Commentaire de l’aphorisme 2 (article)

Sagesses d'Assakandarî (articles)

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«إرادتُك التّجريدَ مع إقامةِ الله إياك في الأسباب مِنَ الشّهوةِ الخفِية

 وإراداتك الأسباب مع إقامته إياك في التَّجريد إنْحِطاطٌ عن الهِمَّة العَلِيّة»

   « Ta volonté d’échapper à l’état de causalité dont Allâh t’as rendu dépendant provient d’une passion cachée,

et ta volonté de t’attacher aux causes alors qu’Allâh t’a donné la possibilité de t’en émanciper est un effondrement de l’ambition élevée. »

   Cette sentence aborde l’analyse du choix des aspirants concernant deux pôles : le pôle du dénuement et le pôle de l’attachement aux causes. Le terme « التّجريد : at-tajrîd » signifie le dénuement ; l’expression «تَجرّد من ثِيابه : tajarrada min thiyâbihi » veut dire « se dévêtir » et «التَجرّد من الأسباب : at-tajarroudou mina-l-asbâb » fait référence au dénuement des causes.

   Les causes représentent les moyens dont l’être humain use pour améliorer ses conditions matérielles, vivre, apprendre ou encore voyager. Ainsi l’homme doit travailler pour assurer ses besoins vitaux ; il doit lire, fréquenter les savants, apprendre, questionner, etc. pour acquérir le savoir.

    Hormis les aptitudes intellectuelles et éthiques, celui qui aspire à cheminer vers Dieu peut être dans deux situations sociales :

– soit il ne dispose pas de moyens financiers pour assurer sa vie : ni argent, ni héritage financier, ni travail, et doit subvenir à ses besoins et ceux de ses proches ;

– soit il se trouve dans l’aisance ou n’a personne à sa charge. Il est alors prédisposé à évoluer dans le domaine du savoir et/ou de la pratique religieuse soutenue, et servir ainsi sa personne et les musulmans.

   Dans le premier cas, il est dans le contexte des causes et dans le deuxième, il est dans celui du dénuement. Dans un cas comme dans l’autre, l’aspirant doit respecter le contexte dans lequel Dieu l’a placé et cheminer conformément aux contraintes ou aux facilités qu’il rencontre.

   Quand une personne n’a pas de prédispositions intellectuelles, éthiques ou psychologiques pour progresser dans le domaine de la prédication ou celui de l’acquisition des sciences islamiques ; quand, de surcroît, elle a une responsabilité familiale avec des parents à charge, un conjoint voire des enfants, son contexte lui impose de travailler pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa famille. Si malgré cette situation, cette personne préfère s’abstenir de travailler et choisit le domaine du dénuement pour aller en quête du savoir, ou s’engager dans la voix de la prédication ou de la pratique rituelle soutenue, cela signifie qu’elle est en décalage avec sa réalité.

   Lorsque lui est posée cette question : « Pourquoi ne vas-tu pas travailler, gagner ta vie pour être en adéquation avec tes responsabilités tout en t’acquittant de tes devoirs religieux ? », elle répond : « C’est Allâh qui pourvoit aux besoins de Ses serviteurs, c’est en Lui que je place toute ma confiance, je me réfère à Lui, n’est-ce pas Lui qui est Ar-Razzâq (Le Pourvoyeur) ? N’est-ce pas Lui qui dit : “« […] Recherchez votre subsistance auprès d’Allâh […]”, [s.29 Al-‘Ankaboût (L’Araignée), v.17] ? Pourquoi irais-je courir derrière des causes pour parvenir à ce qu’Allâh m’a garanti ? Je préfère m’investir dans les études religieuses pour devenir un bon prédicateur ou imâm, et servir ma religion et mes coreligionnaires ou je préfère encore consacrer ma vie exclusivement à l’adoration rituelle. »

   À ce genre de personne, Ibnou ‘Attâ’i Allâh s’adresse en ces termes : « Ta volonté de chercher le dénuement alors que Dieu t’impose l’usage des causes provient d’une passion cachée. »

   À l’opposé, il existe une personne à qui Dieu a donné des facultés intellectuelles exceptionnelles et a facilité son éventuel engagement dans le chemin du savoir : personne ne dépend d’elle, elle possède l’intelligence, la personnalité adéquate et les connaissances nécessaires, mais lorsque la chance se présente à elle pour emprunter une voie qui la conduirait au savoir et à la prédication, elle renonce à s’y engager et préfère se diriger vers le domaine des causes. Elle préfère alors quitter le contexte bénéfique dans lequel Allâh l’a placée et s’engager dans un contexte purement profane au point de ne plus disposer des qualités qui la distinguaient des autres.

