(5) Les supplices de la tombe

Itinéraire vers l'au-delà (articles)

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   Les supplices de la tombe sont une réalité, et leur preuve se trouve dans le Coran : « Ils seront présentés au feu nuit et jour. Et le jour où l’heure sonnera, faîtes subir aux pharaons le châtiment le plus dur ! », s.40 Al-Ghâfir (Celui Qui pardonne), v.46.

   Le Messager d’Allâh avait l’habitude de répéter à plusieurs reprises, après chaque prière, la supplique suivante : « Dieu ! Je me réfugie auprès de Toi contre les supplices de la tombe, contre les calamités de la vie et contre celles de la mort. »

   Dans un long hadîth rapporté par Al-Hâkim et authentique selon les conditions d’Al-Boukhârî et Mouslim, le Prophète Mouhammad a décrit le devenir du croyant et de l’incrédule après la mort : « Lorsque le croyant arrive au bout de sa vie, Allâh lui envoie des anges, au visage aussi lumineux que le soleil, portant son linceul et du parfum. Ils s’assoient face à lui, et dès l’instant où l’âme a quitté son corps, les anges entre ciel et terre et ceux des cieux prient pour lui. Les portes du ciel s’ouvrent alors, et chacune d’entre elles espère que l’âme de ce croyant la franchisse. Quand ils montent avec son âme, les anges disent à Dieu :  » Ô Dieu ! Ton serviteur untel. » Dieu répond : « Faites-le s’en retourner et montrez-lui ce que Je lui ai réservé de Ma bonté et de Ma générosité, car Je lui ai promis : c’est de la terre que Nous vous avons créés, et c’est vers elle que Nous allons vous retourner. »

   Le défunt entend alors le bruit de leurs chaussures [de ceux qui ont suivi le cortège funéraire] quand ils rebroussent chemin. Ensuite on lui dit : « Qui est ton Seigneur ? Quelle est ta religion ? Qui est ton prophète ? », il répond : « Mon Seigneur est Allâh. Ma religion est l’Islam. Et mon Prophète est Mouhammad . » Les anges le réprimande d’une manière abominable, et c’est là la dernière calamité qu’affronte le mort, jusqu’à ce qu’il réitère sa réponse. Il entend alors une voix lui dire : « Tu as tout à fait raison ! » ; c’est ici l’explication du verset : « Dieu affermit les croyants par une parole ferme dans la vie présente et dans l’au-delà. » Ensuite quelqu’un avec un visage agréable, bien parfumé et bien vêtu, se présente au défunt et lui dit : « Dieu t’annonce Sa miséricorde et le paradis avec un bonheur éternel. », le trépassé répond : « Que Dieu t’annonce une bonne nouvelle ! Qui es-tu ? » ; l’autre lui répond : « Je suis tes bonnes œuvres. J’atteste que tu te précipitais vers l’obéissance à Dieu, et que tu retardais la désobéissance. Que Dieu te récompense ! » Puis il entend une voix commander : « Apprêtez-lui un lit du paradis, et ouvrez-lui une porte vers le paradis ! ». Le mort supplie alors :  » Dieu, rapproche l’Heure de la Résurrection, afin que je retrouve ma famille ! « En revanche, lorsque le défunt est un incrédule, des anges habillés de feu l’effraient. Quand son âme sort du corps, tous les anges le maudissent et aucune porte du paradis ne souhaite qu’elle la franchisse. Quand l’âme parvient au plus haut des cieux, les anges s’adressent à Dieu :  » Dieu ! C’est Ton serviteur untel. Ni la terre, ni les cieux ne veulent l’accepter. « , Dieu leur répond :  » Faites-le s’en retourner ! Qu’il voit ce que Je lui ai promis comme châtiment !  » Les anges présentent au trépassé les trois questions, il répond :  » Je ne vois pas ! « .

