(20) L’incident de la calomnie

Biographie du Messager

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La cité-Etat de Médine s’organisait petit à petit et les musulmans implantaient leur influence progressivement dans la région.  L’animosité envers la nouvelle religion demeurait forte de la part des polythéistes et avait fini par déteindre sur les tribus juives de Médine.


Cependant, l’éviction définitive de la tribu des Banou Nadîr et le sort réservé aux Banou Qoraydha pour leur traitrise permettaient à l’Islam d’établir de nouvelles normes de cohabitation intercommunautaires. 

   Après la bataille de la tranchée, la jeune communauté retrouva ses habitudes et poursuivait sa formation auprès du Prophète. L’enseignement de l’Islam passait bien évidemment par la révélation des versets et les commentaires du Messager, mais certains événements participaient également à la transmission des bonnes mœurs et au perfectionnement des comportements.

Les hypocrites passent à l’action

  A cette époque, Médine comptait environ sept cents hypocrites. La raison de leur duplicité datait de cinq ans auparavant. En effet, juste avant d’accueillir le Prophète, les Médinois s’apprêtaient à couronner ‘Abdoullâh Ibnou Oubayy Ibnou Saloûl et lui donner les rênes de la cité. Mais l’idée fut abandonnée à la venue de l’Envoyé d’Allâh et le futur chef déchu en garda une rancune profonde. Ainsi, ‘Abdoullâh et ses partisans ont ouvertement manifesté leur animosité envers le Messager jusqu’à la bataille de Badr. Après cet événement charnière cette  communauté d’hypocrites se convertit à l’Islam tout en affichant une fausse admiration vis-à-vis du Prophète. Suite à la bataille de la tranchée, ces pseudo-musulmans sournois tentèrent de porter préjudice au Messager en attaquant son honneur de front. Mais voyons plutôt comment la situation s’installa et impliqua l’ensemble de la communauté.

   De retour de guerre avec son armée, le Prophète stationna ses troupes près d’un puits. Une dispute éclata entre un des serviteurs de ‘Omar Ibnou-l-Khattâb et l’un de ceux d’un Ançâr. Les deux hommes élevèrent le ton si bien que tous entendirent le premier crier « Ô les Mouhâjiroûn, à moi ! » et le second appeler « Ô les Ançâr, à moi ! »

La querelle se généralisa dans le bataillon, mais le Prophète, courroucé, intervint rapidement : « Vous retournez à vos habitudes de la jâhiliya, alors que je suis parmi vous ? Laissez cela, c’est de la puanteur ! »

   De nombreux hypocrites avaient participé à l’expédition et cet incident était l’occasion rêvée pour ‘Abdoullâh Ibnou Oubayy Ibnou Saloûl de semer la zizanie parmi les Ançâr : « Voyez-vous comment nous les avons reçus chez nous et comment ils nous le rendent aujourd’hui ? Je ne vois de meilleur exemple de Mouhammad que celui qui dit « Tu fais engraisser ton chien pour qu’il te mange. » Par Allâh, si nous retournons à Médine, le plus puissant [lui-même] en fera assurément sortir le plus humble [le Messager]. » Ces propos rapportés mirent le Prophète hors de lui et ‘Omar était prêt à exécuter cet hypocrite, mais les choses n’étaient malheureusement pas si simples, comme l’énonça l’Envoyé d’Allâh : « Ô ‘Omar, je n’aimerais pas que les Arabes disent que Mouhammad tue ses compagnons. »

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La calomnie à l’endroit de ‘Â’icha

    Le Prophète choisissait au sort une de ses épouses avant de partir en expédition. A l’occasion de cette sortie, c’est ‘Â’icha qui fut désignée pour l’accompagner. Ceci montre avec quelle équité le Messager traitait ses femmes, et qu’il n’hésitait pas à les emmener avec lui lorsqu’il comptait sur une victoire certaine ; si la situation présentait des dangers manifestes, ses épouses ne l’accompagnaient pas.

