Sourate 87 Al-A’lâ (Le Très-Haut) (3/3)

Tafsir du Saint Coran (articles)

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9-Rappelle, donc, où le Rappel doit être utile

فَذَكِّرْ إِن نَّفَعَتِ الذِّكْرَى


Une traduction plus littérale de ce verset donnerait : « Rappelle, si le rappel peut être utile », mais cela ne correspond pas à la signification arabe. Le rappel est en effet une exhortation, un appel à l’Islam qui doit s’adresser à tout le monde ― musulmans et non musulmans. Se limiter au sens littéral exclurait les non musulmans pour qui le rappel s’avèrerait inutile ; or le Prophète n’a jamais évincé les polythéistes de ses bonnes paroles. Il accomplissait son devoir de rappel, sachant pertinemment que beaucoup le démentiraient.

Cependant, le rappel doit s’adapter à la personne à qui l’on s’adresse : le discours tenu face à un musulman convaincu sera forcément différent de celui prononcé devant des non croyants. Ce verset veut donc dire : « Rappelle d’une manière qui rendra ton rappel utile ». La stratégie dépendra donc du degré de foi (nul ou plus ou moins élevé), les priorités n’étant pas les mêmes. Le rappel aura pour but d’écarter de la mécréance ou des péchés, ou encore de multiplier l’effort de cheminement vers Dieu pour celui ou celle qui est déjà bien engagé spirituellement.

On peut ainsi distinguer trois catégories de personnes : celles qui croient fermement en l’au-delà, celles qui croient que l’existence de l’au-delà est possible (sans certitude) et celles qui n’y croient pas du tout. Les deux premières catégories peuvent être touchées par l’exhortation mais pas forcément la troisième, pour qui le rappel sera donc différent ; deux solutions se dessinent : soit éviter toute polémique avec eux, soit engager une plaidoirie pour limiter leur nuisibilité à l’Islam.

Le Prophète ressentait toujours beaucoup de peine lorsqu’il constatait que les gens ne le suivaient pas, mais Allâh le rassurait en lui expliquant que la faille provenait de leur cœur, entaché d’orgueil. Est-ce que les musulmans d’aujourd’hui ressentent cette peine quand ceux qu’ils invitent à l’Islam ne répondent pas à leur appel ? Certes l’arrogance de certains non musulmans les mènera à leur perte, mais parfois, malheureusement, la manière d’exhorter ne correspond pas à la tradition prophétique. L’exemple du bédouin qui a uriné dans la mosquée laisse sans voix : le Prophète demanda aux compagnons de ne pas l’interrompre, et de verser un seau d’eau sur l’urine… aussi aisément qu’il l’est de le raconter. Le but du Prophète était de convaincre, non pas de blâmer son prochain, comme on peut le voir de nos jours… Le risque, en utilisant une méthode inappropriée, est que la personne rejette la religion ; cela étant d’autant plus regrettable que la bonne parole profite aux croyants comme Dieu le confirme : « Mais continue à prêcher, car tes prêches sont utiles aux croyants ! », s.51 Adh-Dhâriyât (Les Ouragans) v.55.

10. Quiconque craint (Allah) s'[en] rappellera,
11. et s’en écartera le grand malheureux,
12. qui brûlera dans le plus grand Feu,

سَيَذَّكَّرُ مَن يَخْشَى وَيَتَجَنَّبُهَا الْأَشْقَى الَّذِي يَصْلَى النَّارَ الْكُبْرَى

