Sourate 87 Al-A’lâ (Le Très-Haut) (2/3)

Tafsir du Saint Coran (articles)

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Champ lexical et définitions (suite)

Pourquoi Allâh dit : « Glorifie le nom de ton Seigneur le Très-Haut » ?

   Lorsque le verbe « sabbaha » est à l’impératif, il est toujours suivi d’un attribut ou d’une autre information. Les deux seuls Noms divins qui apparaissent en compagnie de ce verbe sont « Al-A’lâ » (« Le Très Haut ») et « Al-‘Adhîm » (« Le Magnifique » ; « Le Très Grand »).

   Quelle que soit l’importance de la glorification, l’être humain ne parviendra jamais à louer son Créateur à Sa juste valeur. Allâh est tellement Haut, tellement Magnifique (Grand) que les créatures sont incapables de décrire Sa grandeur et Sa magnificence à leur juste mesure. En utilisant les Noms « Al-A’lâ » et « Al-‘Adhîm », Allâh invite Ses serviteurs à Le glorifier sans aucune limite. Même si les mots ne suffisent pas à traduire les sentiments du cœur, la glorification de Dieu doit se perpétuer dans le temps, car le cœur est toujours en avance sur la parole. Quand bien même les êtres humains apparus depuis Adam et qui se reproduisent jusqu’à la fin des temps se rassembleraient, qu’ils posséderaient le vocabulaire du monde entier, ainsi qu’une foi identique à celle du Prophète Mouhammad , leur glorification resterait en deçà de celle que Dieu mérite vraiment. Une invocation du noble Messager illustre avec justesse la limite des possibilités humaines et écarte ainsi Dieu de la faiblesse des hommes : « Soubhânaka lâ ouhsî thanâ’an ‘alayka, anta kamâ athnayta ‘alâ nafsik », (« Gloire à Toi, je ne comptabilise pas les éloges sur Toi, Tu es à l’image des éloges que Tu Te fais à Toi-même »).

Allâh utilise donc les Noms « Al-A’lâ » et « Al-‘Adhîm » pour exprimer en grandeur et en largeur l’infinité de l’éminence de Celui qui possède le cosmos et bien plus encore.

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   Dans le Coran, le verbe « sabbaha » est conjugué à plusieurs temps. Lorsqu’il est à l’impératif, deux cas se présentent :

– soit Dieu mentionne le moment où il faut Le glorifier, ou parle de la nécessité de multiplier la glorification, c’est le cas dans les versets suivants :

s. 50 Qâf, v. 39-40 : « Supporte donc avec patience ce qu’ils disent et célèbre les louanges de ton Seigneur avant le lever et le coucher du soleil ! Glorifie-Le une partie de la nuit et à la fin de chaque prière ! »
s. 52 At-Toûr (Le Mont Sinaï), v. 48-49 : « Supporte donc avec patience l’arrêt de ton Seigneur ! Tu es de Notre part l’objet d’une protection vigilante. Célèbre les louanges de ton Seigneur à ton réveil ! Et glorifie-Le une partie de la nuit et au déclin des étoiles. »
s. 76 Al-Insân (L’Homme), v. 26 : « Consacre une partie de la nuit à te prosterner devant le Seigneur et à célébrer longuement Ses louanges ! »
s. 19 Maryam (Marie), v. 11 : « Zacharie quitta alors le sanctuaire et, se dirigeant vers les siens, il les invita à prier matin et soir. »
s. 33 Al-Ahzâb (Les Coalisés), v. 42 : « Glorifiez-Le matin et soir. »
s. 110 An-Nasr (Le Secours), v. 3 : « Célèbre alors les louanges de ton Seigneur et implore Son pardon, car Il est toute mansuétude et toute compassion ! » Le moment du tasbîh n’est pas cité dans ce verset, mais dans les deux versets précédents : « Lorsque le secours de Dieu et Sa victoire viendront, lorsque tu verras les hommes embrasser en masse Sa religion », s. 110 An-Nasr (Le Secours), v.1-2.