   Cette expédition eut lieu après la révélation des versets relatifs au hijab, donc ‘Â’icha voyagea voilée dans un palanquin, à l’abri des regards. Au retour, lorsqu’il fut donné l’ordre de lever le camp – dernière étape avant Médine – l’épouse du Prophète s’éclipsa pour se soulager ; mais en rejoignant le groupe, elle s’aperçut que son collier était tombé. Elle retourna sur ses pas, tandis que ses porteurs avaient replacé le palanquin sur le chameau, pensant qu’elle se trouvait à l’intérieur. A cette époque les femmes ne mangeaient que rarement à leur faim…

   Lorsqu’elle retrouva son bijou, la caravane était déjà partie, laissant la jeune épouse seule. Elle s’assit sur place et attendit, pensant qu’ils finiraient par remarquer son absence et qu’ils reviendraient la chercher. La fatigue s’empara de la jeune femme qui finit par s’endormir.

    C’est une voix masculine qui sortit ‘Â’icha de sa torpeur : « Lâ hawlâ wa lâ qouwwata illâ billâhi !» (ou bien « Nous sommes à Allâh et c’est à Lui que nous retournons ! ») Safwâne Ibnou- l-Mou‘attil était chargé par le Prophète de surveiller les arrières de l’armée et de porter secours aux retardataires. Lorsqu’il vit l’épouse du Prophète, il poussa sa chamelle à s’accroupir devant elle, et quand ‘Â’icha fut installée, il tira la monture pour rejoindre le reste du groupe. La jeune femme raconta plus tard que ce Compagnon ne prononça pas un mot et qu’il ne se retourna à aucun moment.

    ‘Abdoullâh Ibnou Oubay Ibnou Saloûl les aperçut en premier ; très inspiré, il se mit à lancer des insinuations fallacieuses qui se répandirent comme une traînée de poudre dans les rangs de l’armée, si bien qu’une fois à Médine, toute la cité était au courant. Quoi de plus jouissif pour les hypocrites que de semer le trouble et la confusion dans le foyer du Prophète ?

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Des réactions variées

    Les rumeurs circulèrent durant un mois complet, ce qui divisa les Médinois en quatre catégories de personnes. La majorité des habitants avait un avis mitigé et ne savait que penser de cette affaire. Une minorité d’entre eux démentit les faits catégoriquement à l’instar d’Aboû Ayoûb qui demanda à sa femme : « Dis-moi, Oum Ayoûb, si tu étais à la place de ‘Â’icha, aurais-tu fais ce qu’ils prétendent qu’elle a fait ? » Ce à quoi elle répondit sans détour : « Par Allâh, je n’aurais jamais fait une chose pareille ! » Aboû Ayoûb en conclut : « Et ‘Â’icha est meilleure que toi ! »

   Une partie des gens doutait de la véracité de cette rumeur, mais cela ne les empêcha pas de se prêter à ce jeu malsain et subversif. Enfin, la dernière catégorie comptait les instigateurs de cette calomnie qui entretenaient cette calamité sociale de ragots montés de toutes pièces.

    Fort heureusement pour elle, ‘Â’icha tomba malade dès son retour à Médine ; une forte fièvre s’empara d’elle durant tout ce mois et la préserva de tous ces racontars. Elle ne découvrit cette infamie que trois jours avant son élucidation, alors qu’elle sortait avec la mère de Mistah Ibnou Outhâtha, cousin maternel d’Aboû Bakr. Tandis qu’elles retournaient à la maison, Oum Mistah trébucha sur ses vêtements et maudit son fils – cette coutume était répandue chez les Arabes. Interloquée, ‘Â’icha lui rappela l’inconvenance de ces paroles envers un participant de la bataille de Badr. C’est alors qu’Oum Mistah dévoila à ‘Â’icha que son fils Mistah lui fit part d’une rumeur qui courrait à son sujet. Offusquée, la mère des croyants rentra immédiatement chez elle. Lorsque le Prophète regagna également sa demeure, ‘Â’icha ne chercha pas à polémiquer avec lui ; elle demanda uniquement la permission de parfaire sa convalescence chez ses parents et de vérifier l’information auprès d’eux.