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Le verset 10 en arabe ne cite pas de complément d’objet : cela permet au lecteur de rajouter le complément adéquat : on peut craindre Dieu, Son châtiment, l’enfer ou encore le châtiment de la tombe. Dans un autre verset, on trouve : « Rappelle donc par le Coran celui qui craint Ma menace », s.50 Qâf, v.45. Ce verset répond notamment à certains croyants exaltés qui déclarent : « J’adore Dieu mais je ne Le crains pas » ou « Je n’ai pas besoin du paradis et je n’ai pas peur de l’enfer ». Même si cette parole parait belle, elle ne correspond pas à la description qu’Allâh fait des croyants : « (…) ils espèrent Sa miséricorde et ils craignent Son châtiment (…) », s.17 Al-Isrâ’ (Le Voyage nocturne), v.57. Croire au jour du Jugement ― donc au paradis et à l’enfer ― fait partie intégrante de la foi, donc toute affirmation non corroborée par le Coran ou la sunna est à rejeter. C’est ainsi que certains anachorètes se sont dévoyés en interprétant de façon incorrecte le verset suivant : « Adore ton Seigneur jusqu’à ce que la certitude [al-yaqîne] te parvienne », s.15 Al-Hijr, v.99, or « al-yaqîne » signifie ici la mort, qui est une certitude.

Allâh utilise le verbe «يَخْشَى» (« yakhchâ ») (craindre) au verset 10 et à l’opposé, dans le verset suivant, Il emploie le nom «الْأَشْقَى» (« al-achqâ ») (« le grand malheureux »). Le lecteur s’attendrait plutôt à lire « et s’en écartera celui qui ne craint pas » mais beaucoup de questions resteraient sans réponse : s’écarter de quoi ? Quelle sera son issue ? Donc l’ajout d’un autre verset s’imposerait. Ici, Dieu montre l’œuvre à accomplir : Le craindre ; et l’issue de celui qui ne le fait pas sera d’être malheureux. On comprend de ce fait que celui qui s’écarte de ce sentiment ne pourra goûter au bonheur. Ainsi, au lieu de citer deux verbes et leur état relatif, Dieu les a combinés en deux versets qui en valent quatre.

« An-nâra al-koubrâ » («النَّارَ الْكُبْرَى») : le plus grand feu fait référence au châtiment de l’enfer, le petit feu étant le châtiment d’ici-bas ou celui de la tombe. La preuve est qu’Allâh dit : « Quant à celui qui se détourne de la Voie du Seigneur et qui persiste dans l’erreur, Dieu lui infligera le châtiment suprême », s.88 Al-Ghâchiya (L’Epreuve universelle), v.23-24.

13. où il ne mourra ni ne vivra.

ثُمَّ لَا يَمُوتُ فِيهَا وَلَا يَحْيَى

    S’il il y a bien un verset angoissant dans le Coran, c’est bien ce verset : il vaut mieux que toute exhortation. Le châtié ne profite pas de sa vie en enfer, il est donc comme mort, excepté qu’il ne trouve pas le repos des défunts car il ne perd pas la sensation de la douleur. L’espoir d’être un jour soulagé n’existe plus, ce qui constitue le pire des châtiments. À l’époque antéislamique, lorsque quelqu’un était touché par une rude épreuve, les arabes disaient : « Il n’est ni mort, ni vivant ». Dieu a utilisé la même formulation, car l’enfer n’offre ni l’espoir de diminuer la douleur, ni celui de mourir pour mettre fin à la souffrance : « Quant à ceux qui ne croient pas, c’est au feu de la Géhenne qu’ils seront livrés, et ni la mort ne mettra fin à leur tourments ni ces derniers ne connaitront d’allègement. Tel est le châtiment que Nous infligerons à tout négateur endurci. », s.35 Fâtir (Le Créateur), v.36. Dans un autre verset, Il dit : « Ils crieront très fort : « Ô Mâlik ! Que ton Seigneur nous achève » Il dira : « En vérité, vous êtes pour y demeurer éternellement » », s.43 Az-Zoukhrouf (L’Ornement), v.77. Lorsque le Prophète a visité le paradis avec l’ange Jibrîl (Gabriel) , il fut accueilli par tous les anges, dont Mâlik, le gardien de l’enfer, qui n’esquisse jamais de sourire.