   Un esprit à l’aspect dégoûtant et à l’odeur répugnante lui apparaît alors :  » Je suis tes mauvaises œuvres ! J’atteste que tu te précipitais pour faire le mal, et que tu tardais à accomplir le bien. » L’apparition se transforme en homme aveugle et sourd, serrant une massue en métal, que les djinns et les humains, même s’ils s’unissaient, ne pourraient soulever. Elle frappe le mort entre les yeux jusqu’à ce que, tels les grains de terre, il s’effrite. Puis elle reprend sa forme initiale et frappe à nouveau d’un coup, dont le bruit est entendu par toutes les créatures, exceptés les humains et les djinns. Une voix retentit alors : « Etendez-lui une couche en enfer, et ouvrez-lui une issue vers l’enfer. »»

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   Aboû Hourayra relate que le Prophète a apporté une précision sur les deux anges qui mèneront l’interrogation dans la tombe : « Quand le défunt est enterré, deux anges bleu noir se montrent à lui, l’un se prénommant Mounkar et l’autre Nakîr, et lui demandent : « Que disais-tu sur cet homme ? « , il répond :  » Je disais ce qu’ils disaient, qu’il est le serviteur de Dieu et Son Messager. J’atteste qu’il n’y a de Dieu qu’Allâh et que Mouhammad est Son Prophète.  » ; ils rétorquent :  » Nous savions que tu disais cela ! » »

   Ibnou ‘Omar rapporte ces paroles de l’Envoyé de Dieu : « Lorsque l’un de vous meurt, sa destination lui est présentée jour et nuit. S’il fait partie des gens du paradis, sa place sera au paradis ; s’il fait partie des gens de l’enfer, sa place sera en enfer. On lui dira : « Voici ta place jusqu’à ce que Dieu te ressuscite ! » ».

    Lorsqu’il s’agissait de l’âme de l’incrédule devant laquelle toutes les portes des cieux se ferment, le Prophète faisait référence à un verset coranique : « Pour ceux qui traitent de mensonge nos enseignements, et qui s’en écartent par orgueil, les portes du ciel ne leur seront pas ouvertes et ils n’entreront au paradis que lorsque le chameau traverse le chas d’une aiguille. », s.7 Al-A‘râf (Les Murailles) , v.40.

   De même, quand Dieu ordonne aux anges de faire réintégrer le corps à l’âme impie, le Messager d’Allâh cite le Coran : « Quiconque donne des associés à Allâh, c’est comme s’il tombait du haut du ciel et que les oiseaux le happaient, ou que le vent le précipitait dans un abîme très profond. », s.22 Al-Hajj (Le Pèlerinage) , v.31.

   Dans un hadîth rendu authentique par Al-Albânî, et rapporté par Ibnou Mâjah, le Prophète dit : « L’homme égaré s’assoit dans sa tombe dans un état d’affliction et d’angoisse, et on lui demande :  » Comment as-tu vécu ? « , il répond :  » Je ne sais pas !  » ; on lui dit :  » Qui est cet homme ? « , il rétorque :  » Je disais ce que les gens disaient.  » ; et on lui ouvre un accès de sa tombe vers le paradis, mais dès qu’il aperçoit sa splendeur et ce qu’il contient, on lui lance :  » Regarde ce que Dieu t’a interdit !  » Ensuite, on lui ouvre un accès vers l’enfer, il regarde les atrocités qui l’attendent, et on lui dit :  » Voici ta place : tu as vécu dans le doute, tu es mort dans le doute, et tu seras ressuscité dans le doute !  » ».

   Les traditions prophétiques ont abondamment abordé des tourments physiques de la tombe, plus effrayants les uns que les autres.