    Une fois chez ses géniteurs, elle questionna sa mère qui lui confirma la nature des ragots qui circulaient à son sujet. ‘Â’icha s’enquit également auprès de son père qui lui indiqua : « Personne ne tint des propos pareils à notre sujet quand nous étions dans la jâhilya ; se peut-il que l’on dise cela de nous alors que maintenant nous sommes devenus musulmans ?! » Les larmes qui coulaient sur les joues de cet homme respectable témoignaient de son affliction.

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    Quant à Safwâne Ibnou- l-Mou‘attil, qui faisait tout autant que ‘Â’icha, l’objet de la médisance, il fut très peiné par ce qui se disait à son sujet. Un jour, il prit son arc et se dirigea vers Hassân Ibnou Thâbit qui avait déclamé quelques vers de poésie à son endroit. Il n’hésita pas à tirer une flèche qui lui creva l’œil. Le poète alla se plaindre auprès du Prophète et exiger réparation. Malgré le mal que fit Hassân, le Prophète estima qu’il méritait un dédommagement de la part de Safwân et il lui donna lui-même un jardin qu’il possédait en guise de réparation.

    Ce geste de magnanimité montre que le Messager ne stigmatisa personne, en dépit de la tristesse éprouvée. L’affliction ressentie dépassait de loin les supplices subis à la Mecque ou le malheur de la défaite de Ouhoud ! Son honneur était atteint, mais il se résigna à cette terrible épreuve.

   Il avait demandé leur avis à ‘Alî Ibnou Abî Tâlib et Oussâma Ibnou Zayd. Ce dernier discrédita sans détour la rumeur ambiante et insista sur l’honorabilité des Mères des croyants. L’opinion de ‘Alî fut moins tranchée : il suggéra au Prophète de se renseigner auprès de la servante de ‘Â’icha sur sa conduite en privée. Le Prophète questionna donc Barîra sur ce qui pourrait susciter des doutes sur le comportement de ‘Â’icha. La domestique répondit avec franchise : « Par Celui qui t’envoya avec la vérité, je n’ai rien vu qui pourrait me faire douter d’elle, excepté une chose : elle reste une jeune fille qui s’endort parfois lorsqu’elle travaille la pâte (à pain). L’agneau en profite alors pour manger cette pâte. C’est le seul crime que je lui connais. »

   Quant à ‘Omar Ibnou-l-Khattâb, il lui tint un discours plus sensé : « N’est-ce pas Allâh qui t’a enjoint d’épouser ‘Â’icha ? » Le Prophète acquiesça et ‘Omar continua : «  Crois-tu, ô Messager, qu’Allâh te voudrait du mal en te choisissant une femme qui ne te mériterait pas ? » Le Prophète demanda alors à ‘Omar de raisonner les gens de cette manière. Son rôle de Messager d’une part, et sa fonction de chef politique d’autre part, l’engageaient à ne pas compromettre le message en se brouillant avec sa communauté.

    Le Prophète décida même d’en parler en public. Debout sur la chaire, il dit : « Ô gens, j’ai entendu qu’un homme portait atteinte à ma famille [il visait Ibnou Saloûl], alors que je ne connais que du bien de ma famille et les gens en témoignent. On m’a cité un homme duquel je ne connais que du bien, et qui n’est jamais entré dans ma maison en mon absence ou à mon insu. Sauriez-vous me comprendre si j’exigeais réparation auprès du premier ? » Ousayd Ibnou Houdhayh, le chef des Aws se leva pour prendre la parole : « S’il était un des nôtres – ‘Abdoullâh Ibnou Oubayy Ibnou Saloûl était des Khazraj – nous lui couperions la tête, et s’il est de nos frères les Khazraj ordonne-le, et nous lui couperons la tête. » Ces mots firent immédiatement réagir Sa’d Ibnou Oubâda – membre des Khazraj : «  Tu mens, tu n’oseras jamais le faire ! » Courroucé, Ousayd lui rétorqua alors : « Tu es un hypocrite qui défend un autre hypocrite ! » Cet échange donna lieu à des remous entre les Aws et les Khazraj au sein même de la mosquée. Attristé par cette scène désolante, le Prophète descendit de sa chaire et leur dit : « Calmez-vous, agissez-vous comme au temps de la jâhilya alors que je suis encore parmi vous ?! »