L’imâm Ahmad rapporte sur Aboû Noudra que le Prophète a appuyé ces paroles divines : « Ceux qui font partie des gens de l’enfer ne vivent pas et ne meurent pas. Par contre ceux que Dieu veut combler de Sa miséricorde, Il les fait mourir dans l’enfer puis chaque intercesseur interviendra en faveur de ses proches et Dieu les fera repousser dans le fleuve de la vie (nahr al-haya’ ou nahr al-hayawâne). Ils repousseront alors comme repousse le grain dans le flot d’eau. » Quelle lueur d’espoir pour les croyants ! Un hadîth qoudsî corrobore ce dire prophétique : « Faites sortir de l’enfer celui qui n’a ne serait-ce que le poids d’un grain de blé de foi. Faites sortir de l’enfer celui qui n’a ne serait-ce que le poids d’un grain de moutarde de foi. Je jure par Ma puissance et Ma majesté que je ne donnerai pas la même issue à celui qui n’a jamais cru en Moi et à celui qui a cru en Moi ne serait-ce qu’une heure de sa vie. »

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Telle est la justice d’Allâh . Celui qui a cru en Dieu et Son Prophète entrera au paradis après s’être purifié de ses péchés en enfer.

14. Réussit, certes, celui qui se purifie,
15. et se rappelle le nom de son Seigneur, puis célèbre la Salat.

قَدْ أَفْلَحَ مَن تَزَكَّى وَذَكَرَ اسْمَ رَبِّهِ فَصَلَّى

   Juste après avoir parlé de l’enfer, Dieu donne le moyen de l’éviter pour que l’homme ne reste pas toujours dans les tourments et la crainte. Lorsqu’une crainte est citée dans le Coran, elle est toujours accompagnée d’espoir. D’ailleurs, au moment de la mort, il faut que l’espoir prédomine sur la crainte puisqu’Allâh dit dans un hadîth qodsî : « Je suis pour mon serviteur ce qu’il croit que je suis pour lui. S’il pense que Je lui accorderai du bien, alors Je lui en accorderai. » Les versets 14 et 15 se prêtent à des interprétations multiples :
– ‘Abdoullâh Ibnou ‘Abbâs dit que «تَزَكَّى» « tazakkâ » correspond à : « Celui qui se purifie de l’association ».

– Qatâda (que Dieu lui accorde Sa miséricorde) explique « tazakkâ » comme suit : « Celui qui observe le scrupule dans ses œuvres ». Al-wara’ (le scrupule), est le fait d’éviter quelque chose de permis par peur de commettre un péché.

Un ascète ayant perdu une pièce de monnaie dans un puits a fait venir un spécialiste du nettoyage des puits pour lui remonter sa pièce : peu importe ce que cela lui coûterait, il ne voulait pas que ce sou sur lequel était gravé le nom de Dieu restât au fond du puits.

‘Omar Ibnou-l-Khattâb disait « À notre époque on délaissait les neuf dixièmes du halâl par peur de tomber dans le harâm. »
– ‘Ikrima pensait que « celui qui dit « lâ ilâha illâ Allâh » est celui qui se purifie ».
En fait, toutes ces interprétations sont correctes. Lorsque le Coran reste vague sur une notion, c’est pour qu’on la médite profondément et qu’on lui attribue toutes les possibilités existantes.
– ‘Alî Ibnou Abî Tâlib dit qu’il s’agit de celui qui donne zakâtou-l-fitr (aumône purificatrice de la fin du jeûne du Ramadan) puis se rappelle le Nom de son Seigneur en s’acheminant vers al-moçallâ (endroit où on officie la prière ‘Aïd al-fitr) et accomplit ensuite sa prière. Beaucoup de savants se sont basés là-dessus pour dire que ces versets concernaient la prière de ‘Aïd al-fitr.
– D’autres disent que c’est celui qui s’est purifié de ses péchés.
– Quelques uns estiment que ces versets mentionnent celui qui donne la zakât de son argent. Même si la sourate a été révélée à la Mecque, la zakât n’est devenue obligatoire qu’à Médine.
– Certains disent que se rappeler le Nom de son Seigneur fait référence à « takbirât al-ihrâm » (le takbîr de sacralisation) de la prière de l’Aïd.