   À ce type d’individus, Ibnou ‘Attâ’i Allâh dit : « Ta volonté de t’attacher aux causes alors qu’Allâh te met dans le dénuement est un manquement à l’ambition élevée. »

   On a alors l’impression que chacune de ces deux personnes diamétralement opposées aurait dû adopter le choix de l’autre. Alors pourquoi dire que la première catégorie de personnes est motivée par la passion alors que la seconde catégorie est en deçà de ce que doit être la motivation élevée ?

L’état de dénuement

   Allâh  a placé chaque être humain dans une condition personnelle et un contexte social particuliers et Il a distribué les moyens de subsistance à toute la création. Il a demandé à l’homme de respecter les responsabilités qui lui incombent. Quant à la religion, Allâh AWJ s’est chargé de la protéger et de lui donner la pérennité en choisissant parmi Ses serviteurs ceux qui sont aptes à jouer un rôle dans ce domaine. Le Coran énonce : « Allâh choisit des messagers parmi les anges et parmi les hommes », s. 22 Al-Hajj (Le Pèlerinage), v.75.

   Le Prophète  confirme le sens de ce verset par ces dires : « Allâh envoie au début de chaque siècle à la communauté ceux qui lui rénovent Sa religion. » [Rapporté par Aboû Dâwoûd et authentifié par Al-Hâkim].

   C’est donc par la grâce d’Allâh  que de telles personnes deviennent des acteurs positifs dans le domaine de la prédication. Allâh choisit les soldats qui donneront le triomphe à Sa religion en commençant par les messagers, puis les prophètes, puis les compagnons des prophètes, puis les savants dans leurs domaines de spécialisation, puis les prédicateurs, puis les gouverneurs, puis les riches qui soutiennent par leurs financements, et enfin tous ceux et celles qui agissent dans l’ombre.

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   Pourtant, les personnes de la première catégorie, auxquelles s’adresse Ibnou ‘Atâ’i Allâh au début de son aphorisme, se sacrifient totalement et se dénuent de la vie profane pensant ainsi servir leur personne, l’Islam et les musulmans à travers un engagement adoratif soutenu, à travers la prédication ou l’acquisition du savoir. Mais, la sincérité qui leur manque, les capacités intellectuelles qui leur font défaut et/ou le tempérament inadéquat qu’elles possèdent font d’elles un lourd fardeau. Ces personnes font en effet régresser la communauté musulmane au lieu de la laisser s’élancer vers l’épanouissement qu’elle mérite grâce aux bâtisseurs que Dieu a choisis pour Sa religion.

   C’est ainsi, d’ailleurs, que certains mouvements, confréries ou tendances politico-religieuses extrémistes et fanatiques apparaissent et recrutent des personnes dont le profil correspond à leur vision erronée des choses. Malgré la divergence apparente entre les uns et les autres, ces groupes affichent un dénominateur commun : leur volonté de se dénuer des causes et de se consacrer à la religion. Différents cas de figure se distinguent :

– certains s’isolent du commun des musulmans et passent leur temps en adorations rituelles : prières, rappels, jeûne, méditation, etc. abandonnant leurs responsabilités familiales et sociale ;

– d’aucuns forment des clans et se consacrent à l’acquisition du savoir religieux technique. Ils ne s’intéressent qu’au côté apparent et juridique des adorations rituelles pensant ainsi être en conformité avec la sunna du Prophète SAW sans pour autant s’intéresser à la dimension spirituelle de ces pratiques. Ils taxent d’égarement tous ceux qui optent pour d’autres choix que les leurs ;

– d’autres s’engagent dans des mouvements où sont organisées de multiples manifestations « culturelles » islamiques sans se donner la peine de former leurs adhérents aux bases élémentaires de l’Islam et de sa pratique. Finalement, au nom de la modération et de l’appel universel à Dieu, ils finissent par tomber dans le laxisme, vidant l’Islam de toute la substance qui le distingue des autres religions !