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 Un dénouement inattendu

    L’Envoyé d’Allâh se rendit ensuite chez Aboû Bakr où il trouva sa femme ‘Â’icha en pleurs ; il s’adressa à elle en ces termes : « ‘Â’icha, si tu es innocente, Allâh t’innocentera ; et si tu as commis une quelconque faute, repens-toi car Allâh est Miséricordieux. » A ces mots, elle regarda ses parents et s’exclama : « Dites quelque chose ! » Aboû Bakr ne sut quoi dire. Elle enchaina : « Je sais qu’un certain soupçon s’est glissé dans vos cœurs, et même si je vous disais que je suis innocente, vous ne me croiriez pas. Je ne trouve à dire que ce qu’a dit le père de Yoûssouf [Il ne me reste plus donc] qu’une belle patience ! C’est Allâh qu’il faut appeler au secours contre ce que vous racontez.” »

   Elle se retira alors et pria : « Ô Allâh, je sais que Tu vas m’innocenter, mais je suis épuisée, fais en sorte que cela ne dure plus longtemps ! » Elle n’imaginait pas un dénouement aussi rapide : avant même que le Prophète ne franchisse le seuil de leur porte, le Coran fut révélé. Au départ de Jibrîl, le visage du Messager s’illumina ; il cria à l’attention de ‘Â’icha : « Réjouis-toi ô ‘Â’icha, Allâh t’a innocentée avec du Coran qui sera récité jusqu’au jour du jugement ! » L’épouse disculpée remercia immédiatement son Seigneur en se prosternant.

    Ces versets éducatifs montrent l’importance de préserver l’honneur des gens en l’absence de preuves attestant de leur culpabilité. Allâh révéla donc au Messager : « Ceux qui sont venus avec la calomnie sont un groupe d’entre vous. Ne pensez pas que c’est un mal pour vous, mais plutôt, c’est un bien pour vous. A chacun d’eux ce qu’il s’est acquis comme péché. Celui d’entre eux qui s’est chargé de la plus grande part aura un énorme châtiment. Pourquoi, lorsque vous l’avez entendue [cette calomnie], les croyants et les croyantes n’ont-ils pas, en eux-mêmes, conjecturé favorablement, et n’ont-ils pas dit : “C’est une calomnie évidente?” Pourquoi n’ont-ils pas produit [à l’appui de leurs accusations] quatre témoins? S’ils ne produisent pas de témoins, alors ce sont eux, auprès d’Allâh, les menteurs. N’eussent été la grâce d’Allâh sur vous et Sa miséricorde ici-bas comme dans l’au-delà, un énorme châtiment vous aurait touchés pour cette (calomnie) dans laquelle vous vous êtes lancés, quand vous colportiez la nouvelle avec vos langues et disiez de vos bouches ce dont vous n’aviez aucun savoir ; et vous le comptiez comme insignifiant alors qu’auprès d’Allâh cela est énorme. Et pourquoi, lorsque vous l’entendiez, ne disiez-vous pas : “Nous ne devons pas en parler. Gloire à Toi (ô Allâh) ! C’est une énorme calomnie” ? Allâh vous exhorte à ne plus jamais revenir à une chose pareille si vous êtes croyants. Allâh vous expose clairement les versets et Allâh est Omniscient et Sage. Ceux qui aiment que la turpitude se propage parmi les croyants auront un châtiment douloureux, ici-bas comme dans l’au-delà. Allâh sait, et vous, vous ne savez pas. », s.24 An-Noûr (La Lumière), v.11-19.