– Selon ‘Attâ’, le verset 14 serait descendu au sujet de ‘Outhmâne Ibnou ‘Affâne : un hypocrite avait un palmier qui penchait sur le terrain de son voisin musulman. Celui-ci profitait ainsi que ses enfants des dattes qui tombaient chez lui mais il s’interrogea auprès du Prophète s’il avait le droit de le faire. Le Prophète convoqua l’hypocrite pour lui demander : « Autorises-tu ton voisin à consommer les dattes de ton palmier qui tombent chez lui ? Et Dieu te donnera un palmier au paradis » et l’hypocrite de répondre : « Je n’accepte pas un salaire différé sur une marchandise actuelle ». ‘Outhmâne lui proposa alors : « J’ai une palmeraie à Médine, je te la donne en compensation de ton arbre, et tu laisses les autres en manger. » ‘Outhmâne n’était pas concerné, mais il cherchait le moindre prétexte pour faire du bien. Une autre fois, le Prophète a lancé un appel pour préparer une armée (acheter les armes…) et ‘Outhmâne s’était occupé de tout le bataillon. Le Prophète dit à cette occasion : « Rien ne nuira à ‘Outhmâne après ce qu’il a fait aujourd’hui. » Mériter le paradis peut donc être la conséquence d’une œuvre qui parait quelconque à son auteur, peu importe les péchés qu’il commet ultérieurement.

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16. Mais, vous préférez plutôt la vie présente,
17. alors que l’au-delà est meilleur et plus durable.

بَلْ تُؤْثِرُونَ الْحَيَاةَ الدُّنْيَا وَالْآخِرَةُ خَيْرٌ وَأَبْقَى

   Certains avancent qu’Allâh s’adresse ici à tout le monde, et d’autres que le pronom « vous » ne représente que les mécréants (les grands malheureux) puisque dans une autre lecture, Dieu dit : « Ils préfèrent la vie présente », «يُؤْثِرُونَ» « you’thiroûna », sachant que le Prophète a récité avec ces différentes lectures.

La première opinion est retenue par la majorité à cause du caractère immédiat des plaisirs et des jouissances, d’où l’importance de la croyance en l’au-delà ; car ce qui distingue un croyant d’un non croyant, c’est la foi en quelque chose d’invisible (al-ghayb). Le musulman lucide est celui qui croit au caractère éternel de ce qui est invisible plutôt qu’au plaisir éphémère, même s’il y goûte chaque jour. Beaucoup pensent ne pas reconnaître la réalité d’un monde invisible alors qu’ils admettent l’existence d’une âme !

Le Prophète dit dans un hadîth authentique : « La vie d’ici-bas par rapport à l’au-delà est à l’exemple de quelqu’un d’entre vous qui met son doigt dans l’océan, qu’il voit ce qu’il en diminue ! » Les plaisirs de la vie présente ne représentent que quelques gouttes dans l’océan de la vie éternelle.

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L’ascète Mâlik Ibnou Dinâr dit : « Si la vie d’ici-bas était faite d’un or éphémère et l’au-delà d’une argile éternelle, il nous serait opportun de préférer l’argile éternelle par rapport à l’or éphémère. Comment ne pas préférer l’au-delà alors qu’il est fait d’un or éternel et la vie d’ici-bas d’une argile éphémère. »

