(7) Les grands signes de la fin du monde (1/2)

Itinéraire vers l'au-delà (articles)

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   La majorité des petits signes sont déjà apparus, les grands restent à venir : le Mahdi, l’antéchrist, la descente d’ʻIssa (Jésus) fils de Maryam (Marie), Ya’joûj et Ma’joûj (Gog et Magog), l’apparition de la bête, le lever du soleil à l’Ouest, le vent qui retirera l’âme des musulmans et le feu du Yémen.

L’antéchrist (al-massîh ad-dajjâl) :

   Houdhayfa Ibnou Ousayd Al-Ghifârî raconte : « L’Envoyé de Dieu vint au devant de nous, tandis que nous nous entretenions de l’Heure. Il nous demanda :
ʺ De quoi parlez-vous ?
— De l’Heure, ô Messager de Dieu ! répondîmes-nous.
— Elle n’aura pas lieu tant que vous n’aurez pas vu dix signesʺ, dit-il.
Et il cita : la fumée ; l’antéchrist ; la bête ; le lever du soleil à l’Occident ; le retour de Îssâ fils de Maryam ; Ya’joûj et Ma’joûj ; trois tremblements de terre, le premier en Orient, le second en Occident, le troisième dans la péninsule arabe ; et il mentionna enfin le feu qui se déclarera au Yémen entraînant les gens vers le lieu de rassemblement final. » (Dans une autre version, il est dit : « […] un feu sortant des entrailles d’Aden et qui poussera les gens[…] »).

  Mouslim, Aboû Dâwoûd et At-Tirmidhî rapportent ce récit de Fâtima Bintou Qays : elle priait derrière l’Envoyé de Dieu et elle se trouvait dans le rang des femmes juste après les hommes. Lorsque l’Envoyé de Dieu a achevé sa prière, il s’assit sur le minbar en riant et dit :
« Que chacun de vous demeure à l’endroit où il a prié !… Savez-vous pourquoi je vous ai réunis ?
— Dieu et Son Envoyé le savent mieux, répondit l’assistance.
— Par Dieu ! Je ne vous ai rassemblés ni pour vous effrayer ni pour vous faire plaisir, mais Tamîm Addârî, qui était chrétien avant d’avoir pactisé avec vous, puis être devenu musulman, m’a fait un récit corroborant ce que je vous ai déjà dit au sujet de l’antéchrist. Il m’a en effet raconté qu’il était monté à bord d’un navire en compagnie de trente hommes de Lakhm et de Joudhâm. Un mois durant, la mer ballotta le navire et le fit dériver vers une île. Empruntant des canots, ils débarquèrent sur le lieu. Là, ils rencontrèrent une bête si velue que l’on ne distinguait guère la tête de la croupe. Ils l’interpellèrent :
ʺMalheur à toi ! Qui es-tu ?
— Je suis l’espionne.
— Et qui est donc l’espionne ?
— Ô gens ! Allez donc trouver cet homme dans ce couvent, car il doit être impatient d’avoir des nouvelles de votre part !ʺ »
Fâtima Bintou Qays précise qu’à ce moment-là, le Prophète donna la parole à Tamîm Addâri : « Quand elle nous a parlé de cet homme, nous avons cru qu’elle était une diablesse, aussi nous nous sommes rapidement rendus au couvent. Nous y avons trouvé un homme d’une taille telle que nous n’en avions jamais vu auparavant, couvert de chaînes, les mains attachées à la nuque et les fers entravant ses genoux jusqu’aux chevilles. Nous lui demandâmes :
ʺ Malheur à toi ! Qui es-tu ?
— Vous avez pu venir jusqu’à moi ? s’étonna-t-il. Qui êtes- vous donc ?
— Nous sommes des Arabes qui ont malencontreusement pris la mer alors qu’elle était déchaînée ; elle nous a ballottés durant un mois avant de nous conduire vers ton île, où nous avons débarqué en canots. Nous y avions rencontré une bête si velue que l’on ne pouvait différencier le museau de la croupe. Lorsque nous lui avions demandé qui elle était, elle nous a dit être l’espionne. C’est elle qui nous a conseillés de venir te trouver au couvent, en ajoutant que tu étais impatient d’avoir des nouvelles de notre part. Nous sommes partis précipitamment à ta rencontre, car nous la craignions : rien ne nous prouvait en effet qu’il ne s’agissait pas d’une diablesse !
— Donnez-moi des nouvelles de la palmeraie de Bayssan.
— Que veux-tu en savoir ?
— Ses palmiers sont-ils toujours productifs ?
— Oui, répondîmes-nous.
— Bientôt ils ne donneront plus rien, affirma-t-il. Donnez-moi des nouvelles du lac de Tabariya (Tibériade) !
— Que veux-tu en savoir ? demandâmes-nous.
— Coule-t-il encore ?
— Certes, et ses eaux sont abondantes.— Bientôt il sera sec, reprit-il. Que savez-vous de la source de Zoughâr ? demande-t-il encore.

