de réflexion visant à la fois l’essentiel et le juste. Ce déplacement lui permit de rencontrer de grands érudits tels qu’Aboû Mouhammad Ibnou Ja’far qui lui rendit hommage en ces termes : « De ceux qui nous sont venus du Maghreb, personne n’était plus noble que ‘Iyâd. »

   Une fois à Murcie, il patienta jusqu’à ce que le grand qâdî Aboû Mouhammad Ibnou Mansoûr soit dispensé du poste de qâdî. Il pouvait ainsi reprendre ses activités sur la scène publique. Il prit Al-Qâdî ‘Iyâd sous son aile si bien que ce dernier mémorisa les sahîhs de Mouslim et d’Al-Boukhârî avant que son maître ne lui permît de transmettre à son tour ce qu’il assimilait.

   Lorsque l’Andalousie lui offrit tout le savoir qu’elle possédait, Al-Qâdî ‘Iyâd gagna l’Orient pour consolider ses connaissances.
Ce n’est que le 7 Joumâdâ al-âkhira de l’an 508 H (9 octobre 1114) qu’il retourna à Ceuta, où il devint la figure emblématique du savoir : étudiants et demandeurs de fatâwâs se bousculaient à sa porte. Il enseigna à partir de 32 ans, et fut nommé en 515 H qâdî de Ceuta pour seize années. Il fut ensuite affecté à Grenade en 531H pour le même poste jusqu’en 539 H, date à laquelle, enfin, il redevenait le qâdî de Ceuta.

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Enclave de Ceuta

Des qualités hors du commun

   Al-Qâdî ‘Iyâd était célèbre pour son intelligence profonde et pour la vivacité de ses facultés mentales. Il ne quitta Ceuta qu’après s’être complètement imprégné de l’ensemble des connaissances que cette ville proposait, consultant tous les livres abrités dans ses bibliothèques. C’est grâce à cette constante motivation pour l’acquisition du savoir qu’il jouit aujourd’hui d’une notoriété bien méritée.

   Il ne négligea aucune science : de la langue arabe à l’histoire, en passant par la généalogie ou la littérature, il devint rapidement une référence dans tous les domaines. L’érudit ‘Abdoullâh Guennoun (rA) fit cette remarque à son sujet : « Ses biographes soulignent sa contribution dans les différentes branches du savoir comme la grammaire, la linguistique, la littérature, l’histoire, la généalogie, ce qui fait de lui un savant encyclopédiste possédant une grande érudition dans l’ensemble des connaissances humaines ».

   Même son professeur Aboû Mouhammad Ibnou ‘Attâb reconnut sa grandeur : « Quand j’ai constaté les qualités qui ornaient al-faqîh Abou-l-Fadl (rA), notamment sa droiture, sa vertu, sa bonté, sa piété, son intelligence, son savoir et l’étendue de ses connaissances dans les diverses disciplines de la science, je l’ai autorisé à enseigner tout ce que je lui avais transmis comme Traditions. »

Un expert en sciences du hadîth

   Al-Qâdî ‘Iyâd s’appliquait à mémoriser l’ensemble des narrations, il maitrisait les énoncés des ahâdîth et leurs chaînes de transmission sans oublier le degré de fiabilité des rapporteurs. De surcroît, sa compréhension de la tradition prophétique était telle qu’il réussit à en tirer un savoir abondant.

    Son rang de traditionniste atteignait celui des plus grands grâce à sa fiabilité et à son exactitude. Il estimait que la chaîne de transmission déterminait essentiellement le degré d’authenticité d’un hadîth. Aussi, son étude attentive du « matn » (énoncé proprement dit) le poussa à émettre une réserve quant à la transmission d’un hadîth par son sens, uniquement à cause des divergences que cette démarche pouvait susciter. Il n’admettait aucune intervention du narrateur dans la transmission du hadîth sinon par annotation apposée, l’énoncé devant être rapporté tel quel.