– pendant ce temps, des membres zélés de certains groupes abandonnent toute vie communautaire, se dépouillent de l’existence et lèvent les armes dans un prétendu jihâd contre les forces du mal. Ils ne respectent aucunement les conditions et les convenances de cette noble lutte. Ils n’épargnent dans leur combat aveugle ni musulman, ni innocent, donnant ainsi aux détracteurs de l’Islam le prétexte de stigmatiser cette religion, de coloniser ses terres, de spolier ses richesses et de transgresser la liberté de ses fidèles.

   Le Prophète  a expliqué : « Allâh ne reprend pas la science en l’arrachant aux gens, mais Il la reprend en reprenant l’âme des savants jusqu’à n’en laisser aucun. Les gens mettent alors à leur tête des ignorants ; on les interroge sur certaines questions et ils donnent leur avis sans se baser sur une science. Ils s’égarent et égarent les autres. » [Rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim.]

   Ce hadîth prédit l’avènement d’une époque où, au nom de la défense de l’Islam et au nom de la prédication et de l’appel à Dieu, des ignorants s’infiltreront dans des domaines de responsabilité religieuse sans posséder les qualités requises pour mériter une telle stature. En réalité, celui qui agit ainsi a une passion cachée, celle à laquelle Ibnou ‘Atâ’i Allâh fait allusion lorsqu’il dit : « Ta volonté de chercher le dénuement alors que Dieu t’impose l’usage des causes provient d’une passion cachée » ; il s’agit de l’ostentation. Son dénuement apparent n’est en réalité qu’un leurre par lequel il essaie de camoufler ses faiblesses et ses incapacités intrinsèques. Il s’efforce ainsi de prouver à lui-même et au reste du monde qu’il est de grande valeur et qu’il mérite estime, respect et déférence de la part des autres.

   Il aurait été judicieux pour ces personnes d’adopter l’état de causalité : travailler pour gagner dignement leur vie et subvenir aux besoins de ceux qui sont à leur charge, tout en pratiquant leur religion dans le respect des obligations que Dieu a prescrites au commun des musulmans. Ainsi, ils auraient pu cheminer spirituellement sans tomber dans le dénuement total, et aider leur communauté de différentes manières ― hormis la prise de grandes responsabilités religieuses qui nécessitent des aptitudes qui leur font défaut.

   Parmi ce qui est rapporté sur le prophète ‘Îssâ (Jésus) , un échange correspond parfaitement à la sentence d’Ibnou ‘Atâ’i Allâh. Jésus demanda un jour à un homme qu’il voyait toujours retranché dans un temple et versé dans l’adoration :

« Que fais-tu tous les jours dans ce temple ?

― J’adore Dieu, répondit l’homme pieux.

― Qui subvient à tes besoins ? s’enquit ‘Îssâ.

― Mon frère.

― Et où est ton frère ? continua le prophète.

― Dans le labeur.

― Ton frère est plus adorateur que toi. »

   En effet, comment le dénué peut-il subvenir à ses besoins sans ces personnes qui travaillent ? Si tout le monde se consacrait à l’adoration ou démissionnait de son travail pour la prédication, qui subviendrait aux besoins de la communauté ? Qui soignerait les malades ? Qui bâtirait des logements ? Qui construirait des routes ? Qui extrairait les richesses de la terre ? Qui serait au service des autres pour leurs besoins vitaux ?

   L’adoration de Dieu ne se limite pas aux actes rituels ni à l’acquisition et l’enseignement des sciences islamiques, elle englobe aussi tout travail par lequel l’individu cherche à consolider l’édifice de sa société pour mériter la satisfaction divine. Chacun possède un profil personnel et social qui le prédispose à s’engager dans la sphère du dénuement, dans celle de causalité ou dans un domaine intermédiaire.