— Que veux-tu en savoir ?
— A-t-elle encore de l’eau et les habitants irriguent-ils leurs terres avec ?
— Oui, répondîmes-nous, son eau est abondante et les habitants de Zoughâr l’utilisent encore pour l’irrigation.
— Donnez-moi des nouvelles du Prophète illettré, qu’a-t-il fait ?
— Il est parti de la Mecque et s’est établi à Yathrib [Médine].
— Les Arabes l’ont-ils combattu ?
— Oui, répondîmes-nous.
— Qu’a-t-il fait d’eux ?
— Il a dominé tous les Arabes des environs et ils lui ont obéi.
— Cela est déjà arrivé ? interrogea-t-il.
— Oui, dîmes-nous.
— Il vaut mieux pour eux qu’ils lui obéissent, reprit-il. Je vais vous dire maintenant qui je suis. Je suis le messie [c’est-à-dire l’imposteur, l’antéchrist, une caricature du véritable Messie], et j’aurai bientôt la permission de me manifester. Je parcourrai la terre pendant quarante nuits, et il n’est de cité dans laquelle je ne rentrerai, exceptées la Mecque et Médine qui me seront toutes deux interdites : chaque fois que je voudrais entrer dans ces deux villes, un ange tenant un sabre dégainé m’y attendra pour me repousser ; chaque quartier de la ville sera gardée par un ange sentinelle.ʺ »
A cet instant, le Prophète frappa de son bâton sur le minbar et s’exclama :
« Ceci est Tayba ! Ceci est Tayba ! Ceci est Tayba !
Il désignait ainsi Médine.
— Ne vous avais-je pas entretenu de tout ceci ?
— Certes, répondirent les gens.
— Ce qui m’a plu dans le récit de Tamîm, c’est qu’il vient confirmer le récit que je vous avais fait, notamment à propos de Médine et de la Mecque. »Et Fâtima Bintou Qays ajoute que c’était ce qu’elle avait retenu du Messager d’Allâh .

   La grand-mère de Samoura restitue cette parole du Prophète qui donne d’autres précisions sur l’antéchrist : « L’antéchrist est borgne de son œil gauche qui est recouvert d’une corne épaisse. Il guérira les lépreux et les muets, il ressuscitera les morts. Il prétendra : « Je suis votre seigneur ! ». Celui qui demandera la protection de Dieu en disant : « Dieu Seul est mon Seigneur ! », et cela jusqu’à sa mort, ne sera victime ni du châtiment, ni de la sédition. Quant à celui qui succombera en disant à l’antéchrist : « Tu es mon seigneur ! », celui-là sera victime de la sédition. Il restera sur Terre autant qu’il plaira à Dieu, puis ʻÎssâ viendra de l’Orient pour confirmer ma mission, il se soumettra à l’Islam ; Il tuera l’antéchrist. » (Mentionné par At-Tabarânî).

   Le Messager d’Allâh dit : « L’antéchrist apparaîtra en Orient, dans une terre nommée Khorâsân et il sera suivi par des peuples au faciès semblable à des boucliers martelés. » (Rapporté par Ahmad et At-Tirmidhî).