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Al-Qâdî ‘Iyâd rédigea plusieurs ouvrages explicatifs concernant les ahâdîth :

   Machâriq al-anwâr ‘alâ sihâhi-l-âthâr (La lumière éclairante au sujet des traditions authentiques). Il y éclaircit les termes équivoques rencontrés dans certains ahâdîth d’Al-Mouwattâ’ de l’imâm Mâlik et des deux grands Sahîhs. Il expliqua également les expressions obscures de ces écrits de référence et les classa alphabétiquement. Ce travail témoigne non seulement de la grandeur de son érudition, de son contrôle poussé des hadîths et de leurs chaînes de transmission, mais aussi de sa sagacité et de  sa capacité à clarifier les passages complexes.
Ikmâl al-mou’lim (Complément de l’annonciateur) constitue un commentaire du Sahîh de Mouslim.

    Boughyat ar-râ’id limâ fî hadîth Oummi Zar‘ min fawâ’id (Le guide du chercheur au sujet des leçons tirées du hadîth d’Oum Zar‘), ce commentaire est le plus utile et le plus étendu qu’ait rapporté Oum Zar‘.

   Al-Ilmâ‘ fî dabt ar-riwâyah wa taqyîd as-samâ‘ (L’éclairage au sujet de l’exactitude de la narration et des critères de l’écoute).

Un jurisconsulte avisé

   En étudiant la Moudawwana d’Ibnou Sahnoûn ― ouvrage de référence pour les mâlikites ― auprès de ses professeurs de Ceuta, il remarqua que l’agencement des questions et des hadîths manquait de pertinence. C’est ainsi qu’il entreprit de vérifier, de clarifier et de réorganiser les hadîths et leurs chaînes de transmission dans un ouvrage intitulé At-tanbîhât al-moustanbatah ‘alâ-l-koutoub al-Moudawwanah wal-moukhtalitah (Des remarques conclues au sujet des livres entremêlés et de la Moudawwanah). Une telle entreprise contribua assurément au renforcement et à l’épanouissement de l’école mâlikite.

Un biographe appliqué et reconnaissant

   En rédigeant Tadrîb al-madârik (Entrainement de l’intellect), Al-Qâdî ‘Iyâd composa la plus grande encyclopédie des biographies des fondateurs de l’école mâlikite et des narrateurs du Mouwattâ’. Son livre débute d’abord avec l’apologie du savoir des Médinois : il considérait leurs actes comme principes fondateurs de la législation ; ensuite, il souligne les qualités de son école ; enfin, il entame une série de plusieurs biographies avec celle de l’imâm Mâlik (rA). Viennent ensuite les compagnons de Mâlik et ses disciples, le tout agencé selon un ordre chronologique pour finir avec ses propres professeurs d’Orient et d’Occident.

   Al-Qâdî ‘Iyâd choisit également d’organiser les biographies en suivant un critère géographique : l’auteur attribua un chapitre particulier à chaque contrée, notamment Médine, l’Egypte, la Syrie et l’Iraq. Il y regroupe tous les savants mâlikites ayant vécu successivement sur ces terres.

   Il n’omit pas de retracer les histoires des maîtres qu’il rencontra lors de ses voyages puisqu’il leur dédia Al-Ghounya (Le Suffisant), un ouvrage retraçant le parcours, les publications et les qualités de 98 d’entre eux. Il jugea inutile de mentionner les professeurs auprès desquels il n’étudia pas les œuvres directement.

Un homme de lettres

   Son étude approfondie des matières religieuses ne l’empêcha pas de s’adonner à la linguistique. Après sa lecture des ouvrages de référence en langue arabe, il les retranscrit en suivant la méthodologie du hadîth : il établit une chaîne de transmission qui remontait jusqu’à ses professeurs. Il assimila Al-Kâmil (Le Parfait) d’Al-Moubarrad, Adab Al-Kâtib (L’éloquence de l’écrivain) d’Ibnou Qoutayba, Islâh Al-Manteq (Le perfectionnement de la rhétorique) d’Ibnou As-Sakît, Dîwân Al-Hamâsa (Recueil de l’enthousiasme) et Al-Amâli d’Aboû ‘Alî Al-Qâlî.
Une telle entreprise ne fit qu’affiner sa plume et renforça la rhétorique de ses ouvrages.