L’état de causalité

   La deuxième partie de la sentence est traduite comme suit : « Et ta volonté de chercher l’état de causalité alors qu’Allâh t’a mis dans le dénuement est un manquement à l’ambition élevée. »

   La majorité de ceux qui sont concernés par la première partie de l’aphorisme d’Ibnou ‘Atâ’i Allâh  resteront insensibles à la mise en garde qu’elle transmet. En revanche, une autre catégorie de personnes qui y sera tellement sensible, finira par choisir l’état de causalité et s’écartera du choix du dénuement, alors que le tempérament, les connaissances et la situation familiale de ces personnes-là constituent un avantage indéniable en faveur de leur engagement dans le dénuement. Cette deuxième partie de l’aphorisme établit donc un équilibre en énonçant l’inverse de ce qu’exprime la première partie.

   Certaines personnes grandissent dans des familles où le niveau de pratique religieuse et le savoir accumulé leur permettent d’acquérir de bonnes compétences et une excellente éthique. Ces personnes héritent tout naturellement des qualités de leurs parents ou de leurs proches et sont en mesure de les parfaire. Il est possible que le contexte social dans lequel ils évoluent leur soit favorable de sorte qu’ils n’ont pas besoin de travailler dès leur jeune âge, les ressources de leurs parents étant suffisantes pour tous. D’autre part, il se peut qu’ils soient encore jeunes et non mariés, qu’ils possèdent l’intelligence, la sagesse et les capacités intellectuelles pour devenir des érudits ou des acteurs influents dans le domaine de la prédication.

   D’ailleurs, dans l’histoire de l’Islam, la plupart des érudits ont bénéficié de qualités personnelles et d’un contexte social favorable qui leur ont permis de devenir des savants. Cette facilité ne fait pas forcément référence exclusivement aux moyens matériels, mais concerne aussi leur environnement familial : des parents qui les poussaient au savoir ou des savants qui ont découvert leur intelligence et les ont accompagnés dans l’enseignement (cas de l’imâm An-Nawawî), des gouverneurs ou des amis qui leur dispensaient un salaire ou des donations (cas de l’imâm Mâlik), un travail qui leur donnait une rentrée régulière d’argent pour se consacrer à la science (cas de l’imâm Aboû Hanîfa).

   S’ils n’avaient pas fait le choix du dénuement, plusieurs hommes et femmes qui ont positivement marqué l’histoire de l’Islam auraient sombré dans l’anonymat après leur décès, comme c’est le cas de la majorité des musulmans. Si des érudits tels qu’Al-Boukhârî, Mouslim, At-Tirmidhî, etc. n’avaient pas choisi le dénuement et l’investissement total pour la science, les musulmans n’auraient pas profité du travail exceptionnel qu’ils ont accompli dans le domaine de la compilation et de l’authentification du Hadîth. Si des sommités telles que l’exégète At-Tabarî, An-Nawawî et Ibnou Taymiya s’étaient mariés et qu’ils avaient dû s’engager dans l’état de causalité pour subvenir aux besoins de leur famille, ils n’auraient pas été en mesure de laisser le riche héritage scientifique qu’ils ont légué à la communauté. Bien entendu, ce fut un choix de leur part de ne pas se marier puisqu’en contre partie, ils savaient qu’ils pouvaient noblement contribuer à l’enrichissement intellectuel et spirituel de la communauté. Mais ce choix ne peut pas être celui de la grande majorité de musulmans ni même celui de plusieurs savants parmi eux.

   Allâh  a pourvu certaines personnes de multiples qualités favorisant leur engagement dans le dénuement et leur investissement dans la religion. Si ces individus préfèrent plutôt se consacrer à la vie profane comme la majorité des gens et se contentent d’acquérir et de pratiquer un minimum de savoir islamique, c’est donc à elles que s’adresse cette deuxième partie de la sentence : « ta volonté de chercher l’état de causalité alors qu’Allâh t’a mis dans le dénuement est un manquement à l’ambition élevée. »

   Allâh  dit : « Les croyants n’ont pas à quitter tous leurs foyers. Pourquoi de chaque clan quelques hommes ne viendraient-ils pas s’instruire dans la religion pour pouvoir à leur retour, avertir leur peuple afin qu’ils soient sur leur garde ? », s.9 At-Tawba (Le Repentir), v.122. Celui qui possède les qualités et les vertus requises ― pour être un candidat à cette noble responsabilité citée dans ce verset ― ne doit pas limiter ses ambitions au domaine de causalité. Il doit au contraire choisir la voie du dénuement pour développer ses capacités et les mettre au service de l’Islam et des musulmans. Il aura alors l’immense chance de rejoindre la caravane des privilégiés ! Le Prophète  ne dit-il pas : « Celui pour qui Dieu veut du bien, Il lui donne la compréhension de la religion » ? [Rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim.]