18. Ceci se trouve, certes, dans les Feuilles anciennes,
19. les Feuilles d’Abraham et de Moïse.

إِنَّ هَذَا لَفِي الصُّحُفِ الْأُولَى

صُحُفِ إِبْرَاهِيمَ وَمُوسَى

   Pour Ibnou ‘Abbâs , « c’est toute l’histoire de cette sourate qui est citée dans les feuillets ». «هَذَا» « Ceci » reprend l’ensemble des sagesses mentionnées dans Al-A’lâ, déjà transcrites dans les feuillets anciens d’Ibrâhîm et de Moûssâ : le message d’Allâh est atemporel et universel. L’essentiel des principes de l’Islam se trouvent dans cette sourate : glorification de Dieu, contemplation de la création, impact du Coran, le rappel, l’enfer, le paradis, ce qu’il faut faire pour éviter l’enfer

Certains disent que c’est la phrase « l’au-delà est meilleur et plus durable » qui existait dans les feuilles anciennes.

Aboû Dharr Al-Ghifârî a dit : « J’ai dit « Ô Messager de Dieu, qu’étaient les feuilles d’Ibrâhîm ? » Le Prophète me répondit : « Il n’y avait dedans que des modèles » ensuite il a cité des exemples :
– Ô toi le roi despote éprouvé et orgueilleux, Je ne t’ai pas envoyé pour amasser les biens de la vie d’ici-bas, mais Je t’ai envoyé pour donner droit au transgressé parce que Je réponds au transgressé, même s’il est mécréant (…).
– L’homme doué d’intelligence doit avoir trois moments dans sa journée : une heure de mounajâte avec son Seigneur [discussion à voix basse en pleine nuit, c’est une sorte d’invocation avec reconnaissance de la grandeur de Dieu et de la faiblesse de la personne], un moment où il s’auto juge, et un moment où il médite sur la création de Dieu, ainsi qu’un moment où il vaque à ses besoins.
– Le doué d’intelligence ne doit être tranquille que pour trois choses : prendre des provisions pour le grand retour, fournir l’effort pour bien vivre et prendre du plaisir dans des choses qui ne sont pas illicites.
– Le doué d’intelligence doit connaître parfaitement son époque, accomplir ses besoins, protéger sa langue ; celui qui considère que la parole fait partie des actes, sa parole devient rare »
Je dis ensuite :  » Ô cher Messager, qu’étaient les feuilles de Moûssâ alors ?  » Le Prophète de me répondre :  » Ces feuilles n’étaient que des sagesses, parmi elles, il y a :
– Je suis étonné de celui qui a la certitude de la mort, comment arrive-t-il à être content ? Et je suis étonné de celui qui sait qu’il y a la prédestination, et qui pourtant s’acharne dans son travail.
– Je suis étonné de celui qui a vu la vie et comment elle peut changer du jour au lendemain, mais qui continue à lui (la vie) faire confiance.
– Et je suis étonné de celui qui est sûr qu’il sera jugé demain et qui pourtant n’œuvre pas. »
J’ai dit « Ô cher Messager, est-ce qu’il y a parmi ces paroles quelque chose entre nos mains aujourd’hui ? » Le Prophète répondit : « Bien sûr, n’as-tu pas lu «قَدْ أَفْلَحَ مَن تَزَكَّى» ( » Réussit, certes, celui qui se purifie, (…)  » [il a cité les derniers versets de sourate Al-A’lâ]. »

Toute sagesse mentionnée dans d’autres religions existe dans l’Islam, mais ce qui s’y trouve n’apparaît pas forcément chez les autres croyances, c’est pourquoi l’Islam est la religion qui parachève le message de Dieu à l’humanité : « al-khâtima », le sceau des messages.

Qatâda rapporte sur Aboû-l-Khould : « Les feuilles d’Ibrâhîm ont été descendues la sixième nuit de Ramadan, les Psaumes de David la douzième nuit, les Evangiles la dixième nuit et le Coran la vingt-quatrième nuit. » Cela ne constitue qu’un avis de Qatâda, ce qui est sûr, c’est que Ramadan est le mois des révélations de Dieu par excellence.

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