   « En vérité, Dieu ne vous est pas étranger et Il n’est pas borgne. Or, le messie imposteur est borgne de l’œil droit et son œil gauche est comparable à un raisin sec. » (Al-Boukhâri et Mouslim).

   « L’antéchrist approchera de Médine, mais il lui sera interdit d’entrer dans les quartiers de la ville, et il s’établira dans les marécages situés aux abords. Un homme, qui sera ce jour-là le meilleur d’entre eux [les Médinois] se portera au devant de lui et lui dira : ʺJ’atteste que tu es l’antéchrist dont l’Envoyé de Dieu nous a déjà entretenu !ʺ L’antéchrist s’adressera à l’assistance : ʺEt si je tuais celui-ci, puis je le ressuscitais, douteriez-vous de la chose ?ʺ ʺNon !ʺ, répondront les gens. Alors il le tuera, puis le ressuscitera. Mais la victime s’exclamera : ʺ Par Dieu, nul en ce jour ne sait mieux que moi ce qu’il faut penser de toi !ʺ L’antéchrist cherchera à le trucider à nouveau, mais il n’aura plus le pouvoir de s’en emparer. » (Mentionné par Al-Boukhârî et Mouslim, d’après Aboû Sa’îd)

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Médine la lumineuse

   An-Nawwâs Ibnou Sam’ân raconte ce dialogue entre le Messager de Dieu et ses Compagnons :

   « Ce n’est pas l’antéchrist que je crains le plus pour vous. S’il vient et que je suis parmi vous, je le confondrai pour vous. S’il apparaît et que je ne suis plus parmi vous, il se confondra lui-même et Dieu me remplacera auprès de tous les musulmans. C’est un jeune homme aux cheveux crépus, l’œil droit éteint. Je pourrais le comparer à Abdel ʻOuzzâ Ibnou Qatn. Que celui d’entre vous qui le rencontre lise, pour s’en préserver, les premiers versets de la sourate « La caverne ». Il arrivera par une route située entre l’Irak et le Châm. Il sèmera la corruption de toute part. Ô serviteurs de Dieu ! Faîtes preuve de fermeté !
— Ô Envoyé de Dieu ! Combien de temps demeurera-t-il sur cette terre ?
— Quarante jours, répondit le Prophète. Un jour comme une année, un jour comme un mois, un jour comme une semaine, et le reste semblable à nos jours ordinaires.
— Ô Envoyé de Dieu ! Pour ce qui est de la journée qui sera longue comme une année, les cinq prières seront-elles suffisantes ?
— Non, répondit-il. Il vous faudra faire des estimations.
— Ô Envoyé de Dieu ! A quelle vitesse se déplacera-t-il à la surface de la terre ?
— Il se déplacera comme la pluie balayée par le vent. Il se portera au devant d’un pays et invitera les gens [à croire en lui] ; ils l’agréeront, accédant ainsi à sa demande. Il ordonnera au ciel de pleuvoir, à la terre de faire pousser des plantes, et leur bétail reviendra du pré plus gras qu’il ne l’était auparavant, les pis plus gonflés qu’ils ne l’ont jamais été, et la croupe plus large. Puis il se présentera devant une autre nation et en invitera les habitants [à croire en lui]. Comme ils refuseront de l’écouter, il les quittera et, au matin, ils se réveilleront victimes de la sécheresse, et dans le dénuement le plus total. L’antéchrist passera ensuite devant des ruines et leur ordonnera : « Faîtes sortir vos trésors ! ». Et les trésors le suivront, tel un essaim de faux-bourdons. Puis il appellera un jeune homme dans la force de l’âge et le coupera en deux avec son sabre, après lui avoir assené un coup aussi précis qu’une flèche ayant atteint sa cible ; ensuite, il appellera le jeune homme qui arrivera, en riant, le visage rayonnant. (…) ».

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  L’antéchrist est une véritable épreuve et tentation : le Prophète dissuade les musulmans, s’ils venaient à en apprendre l’apparition, de s’en approcher par curiosité ou en pensant pouvoir lui résister ; car en vérité, il est redoutable, et les musulmans risquent fort de basculer dans son camp par faiblesse.

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