– soit Il cite un de Ses Noms glorieux « Al-A’lâ » ou « Al-‘Adhîm » :

s. 56 Al-Wâqi’a (L’événement), v. 74 : « Glorifie donc le Nom de ton Seigneur le Très-Haut » et v. 96 : « Glorifie donc le Nom de ton Seigneur, le Sublime ! »
s. 69 Al-Hâqqa (L’Inéluctable), v. 52 : « Glorifie donc le Nom de ton Seigneur, dans toute Sa majesté et Sa grandeur ! »
s. 87 Al-A’lâ (Le Très Haut), v. 1 : « Glorifie le Nom de ton Seigneur, le Très Haut »

   Lorsque « sabbaha » est conjugué au présent ou au passé, Dieu cite ceux qui Le glorifient : les anges ou les créatures. Ce verbe n’apparaît donc jamais seul : il est accompagné soit par un complément circonstanciel de temps, soit par un complément d’objet direct (cod) ― en l’occurrence les deux Noms divins ―, ou encore par un sujet précis désignant qui Le glorifie.

   Lorsque Dieu ordonne à l’homme de Le glorifier, c’est comme s’Il disait en même temps : « Ta glorification reste imparfaite et ne concordera jamais avec ce que Je mérite réellement. Tu dois t’efforcer à toujours faire mieux jusqu’au bout. »

Pourquoi Dieu nous demande-t-Il de Le glorifier et de Le louer ?

   Dieu n’a ni besoin d’être glorifié, ni d’être loué. Ces louanges servent plutôt à l’être humain, puisque la langue qui a pris l’habitude de louer Allâh s’empêche de prononcer des mots qui attirent Sa colère. Le tasbih est donc un moyen de parfaire son comportement et sa propre vertu.

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2. Celui Qui a créé et agencé harmonieusement

الَّذِي خَلَقَ فَسَوَّى

3. qui a décrété et guidé,

وَالَّذِي قَدَّرَ فَهَدَى

4. et qui a fait pousser le pâturage,

وَالَّذِي أَخْرَجَ الْمَرْعَى

5. et en a fait ensuite un foin sombre

فَجَعَلَهُ غُثَاء أَحْوَى

   À travers ces versets, Allâh met une suite d’outils à la portée du Prophète et des musulmans en général pour Le glorifier. Il attire l’attention sur Sa création : en la contemplant, en la méditant, le croyant découvre la grandeur de Dieu. Il peut ainsi Le glorifier en conséquence selon ses capacités et être reconnaissant à Son égard.

   Allâh a créé toute chose dans un équilibre et une harmonie manifestes. Ces versets sont une invite pour l’être humain à l’observation de la création, puis, il pourra essayer, s’il y parvient ! de déceler le moindre déséquilibre. Impossible ! Le constat, justement, est que la dysharmonie n’apparaît que lorsque l’être humain intervient sur la création — pourtant équilibrée à la base. Allâh dit dans sourate 67 Al-Moulk (La Royauté), v. 3 et 4 : « Celui qui a créé sept Cieux bien ordonnés, sans qu’on puisse déceler dans l’œuvre du Tout Clément aucune faille. Regarde encore, aperçois-tu quelque brèche ? Puis regarde encore par deux fois, ton regard reviendra vers toi déçu et harassé. » La création divine ne renferme aucun dérèglement, que se soit à l’échelle atomique ou cosmique. Ce défi, que Dieu lance à travers plusieurs de Ses versets, s’adresse non seulement aux négateurs pour qu’ils constatent l’absence de faille, mais aussi aux musulmans afin qu’ils apprécient la puissance et l’excellence d’Allâh .