L’état intermédiaire

   Les musulmans et les nouvelles générations parmi eux ont besoin de plusieurs guides qualifiés dans différents domaines pour s’épanouir dans les sociétés modernes. Dieu a permis à certains croyants d’avoir les compétences qui leur permettent d’aider leurs coreligionnaires et de renforcer l’édifice islamique ― surtout dans un contexte où l’Islam est menacé. Pourquoi ces personnes ne choisiraient-elles pas une situation intermédiaire entre le dénuement et l’état de causalité pour s’investir activement pour l’Islam ?

   Il reste assez de temps au fidèle qui se trouve dans le contexte de causalité pour assurer ses devoirs religieux ― communs à tous les musulmans ―, et s’engager selon ses capacités et à sa juste valeur dans un dénuement limité. Cette conciliation équilibrée entre les deux sphères définies par Ibnou ‘Atâ’i Allâh permet au commun des musulmans à la fois de subvenir aux besoins de sa famille et de participer activement au bien-être de sa communauté. Aujourd’hui, la prédication islamique n’est plus l’apanage des imâms, des prêcheurs ou des savants, elle prend des formes diverses qui ne concernent pas seulement les sciences religieuses. De multiples secteurs d’activités relevant de la causalité requièrent des compétences spécifiques utiles à l’Islam. Le musulman qualifié qui recherche la satisfaction divine et non la reconnaissance humaine présente le profil idéal dans son domaine. Ainsi, celui qui maîtrise les moyens de communication modernes pourra contribuer à la propagation de l’Islam à travers ces outils ; le médecin musulman qui prodigue gracieusement ses soins aux nécessiteux devient un prédicateur facilitant le cheminement vers Dieu aux plus démunis ; l’expert musulman en maçonnerie donnera le meilleur de lui-même pour la construction des mosquées ; le professionnel du tourisme qui se spécialise dans le pèlerinage ou dans des voyages conformes aux valeurs de l’Islam participera au bien-être des voyageurs ; etc. En réalité, tout musulman dont les compétences peuvent concourir à l’amélioration de la condition des musulmans ou contribuer à une meilleure compréhension de l’Islam est invité à mettre ses qualités à disposition de sa religion.

   Celui qui fait ce choix peut continuer à travailler, tout en se contentant d’un métier qui peut-être lui rapportera un salaire modeste, mais qui lui permettra de jouer un rôle positif au sein de la communauté.

   Le cas de celui qui dispose de temps libre est également intéressant. Sa disponibilité s’explique par son départ en retraite, ou fait suite à une maladie ne lui permettrait plus de travailler. Cette personne continue de gagner de quoi vivre décemment, et réunit les atouts pour servir sa religion.

   Chaque musulman doit étudier le contexte dans lequel Dieu l’a placé et choisir la manière avec laquelle il peut servir sa religion : dénuement ou état de causalité, ou encore une situation intermédiaire entre les deux. L’essentiel est qu’il ne s’acharne pas à produire ce qui n’est pas de son ressort. Le Coran va dans ce sens : « Et dis : “Mon Seigneur, fais que j’entre par une entrée de vérité et que je sorte par une sortie de vérité, et accorde moi de Ta part un pouvoir bénéficiant de Ton secours.” », s.17 Al-Isrâ’ (Le Voyage nocturne), v.80.

   Certains disent qu’ils sont capables de modifier leur contexte, de changer leur faiblesse en force et leur ignorance en érudition. D’autres diront qu’ils peuvent concilier les deux tout en s’investissant intégralement dans les deux états. À ces derniers, Ibnou ‘Atâ’i Allâh As-Sakandarîr s’adresse dans sa troisième sentence et dit : « À travers les remparts des décisions divines, ne passe aucune force psychique préactive. »

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