   Soumra Ibnou Joundoub rapporte le hadîth dans lequel le Messager d’Allâh racontait un rêve qu’il avait fait — c’était aussi son habitude de demander à ses compagnons de révéler le contenu des leurs : « Cette nuit deux hommes m’ont visité et m’ont dit :  » Viens avec nous !  » ; je les ai suivis et nous sommes arrivés devant un individu qui était allongé et au niveau de la tête duquel un autre se tenait et brandissait une grosse pierre qu’il fracassait dessus. Et pendant que la tête reprenait sa forme initiale, le deuxième homme se ressaisissait de la pierre et refrappait la tête avec. Je m’exclamai :  » Gloire à Allâh ! Qui sont ces deux hommes ? » ; ils me répondirent : « Partons de là !  » Puis nous avons trouvé un homme étendu sur le dos, un autre lui tirant la lèvre supérieure, le nez et les yeux vers la nuque. Pendant que la lèvre supérieure se remettait en place, ils agissaient à l’identique avec la lèvre inférieure. Ils répétaient inlassablement cela. Et moi de m’étonner à nouveau : « Gloire à Allâh ! Qui est cet homme ? » ; ils me répondirent : « Partons de là ! » Ensuite, nous avons progressé vers un édifice semblable à un entonnoir, nous entendîmes des cris d’effroi et vîmes des hommes et des femmes nus au-dessous desquels il y avait des flammes : elles leur parvenaient jusqu’à les brûler. Je m’écriai : « Gloire à Allâh ! Qui sont ces gens ? » ; ils dirent : « Partons de là ! » Dès lors, nous avons atteint un fleuve rouge sang, et nous aperçûmes un quidam qui nageait. A chaque fois qu’il parvenait à la rive opposée, un homme lui déversait un tas de pierres dans la bouche. Je dis : « Gloire à Allâh ! Qui est cet homme ? » ; ils me rétorquèrent : « Partons de là ! » Nous rencontrâmes un individu extrêmement hideux, d’une laideur inimaginable. Il a allumé un feu et tournait autour. Je questionnai : « Qui est cet homme ? » ; ils me dirent : « Partons de là ! » C’est alors que nous nous sommes dirigés vers un jardin couvert de hautes herbes et de fleurs. A l’intérieur de ce jardin, il y avait un homme d’une taille colossale, au point que je n’entrevoyais pas sa tête qui était dans le ciel. Enormément d’enfants l’entouraient. Je demandais : « Qui est cet homme, et qui sont ces enfants ? » ; ils dirent : « Partons de là ! « Nous aboutîmes à un arbre gigantesque, d’une envergure et d’une beauté dépassant l’imagination. Ils me dirent :  » Escalade-le ! « , et lorsque nous parvînmes aux cimes, nous vîmes une ville bâtie de briques en or et en argent alternées. Nous sommes arrivés à la porte de la ville, et on nous l’a ouverte. Des hommes, dont une moitié du corps était belle et l’autre laide, nous accueillirent. Ceux qui m’accompagnaient leur commandèrent :  » Jetez-vous dans le fleuve !  » Je vis un fleuve immense à l’eau aussi blanchâtre que le lait. Les hommes y plongèrent et en ressortirent avec l’hideuse moitié de leur corps dépouillée de sa disgrâce. Mes accompagnateurs m’informèrent alors :  » Voici le paradis « Eden », et voici ta place !  » ; j’ai levé mes yeux et vis un palais suspendu comme un nuage. J’ai alors réclamé :  » Laissez-moi y accéder ! « , ils me répondirent :  » Pas maintenant, ce sera ta demeure plus tard. Et dès à présent, nous allons t’expliquer ce que tu as vu : l’individu à qui on fracassait la tête est un homme à qui on a donné le Coran et qui l’a refusé ; en outre, il dort quand il faut accomplir la prière obligatoire. Le quidam, à qui on étirait les lèvres, est quelqu’un qui profère et répand aux alentours des mensonges. Les hommes et les femmes, que l’on calcine dans l’entonnoir, sont des fornicateurs et des fornicatrices. Le nageur, à qui on fait engloutir des pierres, est un consommateur d’usure. L’hideux et effrayant personnage qui allume le feu et tourne autour est Mâlik, le gardien de l’enfer. Le géant est Ibrahîm entouré des enfants morts dans cet état. Quant aux hommes hybrides, ce sont ceux qui ont mélangé des bonnes et des mauvaises œuvres, et Dieu leur a pardonné. » »

   Parmi les causes des souffrances de la tombe, le Prophète informait : « Une grande partie du châtiment de la tombe est du fait que l’on ne se protège pas des éclaboussures de l’urine. » ; et passant devant deux sépultures : « Ces deux morts sont en train d’être châtiés, l’un pour médisances, et l’autre pour ne pas s’être protégé des éclaboussures de l’urine. »

   En faut-il davantage pour convaincre son cœur à suivre le droit chemin avant que l’inéluctable ne survienne… à l’improviste, et qu’aucun sursis ne soit accordé pour éviter la damnation éternelle ?

   La vie est un don incommensurable qu’il serait profitable d’exploiter au maximum pour gagner la proximité d’Allâh … car la mort rôde…

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