   Le positionnement de la Terre par rapport au soleil n’est certainement pas le fruit du hasard : par sa situation, la Terre est la seule planète à abriter la vie humaine. Si le soleil était plus proche, il la brûlerait, s’il s’en éloignait, les océans se glaceraient et il n’y aurait plus de vie. Dieu a multiplié le nombre des espèces vivant sur Terre pour que chaque regard posé sur la création soit un moment de reconnaissance et de glorification du Seigneur.

   La notion même d’existence est relative : entre les insectes qui vivent 24h, l’être humain plus ou moins un siècle et d’autres créatures des millions d’années, le musulman doit relativiser la durée de sa vie terrestre en vue de la mener au mieux et de se préparer pour la vie éternelle.

  La contemplation de la création et la découverte de ses secrets sont directement liés au tasbîh, car ce sont de bons moyens, sinon les meilleurs, pour glorifier Allâh . En parlant du pâturage, Allâh montre qu’Il a assuré les moyens de subsistance de l’espèce animale et donc de l’être humain. C’est à partir de ce constat que l’homme comprend qu’il y a deux grands bienfaits :

– le bienfait de l’existence, « ni’matou-l-îjâd » : le simple fait d’exister est une faveur incommensurable. Quoi de plus naturel que de vouloir découvrir Le Seigneur qui donne la vie ?! L’idée qu’une personne tourne le dos à Dieu est par conséquent inconcevable : elle se perd dans l’éblouissante création et oublie Son Puissant Créateur.

– le bienfait de l’octroi des subsistances, « ni’matou-l-imdâd » : Dieu garantit la survie de Sa création grâce aux pâturages, base alimentaire consommée par les animaux et par l’homme directement ou indirectement.

   Certains savants avancent que « al-mar’â » fait référence à toute la végétation qu’Allâh a créée, toute ce qui sort de la terre, mais en fait « al-mar’â » désigne tout ce qui est brouté par les animaux, donc tout ce que l’homme consomme provient de la terre, de laquelle lui-même est issu.

  « al-ghouthâ’ » est la végétation sèche, morte.

  « ahwâ » signifie « assombri », jusqu’à atteindre la noirceur et par extension la mort : c’est Dieu qui a donné la vie et c’est Lui qui va l’achever. Tout ce que Dieu a créé est voué à une fin certaine : l’existence sur Terre est éphémère. Les seuls éléments qui perdureront sont les fruits de l’adoration et de la glorification, sur lesquels l’homme sera rétribué. Allâh explique dans le Coran : « Dieu vous crée d’abord faibles, puis Il fait succéder la force à la faiblesse, pour vous réduire ensuite à la faiblesse et à la vieillesse ; et Il crée ce qu’Il veut, car Il est l’Omniscient, l’Omnipotent. », s. 30 Ar-Roûm (Les Byzantins), v. 54. Ce verset signale les différentes étapes du devenir de toute création : ainsi, suivant les lois instaurées par Le Créateur, l’être humain évolue physiquement et mentalement jusqu’à atteindre l’apogée de ses potentialités, puis il décline constamment vers sa fin.

6. Nous te ferons réciter (le Coran), de sorte que tu n’oublieras

سَنُقْرِؤُكَ فَلَا تَنسَى

7. que ce qu’Allâh veut. Car, Il connaît ce qui paraît au grand jour ainsi que ce qui est caché

إِلَّا مَا شَاء اللَّهُ إِنَّهُ يَعْلَمُ الْجَهْرَ وَمَا يَخْفَى

   Chaque fois qu’Allâh demande au Prophète de Le glorifier, s’ensuit l’annonce d’une bonne nouvelle. À l’instar de sourate An-Nasr, la sourate 87 communique plusieurs heureuses informations. Par exemple, en affirmant « Nous te ferons réciter (…) », Allâh proclame que la révélation du Coran va se poursuivre (sourate Al-A’lâ fut révélée au début de l’Islam). La lettre «س» évoque l’avenir et « nouqri’ouka » se réfère au Coran. Allâh répond ainsi aux inquiétudes du Prophète , inquiétudes dues à l’interruption momentanée de la descente du Coran ; cette période est appelée « al-fatra », elle est évoquée dans sourate Ad-Dohâ. Cette bonne annonce rassérène donc le Prophète et l’informe de l’assurance de sa survie face aux supplices infligés par les Qoraychites durant ce passage à vide. Beaucoup pensaient que l’Islam allait être anéanti, mais Dieu défie ceux qui croyaient pouvoir stopper la révélation.