   D’autres versets vinrent compléter cette leçon de vivre-ensemble : « Ceux qui lancent des accusations contre des femmes vertueuses, chastes [qui ne pensent même pas à commettre la turpitude] et croyantes sont maudits ici-bas comme dans l’au-delà ; et ils auront un énorme châtiment. », s.24 An-Noûr (La Lumière), v.23. Ainsi que : « Et ceux qui lancent des accusations contre des femmes chastes sans produire par la suite quatre témoins, fouettez-les de quatre-vingts coups de fouet, et n’acceptez plus jamais leur témoignage. Et ceux-là sont les pervers », s.24 An-Noûr (La Lumière), v.4. Suite à la révélation de ce verset, Hassân Ibnou Thâbit, Hamnah et Mistah furent fouettés. 

    Cette cinquième année de l’Hégire fut finalement marquée par l’instauration des règles qui préservent les bonnes mœurs et garantissent l’équilibre social de la communauté musulmane. Après le verset relatif à la tenue des femmes : « Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines [] Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures [] », s.24 An-Noûr (La Lumière), v.31 ; et celui afférent à l’attitude masculine : « Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux. Allâh est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font. », s.24 An-Noûr (La Lumière), v.30, Allâh s’adressa aux propriétaires d’esclaves : « [] Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d’affranchissement, concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux ; et donnez-leur des biens d’Allâh qu’Il vous a accordés. Et dans votre recherche des profits passagers de la vie présente, ne contraignez pas vos femmes esclaves à la prostitution, si elles veulent rester chastes. Si on les y contraint, Allâh leur accorde après qu’elles aient été contraintes, Son pardon et Sa miséricorde. », s.24 An-Noûr (La Lumière), v.33. Un verset précis incite les jeunes au mariage : « Mariez les célibataires d’entre vous et les gens de bien parmi vos esclaves, hommes et femmes. S’ils sont besogneux, Allâh les rendra riches par Sa grâce. Car (la grâce d’) Allâh est immense et Il est Omniscient. », s.24 An-Noûr (La Lumière), v.32 ; tandis qu’un autre enjoint les fidèles de s’annoncer avant d’entrer chez autrui : « Ô vous qui croyez ! N’entrez pas dans des maisons autres que les vôtres avant de demander la permission [d’une façon délicate] et de saluer leurs habitants. Cela est meilleur pour vous. Peut-être vous souvenez-vous. », s.24 An-Noûr (La Lumière), v.27.

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     Tous ces préceptes figurent dans sourate An-Noûr (La Lumière), une protection qui illumine le comportement du croyant et l’empêche de verser dans l’erreur. Une application parfaite et absolue de ces règles préserverait toute société de la déchéance et de la perversion causées par l’expansion vulgarisée de la turpitude. Ces prescriptions révèlent également combien l’Islam tient à la dignité et à l’honneur de la femme.

    Il est opportun d’évoquer la tendance au pardon qui animait les Compagnons du Prophète. ‘Â’icha ne tint pas rancune à Hassân Ibnou Thâbit, malgré le mal qu’il lui fit, et Aboû Bakr, qui avait juré de ne plus soutenir Mistah financièrement, rétracta son serment après la révélation d’un verset qui lui était adressé : « Et que les détenteurs de richesse et d’aisance parmi vous, ne jurent pas de ne plus faire des dons aux proches, aux pauvres, et à ceux qui émigrent dans le sentier d’Allâh. Qu’ils pardonnent et absolvent. N’aimez-vous pas qu’Allah vous pardonne ? Et Allâh est Pardonneur et Miséricordieux ! », s.24 An-Noûr (La Lumière), v.22.

    L’incident de la calomnie fut l’occasion d’éduquer les musulmans et de parfaire constamment leur comportement par une leçon pratique riche en enseignements. Les circonstances de l’époque resteront d’actualité jusqu’à la fin des temps et les principes énoncés serviront toujours à qui souhaite ennoblir sa nature humaine. Qu’Allâh illumine le cœur des croyants par Sa parole et qu’Il leur facilite le perfectionnement de leur personne !  

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