   Dans les écrits évoquant la vie d’Al-Qâdî ‘Iyâd, on trouve un poème inspiré de son regret de pouvoir visiter la tombe du Prophète  : sa responsabilité de qâdî et ses activités scientifiques l’empêchèrent d’accomplir son pèlerinage à la Mecque. Voici un extrait de ces vers nostalgiques :
« Bonheur à toi, bonheur à toi, voici que leur coupole apparaît,
Sois donc le bienvenu, tu reçus ce que tu aimais et désirais,
Voici Al-Mouhassib [endroit] et voici Al-Khîf [une mosquée] de Minâ,
Voici leurs maisons, telles sont leurs demeures,
Voici celui vers qui les chameaux se hâtèrent impatiemment,
Voici mon bien-aimé inégalé,
Aucun œil et nulle ouïe ne connurent,Une générosité comme la sienne, il fallait témoigner. »

Son œuvre et ses élèves

   Le travail légué par Al-Qâdî ‘Iyâd se compose d’une trentaine d’ouvrages riches et variés.
Parmi ces écrits, on compte :

En jurisprudence :
– Ajwibatoun ‘ani nawâzil, qui est une édition critique de Mouhammad Ibnou Shrifa ;
– Ajwibat al-qourtoubiyyîn : compilé par son fils à partir de ses notes ;
– Al-a‘lâm bi houdoûd wa qawâ‘id al-Islâm : édité et traduit en français par le Ministère        marocain des Awqâf ;
– Sirr as-sourat fil-qada ;
– Matâmih al-fahm fi Charh al-Ahkâm ;
– Nadhm al-Bourhân ‘alâ Sihhat Jazm Al-Âdhân ;
– Mas’alat al- ‘Ahl al-Mouchtarat Baynahoum at-Tazawour.
En hadîth :
– Ikmâl al-‘ilm bi fawâ’id Mouslim : c’est un complément du commentaire du Sahîh Mouslim par son maître Al-Mazirî sous le titre de : Al-Mou‘lim bi fawâ’id Mouslim. Ce complément est publié dans une édition critique en huit volumes par Yahyâ Ismâ‘îl ;
– Machariq al-anwâr ‘alâ sihahi-l-athâr ; c’est dans cet œuvre capital qu’il étudia les trois sources essentielles de la sounna (Al-Mouwatta’ de Mâlik, Sahîh Al-Boukhârî et Sahih Mouslim).
Sur le dogme :
– Kitâb al-‘aqîda : bien que ce livre soit mentionné dans plusieurs sources bibliographiques, l’érudit Ibnou Tawit At-Tanjî soutenait qu’il s’agit de son livre intitulé : Al-a‘lâm bi houdoûdi qawâ‘id al-Islâm;
– As-sayf al-masloûl ‘alâ man sabba ashâba ar-rasoûl.
En langue et littérature :
– Ghounyat al-katîb wa boughyat at-tâlib fi-s-soudoûr wa-t-tarsîl ;
– Sou’âlat wa tarsil ;
– Gharîb ach-chihb.