   Dieu se porte garant de la préservation de la Révélation. À chaque fois que l’ange Jibrîl (Gabriel) transmettait des versets au Prophète , celui-ci les répétait immédiatement en bougeant sa langue et ses lèvres de peur de les oublier, car étant analphabète il ne pouvait pas les écrire pour les apprendre plus tard. D’une part, Allâh déclare au Prophète que le Coran, de par sa nature, est facile à retenir : « Nous avons facilité le Coran pour son rappel, y a-t-il quelqu’un qui veut s’en rappeler ? », s.54 Al-Qamar (La Lune), v.17 ; d’autre part, Il l’incite à ignorer sa faiblesse puisqu’Il lui a donné la force de retenir rapidement le Coran. Allâh spécifie : « N’agite pas ta langue en lisant le Coran pour en hâter la récitation, c’est à Nous qu’il appartient de le rassembler », s.75 Al-Qiyâma (La Résurrection), v.16-17. Tandis que l’assemblage des autres Livres et leur sauvegarde avaient été confiés aux hommes et que ceux-ci échouèrent dans leur mission, la préservation du Coran relève des prérogatives divines : « C’est Nous qui avons descendu ce Rappel, et Nous allons Le protéger », s.15 Al-Hijr, v.9.

   À l’époque Omeyyade, un prêtre entra un jour chez un roi et lui déclama une belle poésie ; ce roi lui proposa de se convertir à l’Islam, mais l’homme s’attacha à son crédo. Pourtant, il revint quelques temps plus tard auprès du roi pour annoncer sa conversion. Intrigué, le roi lui demanda pourquoi il avait attendu tout ce temps, et l’homme de répondre : « Au départ, j’ai eu l’impression que tu me l’imposais, puis j’ai entrepris moi-même un test : j’ai écrit des versets qui ressemblaient à la Torah et je les ai diffusés chez « al-warrâqîne » [les écrivains publics]. J’ai agi de même avec les Evangiles, et personne n’a jamais rien remarqué ; puis j’ai falsifié quelques lettres dans des versets du Coran. Peu de temps après, ces écrivains sont venus me voir pour me dire qu’ils avaient reçu les plaintes de plusieurs musulmans qui jugeaient ce Coran falsifié : c’est à ce moment-là que j’ai compris que [l’Islam] est la religion de Dieu ». Il est formellement prouvé qu’Allâh a préservé le Coran : grâce aux poitrines qui le mémorisent, grâce aux copies écrites ou audio et à tout autre moyen actuel de conservation et de diffusion du Texte Sacré.

   Dieu précise cependant que le Prophète oubliera certains versets dans deux situations :

– dans la première, Dieu fait volontairement oublier au Prophète certains versets, parce que destinés à être abrogés : Mouhammad ne les répétant plus, ils seront effacés de la mémoire de tous. Quelques versets abrogés subsistent toutefois dans le Coran : ils permettent de comprendre la progression de la législation coranique. ‘Omar Ibnou-l-Khattâb a rapporté : « Il y avait un verset qui disait que si l’homme et la femme âgés commettaient l’adultère, il fallait les lapider, mais comme le Prophète ne le répétait plus, on l’a oublié. »