En matière de biographie du Prophète  :

– Ikhtisâr (le précis) charaf al-Moustafâ d’Aboû Sa‘îd ‘Abdou-l-Mâlik Ibnou Mouhammad al-Wa‘idh an-Naysabourî (m. 406H)
– le fameux Ach-chifâ bi-t-ta‘rîf bi houqoûqi al-Moustafâ (ou Ach-Chifâ Bi-Ahwâl Al-Moustafâ, « Sur la reconnaissance des droits de l’Elu ») qui connut un succès considérable au Maghreb. Il y présenta une biographie du Messager en mettant l’accent sur ses mérites. Alors que certains esprits malsains remettaient en cause la question de la prophétie et plaçaient la raison au même niveau que la Révélation, Al-Qâdî ‘Iyâd choisit de mentionner l’ensemble des particularités propres au Prophète telles l’infaillibilité, ainsi que toutes les qualités qui le haussent au rang de sceau des prophètes. L’authenticité de son message fait de lui la source ultime du savoir, donc de la législation islamique, c’est pourquoi Al-Qâdî ‘Iyâd s’attela à protéger la biographie du Prophète de toute dérive. Un tel travail témoigne indéniablement d’un respect et d’un amour incommensurables pour le Messager.

   De par ses compétences et l’immensité de son savoir, Al-Qâdî ‘Iyâd devint incontournable pour qui désirait s’instruire. C’est ainsi qu’il forma des étudiants issus des quatre coins du monde musulman, qui deviendront également de grands érudits voués à l’enseignement. Parmi eux se trouvent :

   son propre fils Aboû ‘Abdillâh Mouhammad Ibnou-l-qâdî ‘Iyâd (m. 575 H). Traditionniste et faqîh renommé pour sa réserve, son humilité et l’étendue de son savoir en matière de littérature, d’histoire et du hadîth.

   Ahmad Ibnou ‘Abd-r-Rahmâne Ibnou Mouhammad Ibnou Sa’îd Ibnou Hârith Ibnou ‘Âsim Ibnou Madha Al-Lakhmî, Aboû Ja’far Al-Jayyanî Al-Qourtoubî (m. 592 H). Ce savant polyvalent se spécialisa en lectures coraniques, en exégèse, en hadîth, en sciences des fondements du droit, en théologie, en médecine et en mathématiques.
‘Abdoullâh Mouhammad Ibnou Sa’îd Al-Ansârî Al-Charichî (m. 586 H), il fut le secrétaire d’Al-Qâdî ‘Iyâd lorsqu’il était juge à Grenade. Il devint ensuite un fin juriste, un grand traditionniste spécialisé dans la transmission des ahâdîth.
Aboû Ishâq Ibrâhîm Ibnou Yoûssouf (m. 569 H), surnommé Ibnou Qarqoul. Il se consacra aux  sciences du hadîth et du fiqh ; son œuvre Matâli’ Al-Anwâr équivaut Machâriq Al-Anwâr.

Le contexte politique

   Al-Qâdî ‘Iyâd vécut essentiellement sous le règne des Almoravides (Al-Mourâbbitoûn) : ces derniers appuyaient l’école mâlikite, traitaient ses savants avec beaucoup d’égards et les plaçaient à des postes de haute responsabilité publique. Lorsque la dynastie Almohade (Al-Mouwâhhidoûn) prit le dessus sur les Almoravides, elle se basa sur un retour au Coran et à la sounna, le but étant de libérer la pensée des détails juridiques. Il est clair qu’Al-Qâdî ‘Iyâd ne put s’empêcher de lutter contre ces fondements ; mais l’action qu’il mena avec les habitants de Ceuta resta vaine. Il n’eut d’autre choix que de prêter allégeance au chef almohavide Abdelmou’min Ibnou ‘Alî Al-Koûmî.

   Le grand magistrat ne vécut pas longtemps sous l’autorité almohavide puisqu’il quitta ce monde le 9 Joumâda al-âkhira (d’autres disent Ramadan) de l’an 544 H (14 octobre 1149) à Marrakech. Sa tombe située près de Bâb Ilan est encore visitée de nos jours.

   L’œuvre de cet illustre juriste a profondément renforcé les sources de l’école mâlikite. Son nom a révélé l’érudition du Maghreb, il restera à jamais l’emblème de la pluridisciplinarité dans ce qu’elle a de plus achevé ; puisse Dieu l’envelopper de Sa miséricorde.

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