– dans la seconde, Il arrivait au Prophète d’oublier quelques versets temporairement. Le Coran était diffusé et appris oralement, aussi un compagnon pouvait rectifier le Messager de Dieu durant la prière ou lui rappeler certains versets lors d’une de ses lectures. ‘Â’icha a rapporté qu’un jour le Prophète a entendu un homme lire le Coran de nuit dans la mosquée et il a dit « Que Dieu accorde Sa miséricorde à ce musulman parce qu’il m’a rappelé quelques versets que j’avais oubliés de telle et telle sourate. » Ce genre d’omission atteint tout un chacun, mais la communauté dans son ensemble ne peut oublier le Coran. Une autre fois, au cours d’une prière, le Prophète omit un verset, et Oubay Ibnou Ka’b , qui excellait dans la mémorisation du Livre Saint, lui demanda : « Est-ce un verset abrogé ? » Le Messager répondit : « Non, je l’ai oublié. » Les compagnons contrôlaient ce que le Prophète recevait comme message et se complétaient les uns les autres pour l’exactitude de sa restitution et sa rétention. Tandis qu’il suffisait au Prophète d’entendre une seule fois un verset pour le mémoriser, ses compagnons devaient l’ouïr du Messager à maintes reprises avant de pouvoir le retranscrire ou le retenir par cœur.

8. Nous te mettrons sur la voie la plus facile

وَنُيَسِّرُكَ لِلْيُسْرَى

   « At-taysîr » veut dire rendre la chose facile à celui qui l’accomplit, c’est une méthode appliquée dans l’enseignement pour que l’information soit accessible à l’étudiant le plus en difficulté.

   « Al-youssrâ » le féminin d’« al-yousr ». En arabe, cette tournure appelée « al-moubâlagha » est la forme la plus forte du superlatif. Ici, « al-youssrâ » correspond à la voie la plus facile des voies les plus aisées. C’est la troisième bonne nouvelle qu’Allâh annonce au Prophète : après l’assurance de la continuité de la révélation et l’aide à la mémorisation du Coran, Dieu va lui faciliter l’application de Sa législation. Dans un contexte aussi difficile que celui de son époque, le Prophète ne manquera pas de glorifier son Seigneur. Et pour cause : quelles que soient les menaces qu’il subira, et quelque soit l’insécurité dans laquelle il vivra, Allâh lui certifie la réussite de sa mission ; quoi qu’il se trame pour endiguer la religion de Dieu — l’Islam —, elle continuera de s’étendre selon la prédication du Prophète : « Il n’y aura pas de maison ni d’endroit connu ou inconnu sans que cette religion n’y pénètre… »

   Tout comme Allâh a rendu aisée sa mission, le Prophète a adopté la facilité dans la prédication comme principe fondamental de son invite à l’Islam. Le verset 8 revêt donc deux sens : « On te facilitera le chemin » et « On t’aidera pour que tu facilites le chemin aux autres ». Lorsqu’il avait le choix, le Prophète choisissait toujours l’option la plus facile pour les musulmans, tant qu’elle n’était pas illicite. Amener les hommes à l’Islam par l’épée n’est pas une conception islamique. Ce code de conduite ne se limite pas à la personne du Prophète , car lui-même disait à ses compagnons : « Vous avez été envoyés en tant que personnes qui facilitent les affaires et non comme des gens qui rendent les choses difficiles. » Cet enseignement doit être le fil conducteur de chaque musulman, que ce soit vis-à-vis de ses coreligionnaires ou de lui-même : « La religion est une facilité. Sera brisée toute personne qui prend avec force la religion. Essayez de cibler au mieux le juste milieu, ou essayer de vous en rapprocher, vous serez gagnants en fin de compte. » Atteindre la perfection demeure impossible, mais le croyant ne doit pas tomber dans le laxisme, car tant qu’il essaie de s’approcher du juste milieu, il est sur la bonne voie : Allâh rétribue Ses serviteurs sur l’effort qu’ils déploient et non sur le résultat qui relève de Lui Seul.

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